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Jipéhel
65 abonnés
308 critiques
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3,5
Publiée le 11 novembre 2024
A qui Dieu se confesse-t-il ?
Depuis 2009 et son navet taille XXL, 500 kg d’or pur, Eric Besnard a à peu près réussi tout ce qu’il a entrepris, avec par exemple, Le goût des merveilles, Délicieux ou Les choses simples. Cette fois, il a décidé de faire dans le drame historique en nous parlant de ceux qu’on a appelés « les Hussards noirs de la République ». En l’occurrence d’une hussarde : 1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents. 108 minutes intenses qui ont le mérite de rappeler qu’à chaque époque le progrès a rencontré de fortes oppositions. Une belle histoire superbement mise en scène et interprétée par un casting somptueux. Notre République unie autour de la laïcité est agressée, notre société est de plus en plus communautariste et victimaire. Eric Besnard a voulu raconter un épisode du long combat pour obtenir l’école gratuite pour tous. Des femmes et des hommes se sont battus, sont parfois morts pour ça. Ce film explique qui on est, d’où l’on vient et explore l’identité française et ses spécificités. Le choix de faire un film qui parle des premières institutrices envoyées dans les campagnes et projetées dans un monde d’hommes à la fin du 19e siècle est évidemment originale et passionnante. Le film baigne dans une atmosphère à la Zola. La reconstitution est plus que soignée. Les paysages d’Auvergne d’une beauté à couper le souffle et, je l’ai dit, l’affiche sans reproche. De mémoire, c’est la première fois qu’Alexandra Lamy, toujours aussi juste, joue dans un film en costumes. De tous les plans, elle trouve en Grégory Gadebois, - parfait comme toujours -, Jérôme Kircher, Patrick Pineau et Jérémy Lopez d’excellents partenaires. Au-delà de ce pan d’histoire abordé avec subtilité, le film pose des questions cruciales – mon sous-titre en est un exemple -, et revient sur une des bases de notre société. On peut regretter que l’ensemble un petit manque de rythme dans la 1ère partie plombée par une voix off un peu envahissante, avant de trouver son efficacité dans la dernière heure, quand les personnages prennent vraiment de l’épaisseur. Mais cet hymne à l'école républicaine sous forme de portrait de femme, vaut le déplacement et reste une belle réussite.
Un film un peu trop sage proche d'un documentaire mais Gadebois a toujours une présence corporelle et d'acteur remarquable et les seconds rôles sont assez seyants y compris les enfants d'école.
Louise Violet, visiblement, partage les critiques et les spectateurs. Les premiers sont généralement peu sensibles à ce type de film de reconstitutions historiques. Celui-ci se passe en 1889, soit sept ans après les lois Jules Ferry qui rendent l'école obligatoire, laïque et gratuite. Il est vrai que cette reconstitution est un peu laborieuse et très classique par sa forme. Les seconds, les spectateurs donc, semblent eux, plus convaincus de l'intérêt de ce film. On dira donc que ce film ne marquera pas l'année, cependant, par son sujet et le jeu d'Alexandra Lamy et de Grégory Gadebois, je dois bien avouer qu'il m'a touché, et que je ne l'ai pas trouvé si caricatural et convenu que certains critiques le décrivent. L'histoire de cette institutrice envoyée un peu par mesure de représailles dans un village auvergnat très hostile à cette arrivée n'est pas inintéressante. Le fait qu' elle ai été communarde vingt ans auparavant et a du "faire" dix ans de bagne donne de l'épaisseur au personnage, La difficulté à faire accepter l'école obligatoire dans les campagnes est un sujet passionnant. Le film a au moins la vertu de nous rappeler que le plus beau métier du monde, celui d'enseigner, a toujours été difficile. Le combat pour la justice et pour faire cesser toutes les formes d'aliénation, lui, ne peut s'obtenir encore et toujours que collectivement.
Je passe de la superproduction commerciale à un film historique et dramatique. Louise Violet est la concentration des luttes, des chocs culturelle et idéologique de la Troisième République et des premières lutte féministe. Le film nous plonge au cœur de cette France rurale et déconnecté de la modernité des villes. Il y a une profondeur dans le jeu des acteurs. Des cadrages soignés et l'utilisation magnifique des paysages. Un film à voir
Un joli film historique, académique et scolaire comme son sujet ! L'ensemble manque d’intensité malgré le talent des acteurs mais le message sur l'importance de l'éducation gratuite, laïque et obligatoire passe avec force. La reconstitution de ce milieu rural en 1889 est très bien faite mais la mise en scène terne appauvri un sujet au très haut potentiel. C'est dommage... Bref, pas mal mais oubliable.
Avec Louise Violet, Éric Besnard nous offre un drame poignant qui s’immisce dans les failles et la résilience de l’âme humaine. Le film nous entraîne dans un voyage émotionnel profond à travers les yeux de son héroïne, Louise, incarnée par une Alexandra Lamy surprenante. Bien que je n’aie jamais réellement été séduit par cette actrice, dont le répertoire habituel me laisse souvent indifférent, sa performance ici démontre une profondeur qui dépasse de loin ses rôles antérieurs.
Dès les premières minutes, chaque scène semble nous inviter à ressentir, non seulement à observer, la vulnérabilité et la force de Louise dans ses moments les plus intimes. Lamy transcende ce rôle en insufflant une authenticité qui fait résonner chaque regard et chaque hésitation. Les personnages secondaires, incarnés par Grégoire Tachnakian et Jérémy Lopez, enrichissent également l’intrigue par leurs propres arcs narratifs, apportant un contraste touchant et sincère aux défis de l’héroïne.
La direction artistique et la photographie de Louise Violet sont d’une beauté singulière : chaque couleur, chaque texture semble avoir été choisie pour ancrer le spectateur dans cet univers à la fois doux et déchirant. La palette de couleurs légèrement désaturée intensifie les thèmes de la mémoire et de la perte, tandis que les jeux d’ombre et de lumière symbolisent les espoirs et doutes de l’héroïne.
Louise Violet transcende le simple drame familial pour interroger des questions plus vastes. Le choc entre le monde rural et les valeurs modernes n’est pas traité de manière manichéenne, mais avec une subtilité qui rend hommage à la complexité de l’évolution sociale. Besnard capte avec sensibilité la friction qui survient lorsque des convictions anciennes s’opposent aux aspirations contemporaines, nous rappelant que chaque changement est une lente progression marquée par des tensions intérieures et collectives.
Au final, Louise Violet est bien plus qu’un drame : c’est une œuvre profondément humaine qui résonnera chez tout spectateur sensible à la complexité des relations et aux dilemmes de notre époque. Une histoire magistralement interprétée, qui laisse une empreinte durable et pousse à la réflexion longtemps après le générique.
Une piqûre de rappel salutaire sur l'évolution des femmes dans le monde du travail, par le biais de Louise Violet, institutrice de la capitale venue enseigner en milieu rural. L'opposition entre l’instauration d'une loi et sa mise en application est une notion démocratique intéressante à explorer. Ici, il s'agit de la Loi Jules Ferry.
Par ailleurs, la Commune de Paris – événement historique majeur, dont les livres d'Histoire parle peu – sert de nappe politique à un récit féministe. Être une femme à une époque machiste et bourrue n'est déjà pas un cadeau. Venir de la ville n'aide pas. Avoir des idées communistes finit de faire de vous, aux yeux des paysans, une personne infréquentable.
Or, l'enseignement se décorrèle des idées politiques personnelles. Louise Violet montre, par sa persévérance et sa pédagogie, son engagement envers l'éducation et la jeunesse.
Sur le plan technique, ce film n'est pas révolutionnaire, mais son sujet se fait trop rare pour ne pas mériter une attention particulière.
Photographie, décors, costumes, textes parfaits et bien léchés... Immersion dans une époque récente ma foi, création de l’école de la République gratuite, obligatoire et laïque, la religion à son église ! Aller au fin fond de la France avec convictions et passé militant pour "Ce droit, d'où la Liberté du libre arbitre". Le garder en rappel de nos jours, inclusion et justice de classe. Alexandra Lamy tiens ce rôle émouvante de lutte d'une femme d'avant garde. Bref j'ai kiffé avec une larrmichette.
Tout est réussi dans ce film : beau sujet, bons acteurs, images splendides, dialogues succulents, musique discrète. Jusqu'au générique qui est amusant. Le son est audible contrairement à la plupart des films français. La reconstitution du milieu et de l'époque est parfaite. Et l'on évite les bons sentiments et les anachronismes, ce qui est méritoire par les temps qui courent.
tres beau film, emouvant,intense. la nature et les décors de l'époque sont magnifiques et s'integrent aprfaitement à l'histoire de cette femme. A Lamy est bouleversante d'humanité et de courage, le casting autour solide de gens de théatre, apporte force, on les croit tous issus de cette terre qui emprisonne et qui abime. les enfants sont excellents et à leur juste place dans cette histoire. un beau film sur le poids de l'engagement et des idéaux transposables aujourd'hui. des dialogues savoureux et justes. un vrai plaisir de cinéma
Vu en avant première aux Sables d'olonne en présence d'Alexandra Lamy. Magnifique plongée en Auvergne, hommage aux charpentiers, aux paysans, aux compagnons, à l'éducation.. Une foule de thèmes abordés avec brio par un scénario qui paraît simple. À voir absolument, les larmes viennent toutes seules..
Ce beau film ne cherche pas l'épique ou l'extraordinaire ; il illustre l'idéal de l'instruction publique pour tous les citoyens et citoyennes en devenir, la préparation à un monde en mutation du fait de l'industrialisation et présage déjà de l'exode rural futur, tout en donnant à voir, dans un village agricole reculé, la place sociale de chacun et les réticences de parents pauvres qui perdent une paire de bras au profit de cette instruction, ou d'enfants qui ont d'autres rêves. Tous servis par d'excellents interprètes. Il évite adroitement, en privilégiant des relations humaines où la solidarité prévaut contre l'âpreté d'une vie de labeur et d'épreuves, la rivalité entre l'église et la laïcité qui n'est pas le thème principal. Il rappelle aussi, par une volonté politique forte, l'investissement de l'Etat pour l'avenir de ses enfants, ce que certains élus de nos jours semblent bien oublier. En bémol, un personnage central dont la psychologie n'est pas toujours cohérente.spoiler: Ainsi se dit-elle elle-même morte, suite aux épreuves vécues, mais sourit et fait de l'humour.
Un film historique esthétique et familiale sur une époque bien difficile. Alexandra Lamy est solaire et grave , tous les acteurs sont très bons. J'adore Grégory Gadebois dans le rôle du nounours bourru qu'il joue souvent. Une belle réalisation, avec peut-être un manque de relief s'il faut trouver à redire. ⭐⭐⭐½