Bon ben malheureusement Catherine et Compagnie ne m’a pas vraiment convaincu, malgré la présence de Michel Boisrond aux commandes et malgré le casting devant la caméra. J’aime beaucoup Jane Birkin et elle est ici clairement employée comme sex symbol. C’est un film à la gloire des fesses de Birkin, et ma foi, je prends ! Son charme faussement ingénu, son côté nymphette délurée fonctionnent bien et apportent au film beaucoup de sa fraicheur et l’essentiel de son intérêt. Autour d’elle un riche casting masculin, malheureusement souvent peu employés vu qu’ils se contentent peu ou prou de défiler auprès de Birkin avec les intentions que l’on sait ! Dewaere se fait à mon sens voler la vedette par Medhi El Glaoui, peut-être le personnage le plus touchant évoluant autour de Birkin.
Le métrage souffre clairement de son scénario faiblard. Faut dire qu’avec Breillat derrière, on pouvait pas s’attendre à du très lourd ! Le film n’arrive jamais à vraiment choisir son style, évoluant entre un érotisme très très soft et parfois franchement proche de la pantalonnade, une comédie timide qui ne décolle jamais vraiment, et une satire du capitalisme fort limitée. Catherine et compagnie est en définitif un film timoré, assez répétitif, qui évite l’ennui essentiellement grâce à Birkin qui fait preuve d’un entrain constant et d’un charme magnétique. Le happy end est un peu prévisible. Dans l’ensemble, partant d’une idée plutôt provocante, le métrage s’avère rapidement tiédasse et il manque souvent de subtilité. Quelques gags sexy surnagent un peu, et comme je le disais au départ, heureusement qu’il y a les fesses de Birkin !
Pour la forme j’ai apprécié le travail de Boisrond, toujours soigné côté photographie, choix des décors, il y a une certaine élégance de la mise en scène même si son style, assez froid, ne convient pas forcément à ce registre comique. Il arrive néanmoins à mettre assez bien en valeur Birkin, qui sans trop en montrer (bon elle est quand même à poil souvent mais jamais en full frontal) et à distiller un érotisme gentiment suranné. La bande son aussi est sympathique, et arrive à mettre un peu d’entrain dans le film.
Clairement, avec un scénario beaucoup plus affuté, plus piquant, un érotisme plus assumé, un humour beaucoup plus efficace (notamment la satire), Catherine et Compagnie aurait pu être brillant en s’appuyant sur son solide casting, la facilité de Birkin à jouer la fausse ingénue très libérée et toujours charmante de naturel et avec sa réalisation plutôt qualitative, mais difficile d’adhérer sans avoir une vraie raison d’accrocher. 2.5