Thriller psychologique et horrifique, réalisé par Chris Weitz, L'I.A. Du Mal est un film tout juste moyen. L'histoire nous fait suivre Curtis et sa famille composée de sa femme et de leurs trois enfants, qui, via son travail, sont sélectionnés pour tester un nouvel appareil révolutionnaire : un assistant familial numérique appelé AIA. Rapidement le robot apprend les comportements de la famille et commence à anticiper leurs besoins, souhaitant s'assurer que rien ni personne ne se mette en travers de leur chemin. Ce scénario se veut hélas en demi-teinte pendant toute sa durée d'une heure et demie. Si l'intrigue commence de façon prometteuse avec une introduction angoissante, la suite ne parvient pas à être du même acabit. En effet, plus les minutes défilent et plus le récit devient bancal. Si le sujet est fort intéressant et dans l'air du temps, celui-ci n'est malheureusement pas très bien traité, écrit et développé, n'apportant pas beaucoup de réflexion alors que la thématique est riche et propice aux questionnements. Il aurait fallu faire monter la tension petit à petit et faire dérailler la machine sur la durée, or, ici, tout est beaucoup trop vite expédié et l'on ne ressent donc pas ce changement vu qu'elle est intrusive dès son arrivée dans le logement. L'autre gros problème provient de son ambiance qui est absente pendant la majorité du temps. Rares sont les scènes horrifiques et l'aspect psychologique n'est vraiment pas assez poussé. Résultat, ce n'est pas suffisamment inquiétant malgré la nature omnisciente de la menace. L'ensemble est porté par des personnages peu intéressants interprétés par une distribution à peine convaincante comprenant John Cho, Katherine Waterston, Havana Rose Liu, Lukita Maxwell, David Dastmalchian, Keith Carradine, Greg Hill ou encore Lindhome. Tous ces individus entretiennent des relations basées sur la crainte face à ce danger numérique. Mais leurs échanges ne procurent vraiment aucune émotion et sont soutenus par des dialogues très neutres. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut vraiment basique. Sa mise en scène ne comporte ni idées, ni narration visuelle. Même son environnement qu'est la maison familiale n'est pas très bien exploité. Ces images sans aucune patte esthétique sont accompagnées par une b.o. jouant bien sa partition en proposant des compositions stressantes. Reste une dernière partie partant dans tous les sens venant se conclure sur une fin peu convaincante. En conclusion, L'I.A. Du Mal est un long-métrage clairement dispensable malgré son sujet attirant sur le papier.