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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 14 décembre 2022
Des hommes de l’ombre s’affèrent en toute discrétion, à toute heure du jour ou de la nuit, pour ramasser, transporter et convoyer les morts à travers la capitale et sa petite couronne. Eux, ce sont les "techniciens de convois" et sont employé par la SFVP le "Service Funéraire de la Ville de Paris".
Des morts entre les mains (2020) est une immersion de plein fouet au cœur du dépôt de la SFVP, un immense hangar dans le 19ème arrondissement où l’on suit le quotidien de ces hommes confrontés à la mort, une mort sous toutes ses formes (un voyageur tombé sur les voies du métro et retrouvé électrocuté, un ado de 14ans victime de crise cardiaque, un noyé dans la Seine, un accident de moto, un règlement de compte dans une cité, un défenestré, un suicide, …). Ces hommes côtoient la mort à longueur de journée et semblent ne plus être affectés par ce qu’ils voient et c’est bien normal, avec le temps, ils finissent par se construire une armure, une carapace pour supporter et endurer toutes ces images et parfois des scènes de crimes (trouvant sur place, des corps encore conservés ou en état de décomposition). On ne dénombre aucune femme parmi eux, font-elles parties des effectifs ? Quand on voit leurs collègues masculins entrain de porter à bout de bras des cadavres pouvant parfois peser jusqu’à 140kg dans les escaliers d’un immeuble dépourvu d’ascenseur, on comprend mieux pourquoi elle se font rares dans la profession.
Ces hommes de l’ombres ont parfois un pédigrée surprenant, ainsi, on apprend que l’un d’entre eux à faire la guerre à l’étranger (il en a fait 3) et en arrivant à la SFVP, il a fait partie du personnel chargé de récupérer les victimes des attentats du 15 novembre 2015 à Saint Denis, au Bataclan et au Petit Cambodge.
Camille Vidal-Naquet nous fait découvrir un monde à part, que le commun des mortels n’imagine pas ou ne veut pas savoir. Et pourtant, il faut bien s’en préoccuper de ces morts, car après tout, ce sont de nos morts dont il s’agit. Cela peut être l’un de vos parents, votre frère ou sœur, votre compagne, votre enfant, un voisin, … La SFVP se charge à la fois de récupérer les morts mais se charge aussi de faire le tour des hôpitaux parisiens pour récupérer des fœtus et des pièces anatomiques (les fameuses petites boites en bois que l’on durant le film). Le service funéraire comme son nom l’indique, peut aussi être amené à fournir des cercueils et organiser des obsèques.
Avec ce film, le réalisateur Camille Vidal-Naquet démarre un dytique en deux volets sur le milieu funéraire et mortuaire, qu’il conclura l’année suivante en s’intéressant à la chambre mortuaire de l’hôpital Bichat à Paris, avec La Chambre (2021).