Avant de débuter le visionnage de cette purgǝ, il convient de rappeler certaines choses concernant ce film, à commencer par Matt Walsh. Ce dernier est un auteur conservateur, un commentateur politique de droite et un opposant déclaré à l'égalité LGBTQ+ (et en particulier à la communauté transgenre). C'est un droitard pur et dur, il est contre l'avortement et n'hésite pas à se décrire comme un "fascistǝ théocratique".
Après avoir fini les présentations, il n’est donc absolument pas surprenant de le retrouver ici puisque le film est totalement "bullsh!t" et arbitraire (de la pure propagande), la plupart des intervenants qui y sont interrogés vont le sens de Matt Walsh et quand ils ne le sont pas, ils sont tournés en ridicule (exemple, cette femme transgenre qui s’identifie comme étant "therianthrope loup" ou "zooanthropie", une personne qui se définie comme étant... un loup). Enfin, signalons que ce documentaire a été produit par The Daily Wire, un site d’information conservateur, il était donc évidemment que le sujet du film n’irait absolument pas dans le sens de la communauté LGBTQ+.
Dès la 40ème seconde, on comprend très rapidement dans quel bourbier on vient de se fourvoyer, lorsque Matt Walsh annonce fièrement face caméra
« Une carabine à air comprimé : c'est tout le soutien émotionnel dont mon fils a besoin ».
Pendant 90 minutes, Matt Walsh va parcourir les États-Unis en long en large et en travers et donner la parole à d’innombrables personnes, aussi bien conservatrices que progressistes (une thérapeute spécialiste du genre qui affirme ne pas être une femme, une gynécologue & chirurgienne, une pédiatre, un sociologue & professeur d’université, une psychiatre & docteur en médecine spécialisée en psychiatrie infantile, une sprinteuse qui se plaint des athlètes transgenres, un député membre de la communauté LGBT, un théoricien, …).
Si comme moi, vous ne saviez absolument pas ce que vous alliez voir à travers ce documentaire, vous risquez fort de tomber des nus. Sous couvert de réaliser un documentaire sociétal sur les femmes, en réalité, on est face à un torrent de gǝrbe, un documentaire à charge contre les transgenres, les non-binaires & les genderfluid.
What is a Woman ? (2022) brasse une multitude de sujets, en dehors de se questionner sur ce qu’est une femme (pendant les ¾ du film), par la suite, le film va s’intéresser à la dysphorie de genre, aux thérapies hormonales et aux athlètes transgenres (qui participent aux compétitions féminines). Le film ne se refuse rien et va jusqu’à faire un parallèle douteux entre les transgenres et un délinquant sexuel qui s’exhibe dans un SPA réservé aux femmes.
Matt Walsh aime le contact et les contradictions, comme lorsqu’il se rend à la "Marche des femmes" où il se fait copieusement traiter de "trou du ɔul". Mais le comble du ridicule, c’est lorsqu’il décide de traverser l’Atlantique afin de se rendre dans une tribu Massai au Kenya où il questionne les villageois au sujet de la transidentité et de la non-binarité (bien évidemment, ils n’ont jamais entendu parler de ça, ils se marrent et finissent par être choqués). Histoire d’enfoncer le clou et d’accentuer le hors-sujet, Matt Walsh se montre aussi dans un quartier de San Diego ouvertement homosexuel avec des naturistes qui paradent.
Dans le dernier tiers, le film fait un virage à 180°, en s’intéressant à Alfred Kinsey (considéré comme un pionnier de la sexologie) ainsi qu'au psychologue et sexologue John Money (sévèrement critiqué pour son travail sur la réattribution sexuelle). A partir de là, le film va s’intéresser au changement de sexe effectué auprès d’adolescents, à la transition médicale et aux bloqueurs de puberté. Il y sera aussi question de l’industrie hollywoodienne qui fait la promotion des thèmes LGBTQ+ (à travers des extraits d’About Ray (2015) avec Elle Fanning ou encore Danish Girl (2015) avec Eddie Redmayne), sans oublier l’histoire des pronoms « they / them ». D’après Matt Walsh « cette folie a infecté toute notre société ».
Petit à petit Matt Walsh fini par retirer son masque et montrer ce qu’il pense et ce qu’il est réellement, à savoir une sombre mǝrde. N’hésitant pas à aller se foutre ouvertement des personnes trans en publiant un livre pour enfant (qui finira par être déréférencé) et allant s’exhiber sur FoxNews pour vanter son torche-ɔul.
Le visionnage du film s’avère assez difficile sur toute la longueur et ce, malgré sa courte durée. Pendant une bonne partie du film, on a une irrémédiable envie de giflǝr ce transphobe et de lui racler le coin de la gueule sur le bitume.
En guise de conclusion et de gros "bullsh!t", la toute dernière réplique du film est "priceless", lorsque Matt Walsh s’adresse à son épouse (en train de préparer la popote dans la cuisine) en lui demandant ce qu’est une femme. Elle lui répond d’un naturel désarmant que c’est « une femelle humaine adulte qui a besoin d‘aide pour ouvrir ça » (et elle lui tend un pot de cornichons). Ok femme, reste à ta place dans ta cuisine, pendant que moi, homme barbu pourvu d’une grosse paire de c0uillǝs, je vais t’ouvrir ton pot à la ɔ0n que tu n’es pas foutu d’ouvrir avec tes bras tout frêles.
Le film de Justin Folk est clairement une mǝrde propagandiste pathétiquǝ, indigǝste et nauséabondǝ. Un discours conservateur d’un autre temps et transphobe à en vomir.
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