Avis : Quelques jours pas plus - Page 5

Arthur (Benjamin Biolay), journaliste chez Libération, se voit confier par son directeur (Hippolyte Girardot) le soin de couvrir l’évacuation d’un camp de réfugiés sur le périphérique parisien. Il y rencontre Mathilde (Camille Cottin), une ancienne avocate, bénévole dans une ONG et accepte, dans la foulée, pour lui (com)plaire, d’accueillir, « quelques jours pas plus » un immigré afghan à son domicile.

Depuis quelques années, le cinéma français, sous convert d’engagement citoyen, se plaît à raconter le parcours éprouvant des immigrés qui frappent à nos portes et leur rencontre avec des Français ordinaires, brutalement dessillés par la découverte de cette humanité en détresse. Ce cinéma là a deux terres d’élection : Calais ("Welcome", "Ils sont vivants") et Briançon ("Les Engagés", "Les Survivants", "La Tête froide").

Quelques jours pas plus se déroule à Paris. Le détail a son importance. Il s’agit de la très fidèle adaptation par Julie Navarro du roman de son compagnon Marc Salbert, "De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire" (la signification du titre passablement déroutant s’éclaire vite si l’on explique que Arthur se voit confier la rédaction de cet article sur l’évacuation des réfugiés de la Porte de la Chapelle après avoir jeté un minibar depuis la chambre d’hôtel où son journal le logeait).

On pourrait dire de "Quelques jours pas plus" que c’est un hymne à l’hospitalité républicaine dégoulinant de bien-pensance. On n’aurait pas tort. Mais il serait injuste de n’en dire que ça. Certes, son sujet conformiste est de ceux qui provoquent le soutien pavlovien du CNC et des chaînes TV. Certes la comédie sentimentale dont le scénario est lesté, qui verra immanquablement le rapprochement des contraires, le bobo cynique et la pasionaria des prétoires, est téléphonée. Certes enfin l’histoire gentillette se déroule gentiment jusqu’à la conclusion prévisible, ni trop joyeuse ni trop désespérante, vers lequel le film n’avait d’autre choix qu’aboutir (le scénario de "La Vie de ma mère", un film pour lequel j’ai eu la dent très (trop ?) dure, se conclut exactement dans les mêmes termes).

Pour autant, j’ai trouvé à l’exécution de ce film très quelconque un charme indéniable. La responsabilité en revient à ses deux acteurs, et plus particulièrement à Benjamin Biolay. Il n’a jamais eu la voix aussi grave ; il n’a jamais été aussi beau. Son rôle, à la frontière de la comédie, est d’une auto-dérision pleine d’ironie. Pendant longtemps, Benjamin Biolay était un chanteur qui tournait des films ; il est en train de devenir – ou peut-être l’était-il devenu depuis longtemps mais j’en prends conscience grâce à ce film – un acteur de cinéma qui, à ses heures perdues, pousse la chansonnette.

Il ne faut pas se fier à la bande annonce qui laisse présager un film stéréotypé, bien pensant et bobo.
Le film est beaucoup plus fin, émouvant et drôle. BB est pour la première fois très bon à l'écran et fait preuve d'une belle autodérision. CC est parfaite comme à chaque fois et l'acteur afghan exceptionnel. J'avais failli éclater de rire quand j'ai entendu Ken Loach à la française pour ce film, mais je dois avouer que certaines émotions vécues m'ont rappelle le grand cinéaste anglais. Bref un premier film français ambitieux et réussi, pour une fois.

Un film plus politique qu'il n'y parait qui traite avec beaucoup de finesse les galères d'une association d'aide aux immigrants.
Ce film met en évidence l'hypocrisie d'un système qui a depuis longtemps démissionné sur le sujet de l'immigration (comme il le fait sur bien d’autres sujets « dérangeants » comme la pauvreté) et qui reporte sur la société civile le règlement des problèmes tout en lui imposant la loi de l’emmerdement maximum.
Ce film est un petit bonheur. Il ne tombe jamais dans le pathos, ce qui n’exclue pas une belle dose de tendresse. Les acteurs sont tous formidables ! A voir absolument !

Bon, bah oui, c’est bouleversant, touchant et drôle. C’est aussi très bien écrit, joué et j’imagine dirigé ; tout est pudeur et sensibilité. Du cinéma comme on aime…

Adoré. On y va pour voir Camille COTTIN, on en ressort en se adoubant Benjamin BIOLAY comme acteur. Du bon cinéma? Une très belle réussite pour un 1er film.

Excellent..... j ai trouvé ça beau, émouvant, touchant et drôle. Le thème est prenant, les acteurs superbes. Très bon film à voir. Bravo.

j ai beaucoup aimé, l histoire et instructive et les acteurs sont excellents. c était même drôle. j ai 14 ans et j’ai kiffer ma race le film. Ma mère m’a embarquer la dedans et j’ai finalement pris goût au film !

Le film est tendre, humain, et drôle, sans aucun bon sentiment.
J’ai adoré Camille Cottin, excellente comme à chaque fois, et également Benjamin Biolay que je découvre plein d’humour et d’autodérision. Tous deux sont touchants et drôles à la fois.
Les seconds rôles sont également très justes, notamment Amrullah Safi ou encore Andranic Manet.
Le film passe trop vite tant on est bien dedans sans avoir envie d’en sortir. Que demander de mieux que rire et pleurer ? C’est une belle surprise et il est important, surtout aujourd’hui, d’avoir encore le courage de raconter ce genre d’histoire. Il n’y a ni complaisance ni bon sentiment ni culpabilisation du spectateur. La réalisatrice a l’air de bien connaître son sujet qu’elle aborde avec sincérité, émotion et humour.

C'est drôle, c'est subtil, le duo Biolay/Cottin fonctionne à merveille. Ce film réussit le pari de traiter d'un sujet sérieux, l'acceuil des réfugiés, sans mièvrerie. Le cadrage, la mise en scène sont d'un naturel et d'une fluidité rares. Courez-y !!

Très bon film sur un sujet fort, qui reflète parfaitement la réalité des associations comme celle des réfugiés. Les acteurs sont tous parfaits.

Un peu mou au début, on reste quand même dans le film avec un Biolay convainquant, dans un scénario qui a un air de déjà-vu.. On remarque que le sujet des émigrés est à la mode en ce moment, un long métrage qui mérite tout juste la moyenne c’est pas du tout un grand film, on reste sur sa faim.

Un film qui mérite d'être vu pour ses interprètes remarquables, pour le sujet à la fois universel et d'actualité et pour la réalisation sobre et efficace.

Très bon film, sur le social, dans la lignée de "Comme un fils" avec Vincent Lindon, et du récent film sur l'Abbé Pierre dont on trouve des échos ici aussi. Les scènes ultraréalistes font penser à des extraits de documentaires consacrés aux migrants et aux associations qui tentent de les aider dans un combat permanent. C'est intelligent, bien mené et bien ficelé avec les vraies questions qui se posent, tant sur le plan personnel qu'institutionnel lorsque l'on s'implique dans ces démarches à vouloir aider les autres et les sauver de leur misère. L'action va évoluer entre Paris, la Picardie et Dunkerque où va se conclure le film en plein terrain migratoire entre bons sentiments et âpres réalités, à chacun de se faire sa propre opinion sur cette problématique de notre temps avec les nécessaires questions sur les engagements moraux et humains qui y sont associés.

Tous les Français devraient voir ce film !
- Des dialogues ciselés (même si leur prise de son n’est absolument pas spatialisée)
- Le jeu absolument admirable des trois protagonistes
- Et surtout le scénario, qui montre parfaitement le casse-tête administratif que représente un afflux de migrants, qui, bon gré mal gré, sont accueillis

Le genre cinématographique " catapultage imprévu avec un migrant" fait florette depuis quelques mois et d'ailleurs la dernière livraison avec Fanny Ardant proposait déjà une confrontation avec un Afghan.
J'allais donc renifler ce nouveau film avec un peu de méfiance mais au final je trouve que la mission est accomplie.
L'histoire n'est pas neu-neu avec des contradictions dans l'humanitaire assez bien illustrées.
Benjamin Biolay qui n'est pas mon acteur préféré est bon dans ce rôle de critique rock avec une autodérision agréable à voir à l'écran et même Camille Cottin est investie.
Si il vous faut voir un film de ce type, tentez celui ci !