Loin de la salle bondée d'Oppenheimer, Talk to Me, petit film d'horreur made in Australia vu en cette fin d'aprèm gagne à être aussi découvert dans une salle obscure. Il n'invente rien, ne regorge pas d'un intérêt incroyable mais si cache, toutefois une jolie démarcation, notamment au départ, comme des airs de solitude dans la foule, malgré un entourage présent, mais que seul un trou noir comble ...
La toute première scène du film donne le ton. Elle n'est pas vraiment terrifiante, elle est d'ailleurs assez prévisible de son point initial jusqu'à la venue du générique qui sert de transition. Néanmoins, elle donne déjà une certaine idée de se sentiment d'abandon, malgré un soutien qui se manifeste jusqu'à défoncer des portes, une présence rassurante, trompée par des démons aux airs d'allégories ...
Le début, laisse entrevoir une mélancolie évidente, elle contre balance avec une joie, une effervescence de l'adolescence qui se calle sur cette rythmique étrange, à raison ou tort, à raison ici mais que la fièvre emporte dans cette vision sur fond de jeu ... Un mal qui fait rire, que l'on moque, que l'arpente pendant une partie de ce film, clairement sa plus belle réussite.
Ses tentatives de terreur sont sans mentir un peu facile. Il y'a deux ou trois petits trucs qui fonctionnent, rien n'est au fond complètement ratés, mais sans surprise, convenu et visible de A à Z. Non, franchement l'intérêt de Talk to Me est bien dans le spleen de cette adolescence et plus particulièrement chez deux d'entres eux, Riley et Mia. Dans le bonheur d'être ensemble, de chanter du Sia ( Australie oblige ! ) dans la voiture à fond de balle, comme dans cette peur qui les arrêtent au bord de cette route face à cet animal ( qui situe encore bien l'endroit ) qui agonise ... Mais franchement, c'est dans cette scène, après la première " possession " de Mia, qui touche particulièrement le jeune homme et qui la rejoins dans la nuit, dans une relation frère et sœur sur fond de canapé-lit, et partage de ce dernier que l'on y décèle la plus belle de ses émotions ! C'est dans cette complicité que l'on atteste véritablement du partage et du lien étroit qui allie le geste à la parole, la seule véritable et sincère, comme une promesse éternelle.
Car pour Mia, l'effet de bande est une désillusion grandissante. Comme incapable d'être comme les autres, de s'intégré à la communauté, de se fondre dans le moule de la masse seule la marge est possible, et le sacrifice qui en incombe de surcroit. Mais avant le chemin le croix, il y'a dans ce Talk to Me ( titre marketing Français à coté de la plaque et qui sort du propos ... ) une incompatibilité à s'exprimer, à dire sa peine, son chagrin, qu'ici il faut le taire, le dissimuler, faire comme si il n'existait pas ! Dès le début du film, elle est reclus face à çà, c'est d'ailleurs ici se qui l'amène à prendre ce risque, faire comme les autres pour être accepté ... Sauf que la limite pour elle est mordue ! Son père, comme une ombre ici, possède lui aussi une clé destiné à cette dernière, mais sa confrontation du problème tarde, jusqu'à ce cette finalité inaltérable.
Avec sa bande sonore qui colle à son ambiance, entête direct, on se prend à encore plus adoré ce petit film des Studios A24. Oui, il faut le voir.