Emportée par la goule... Lavez-vous bien les mains après. Talk to Me (La Main) est un film d'épouvante australien à modeste budget (4 millions), assez proche de L'Expérience interdite (des ados qui s'amusent avec l'Au-delà, et finissent par s'attirer des fantômes dans la vraie vie...), qui sort du lot des films à sursauts bébêtes en lançant quelques bonnes idées de mise en scène et de scénario. On pense surtout à la séquence d'hallu générale sur du Edith Piaf (La Foule) remixé, pour nous la meilleure scène du film (de très loin), à ces (trop rares) scènes de gore en frontal, et à ce final qui
inverse les rôles qui est vraiment une bonne piste (malheureusement pas suivie : on aurait pu continuer un peu le film après que Mia est devenue un fantôme possédant un jeune, pour voir la souffrance du jeu de son point de vue, ce qu'elle devient ensuite, et ses amis,
, on aurait même de quoi lancer un deuxième film, l'Hollywood horrifique nous ayant habitué à des suites moins inspirées que cela... Alors pourquoi pas). On regrette en revanche l'ouverture hasardeuse (ultra prévisible : vous l'avez entendu, le "chling !" du couteau, à la première seconde ? Des fois que vous ne sauriez pas d'où il sort, ensuite... Oui, mais ça nous spoile tout.) et mal caractérisée (qui est Mia, que fait-elle dans cette famille qui n'est pas la sienne ?), puis le manque de scènes gore (seulement deux, à savoir les deux dérapages de Riley), et l'absence de jugement moral sur le fait de jouer avec des morts (on aurait attendu par exemple que les jeunes jouent de plus en plus avec les âmes, jusqu'à la torture complète - on a un "-16" ou plus en classification mondiale : faites-vous plaisir, les gars... -, et que cela nous mette dans une position délicate de ne pas savoir pour qui on prend parti, ç'aurait pu devenir un propos plus fort que le mièvre "au secours maman" déjà trop exploré dans le cinéma d'épouvante : sortez-nous de L'Expérience interdite, bon sang !). C'aurait été un tout autre film, peut-être un 2, et ça ne nous dérangerait pas, surtout si Sophie Wilde veut bien reprendre du service (elle est très à l'aise). La Main lève le pied (pardon pour ce jeu de mots, on l'assume) sur les sursauts débiles (ce qu'on apprécie toujours), a un bon panel d'acteurs, a un très bon concept de base (qui se paume - de la main ? Pardon, on sort. - un peu en chemin) et le termine en un suspens qu'on aimerait bien poursuivre, et a surtout une scène "Edith Piaf" qui nous a tapé dans l’œil. Si les doigts de cette main pouvait être encore plus sales, on adorerait se taper une conjonctivite dans le 2.