Film d'horreur australien, coréalisé par Danny et Michael Philippou, La Main est un long-métrage peu qualitatif. L'histoire nous fait suivre un groupe d'adolescents découvrant le moyen de rentrer en contact avec le monde des esprits grâce à une main embaumée, dont la règle principale est de ne pas la tenir plus de quatre-vingt-dix secondes. Mia, bouleversée par une tragédie familiale, décide de tester l'expérience, mais les conséquences vont être bien plus terrifiantes et violentes que prévu. Ce scénario, plutôt prometteur sur le papier, n'est malheureusement pas une grande réussite dans les faits. En effet, malgré une durée d'à peine une heure et demie, on ressent grandement passer le temps tant l'intrigue est au finale générique et peu intéressante. Pour commencer, le récit met beaucoup trop de temps à se mettre en place et souffre tout du long d'un manque flagrant de rythme. De surcroît, la mécanique principale est immédiatement montrée dès la première séance, ce qui fait que les suivantes n'ont que très peu d'intérêt. Ce n'est vraiment pas intelligemment narré. Mais le véritable problème majeur provient de son ton et de son déséquilibre. Effectivement, l'aspect horrifique et la tension sont trop peu présents, délaissés pour un côté dramatique tout simplement insupportable. Ça pleure toutes les cinq minutes entre deux scènes inquiétantes vite expédiées. Tout cela est du au sujet central traité, à savoir celui du deuil, qui prend toute la place, volant au passage la vedette à l'attraction principale. Mais surtout, ce côté tragique ne prend pas à cause de personnages particulièrement fades, malgré qu'ils soient approfondis, interprétés par une distribution qui l'est tout autant. Tous ces comédiens ne méritent même pas d'être mentionnés tant ils n'ont aucun charisme et livrent des prestations insipides. De plus, leurs échanges ne procurent aucune émotion à cause de leurs personnalités aucunement attachantes. Et ce ne sont pas les dialogues creux qui vont les aider. Sur la forme, l'ensemble est moyennement réalisé par les frères jumeaux. Leur mise en scène est très quelconque et ne parvient jamais à iconiser le membre pourtant au cœur de l'action. Les décors sont eux très banals et le danger au final peu effrayant car pas assez mis en avant. Ce visuel sans charme et aucunement marquant est accompagné par une b.o. pas du tout dans l'esprit avec ses morceaux portés sur le rap. Heureusement, l'ambiance sonore est elle bien travaillée et réhausse le niveau auditif. Cette histoire sans main ni tête s'achève sur une fin tout de même réussie, mais ne faisant pas oublier pour autant tous les défauts de La Main, qui en font un film ne se démarquant pas des autres productions de son genre cinématographique, ne valant donc pas qu'on s'attarde dessus tant il est vite oubliable.