Animalia : les secrets du tournage

La réalisatrice Sofia Alaoui a grandi entre le Maroc et la Chine. Cette confrontation dès son plus jeune âge à différentes cultures lui a permis d'acquérir un esprit ouvert et d'être curieuse. Ces expériences ont nourri Animalia : "J’ai le sentiment que souvent nous sommes piégés par la pensée unique qui nous a formatés. Et qui empêche, à mon sens, une réflexion profonde et une remise en question des choses établies : de nos modes de vie par exemple, de nos croyances. C’est très difficile d’en sortir et d’avoir du recul sur soi et sur son environnement. C’est pour cela que je souhaitais confronter mes personnages et leurs réseaux de croyances à l’existence d’extraterrestres qui les bouleverserait alors profondément."

Pour Sofia Alaoui, Animalia est "une odyssée humaine, une ode à la nature et un questionnement sur la place de l’homme dans ce monde complexe". Ce projet a vu le jour lorsqu'elle est revenue au Maroc, son pays natal, après avoir vécu et voyagé à l’étranger pendant très longtemps. "J’ai été confronté au poids de la religion, des classes sociales et du rapport fou à l’argent qui émergeait. Un deuxième dieu dans cette société arabe capitaliste moderne. Et en même temps, j’étais complètement obsédée par des questions métaphysiques : la vie extraterrestre, l’univers etc..."

La réalisatrice a veillé à ne pas apporter de réponse concrète à chaque élément du film, pour "d’une part, ne pas recréer moi non plus un schéma figé comme une nouvelle structure dogmatique qui serait « la résolution » et d’autre part, qui apporterait beaucoup de naïveté à un sujet transcendantal qui interpelle tout un chacun". La cinéaste voulait ainsi que le film continue de vivre dans l'esprit du spectateur et le hante,  jusqu’à ce qu’il trouve ses réponses.