Au vu de son synopsis, Dieu est une femme semblait receler plusieurs films en un, de façon très alléchante. Tout d'abord, il y a l'histoire de ce film tourné en 1975 par Pierre-Dominique Gaisseau, au sein du peuple Kuna, au Panama, documentaire apparemment perdu sans jamais avoir été montré. Ensuite, la vie de cette communauté matriarcale intrigue forcément et sa confrontation avec la modernité, d'autant plus. Enfin, il y a lieu aussi de s'interroger sur la valeur des films "ethnographiques" réalisés au siècle dernier, avec une approche que l'on peut tout aussi bien qualifier d'exotique pour susciter les frissons des occidentaux. Malheureusement, le film d'Andrés Peyot réussit à ne traiter aucun de ces sujets ou, disons-le autrement, il s'en sert pour une réflexion assez ennuyeuse et confuse qui se voudrait très certainement un hommage au mode de vie des Kunas mais qui reste noyé dans des images mélangées de 1975 et d'aujourd'hui, sans se donner la peine d'une narration cohérente. Malgré quelques passages émouvants, Dieu est une femme ressemble davantage à un brouillon qui pêche par une ambition malvenue, alors qu'il aurait été si simple de raconter cette histoire étonnante avec la plus grande clarté possible.