Ça vole pas haut !
D’abord, il faut savoir que le film de l’argentin Pablo Agüero – dont je ne connais que Les Sorcières d'Akelarre de 2021 -, n’est pas un biopic, mais l’adaptation poétique d’une semaine (?) de la vie de l’écrivain-poète-aviateur et de sa relation forte avec un autre héros de l’Aéropostale, Henri Guillaumet. En 1930, Antoine de Saint-Exupéry est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet, son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l'oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force... 100 minutes bien décevantes qui sentent le « fauché » à plein nez et la reconstitution en studio. L'ennui porte conseil se plaisait à dire Gilbert Cesbron. Mon conseil à moi : un film évitable.
On sent à chaque instant l’admiration inconditionnelle du cinéaste pour Saint-Exupéry. Une admiration que je partage mais qui hélas n’a pas été rassasiée par ce tout petit film, bâclé, sans ambition et plombé par le manque de moyens. Que le portrait de Saint-Ex soit décalé, éternellement enfantin, presque naïf, avec une touche d'humour et de second degré, soit ! Il devient ici une sorte de quintessence du rêveur. Mais ce retour au cinéma des années 30 ne fait pas rêver du tout. D’autant que, sans être un grand spécialiste ni de la très haute montagne ni de l’histoire de l’aviation, il m’a semblé déceler ici ou là quelques invraisemblances qui nuisent totalement à la crédibilité du récit. Bref, c’est raté et j’en suis le 1er désolé.
Louis Garrel, Diane Kruger et Vincent Cassel font ce qu’ils peuvent. Hélas, c’est loin de suffire à sauver l’entreprise. Même la bande-son très originale, à base de charango, guitare des Andes à 12 cordes, de thérémine, tout premier instrument électronique de l’histoire qu’on joue sans le toucher et d’Ondes Martenot passe inaperçue tant le contenu n’y est pas. Le dossier de presse met en avant la recherche de simplicité et d'épure… Tu parles ! J’attendais beaucoup – sans doute trop – de cet hommage à un immense Monsieur. D’où ma déception.