"La limonade, ça tue (les dents)"... Naomi Scott, celle qu'on avait à l'époque découverte dans le téléfilm Disney (étonnamment sympa, dans la catégorie) Lemonade Mouth a depuis le temps fini de siroter sa limonade, pour afficher son plus beau sourire dans ce Smile 2 qui lui doit absolument tout. Ne serait la magnétique Naomi qui porte le film à bout de bras (et elle est bien la seule, la pauvre), deux ou trois plans sympas (celui des
danseurs qui jouent à 1,2,3 Soleil dans l'appartement, la tronche du monstre à la fin qui a un look à la Mad God, et même les yeux globuleux qui apparaissent à la place de ceux de la fille alitée au plafond
... Allez, on retient dix minutes sur les 2h10 totalement abusives), et une légère critique de l'apparat et du showbiz, à part tout ceci, Smile 2 n'est qu'un sourire édenté. Le temps est long, dans ce conglomérat de jumpscares sans inventivité (vous les verrez venir à cent mètres), avec un passage rapide du fils de Jack Nicholson (le buzz médiatique qui le met en avant est totalement mensonger : on le voit à peine), parfois entrecoupé de scènes de danses et d'hallucinations du pote dealer au visage fracassé (toujours les mêmes bases qui tournent en boucle), et des bruits dans l'appartement vide qui sont désamorcés par l'arrivée de la copine, de l'assistant, du coach, etc... Vous aurez l'impression de voir un schéma qui se répète sans fin, pour ne se révéler un peu vivant que dans les dix dernières minutes (avec le body-horror "à la Phil Tippett", un twist "de la copine" qu'on n'avait pas vu venir, et cette idée un peu amusante qu'à présent,
tout un stade est "maudit", comme ils ont tous vu le sourire sur grand écran,
en prévision d'un potentiel troisième film...). Smile 2 a écopé d'une interdiction aux moins de 16 ans uniquement pour les scènes un chouia gores qui trainent (le pote camé et la fin, rien de plus), et oublie encore et toujours de contextualiser la malédiction qui frappe ses victimes (mais d'où sort ce Mal, bon sang ?), donnant au final un film creux qui ne s'intéresse qu'à faire suivre un nombre abrutissant de jumpscares. D'ailleurs, les jumpscares sont quasiment tous dans la bande-annonce (c'est comme le sourire : si vous l'avez déjà vue, vous êtes foutu... Vous êtes spoilé de 90% des scènes à suspense), par contre, ce qui n'y figure pas, c'est le travail sidérant de l'équipe au montage-son : soit ces gens sont fous, soit ont eu carte blanche pour faire ce qu'ils voulaient, et le résultat est assez étonnant, semblant sortir d'un Spotify malade. Des "ah, oh", des inspirations saccadées, des violons qu'on martyrise, dans une ambiance pop samplée à mort, la BO est peut-être ce qu'on a entendu de plus fascinant et bordélique cette année (surtout le générique de fin, écoutez-le, c'est un délire sans nom). Il y a bien ici et là quelques illuminations (concrètement : la fabuleuse Naomi Scott, trois scènes d'épouvante, et les gens de la BO en roue libre) mais malheureusement Smile 2 fait 2h10, et le reste a mauvaise haleine. Normal pour un sourire édenté, fallait pas boire autant de limonade.