Dans une époque où le Covid régnait, Smile est venu rendre le sourire aux spectateurs, avec une franchise atteignant 210 millions de dollars au box-office. Dans ce contexte, Parker Finn, réalisateur du premier volet, continue sur sa bonne lancée en ce mois d’octobre, avec l’arrivée de Smile 2, une suite bien plus convaincante.
L’ambition semble être le mot d’ordre de ce long métrage horrifique, amenée par une superbe Naomi Scott, la vedette de Charlie’s Angels. Naturellement, l’actrice joue également le rôle d’une star musicale. Une personnalité semblant être marginalisée, qu’en témoigne sa première scène assez spéciale, rappelant un certain jeu, Alan Wake 2. Rapidement, cette séquence prend tout son sens, son dernier accident et une désintoxication venant définir son état d’esprit.
Dans une attitude ambitieuse, Parker Finn élève sa qualité d’écriture, de scénario, mais également de violence.
D’emblée, Smile 2 installe son atmosphère dérangeante avec vigueur, recourant à un plan-séquence de 10 minutes, parfaitement maîtrisé dont le monde du jeu vidéo pourrait y voir une allusion. Des plans semblant être la force du film, mais également synonymes d’une émergence du talent brut, Parker Finn.
Skye Riley, la Mylène Farmer de cet univers, paraît être emprisonnée dans un bagne en or. Construisant des jeux de regards obscurs avec ses fans, le film nous révèle que l’héroïne se confine dans la peau d’un loup solitaire, mais s’efforce de garder la tête haute accompagnée d’un sourire forcé, comble de l’atmosphère de cette licence. Si les spectateurs ressentent un climat de star omniprésent, le long-métrage met notamment de côté les critiques sociétales, dont ces danses ponctuées d’or auraient bien besoin.
Instinctivement, les méthodes horrifiques reviennent nous hanter une pluralité de fois. En revanche, le film est miné par la prévisibilité des stéréotypes et des screamers tirés d’un répertoire épuisé, lassant ainsi les fans de ce registre. En surcroît à cette imperfection, le jeu de couleur est inexistant, remplaé par des scènes teintées d’obscurité, manquant vraisemblablement de subtilité.
Le temps, tout le monde en manque, et le personnage de Skye n’en est pas exempt. Les minutes nous emmènent dans une danse sans fin, dont l’héroïne n’arrive pas à se débarrasser. Dans le lore de Smile, le temps pourrait également être personnifié par le démon. Dormir, travailler, être avec ses amis, l’héroïne est toujours hantée par cette entité, qui, dans ses hallucinations, les minutes semblent coulées au ralenti. En réalité, elles durent des heures. Par ailleurs, les spectateurs sont également emprisonnés par cette avalanche de minutes. Et le réalisateur en a pleinement conscience, n’étant pas excepté de responsabilité. Alimenté par un jeu de transitions, excluant toute forme pouvant être personnifiés par le temps, Parker Finn nous coince dans sa chronologie. Lucide sur sa situation, Skye a notamment fait part de cet emprisonnement temporel.
En réalité, le personnage de Skye ne contrôle rien. Bien qu’a un certain moment du film, la chanteuse semble convaincue d’avoir certaine emprise sur son démon, se rassurant avec des cris stridents, l’entité vient lui rappeler le stigmate causé par ce dernier. Skye se déteste et, naturellement reste seul, voyant sa santé mentale se fissurer loin de son entourage. Mais comble de l’ironie,
un sentiment procurant le sourire chez le commun du mortel, l’héroïne n’est plus la seule victime dans cette histoire macabre.
Smile 3 ? Affaire à suivre...