Petit thriller d’action à la française, « AKA » contient du bon et du moins bon…
Il y a la bonne idée que le héros soit une brute épaisse, ancien légionnaire à la solde des services secrets français. Et de le confronter à une famille de criminels, à laquelle il va s’attacher. Même si ça pompe gentiment sur « Man on Fire » (l’original et le remake). Alban Lenoir est d’ailleurs impliqué dans le rôle… et dans les diverses scènes de combat, plutôt physiques.
A ce niveau le film est assez généreux en spectacle, offrant au passage quelques pirouettes amusantes (un plan séquence en hors champ, une baston à travers la vidéosurveillance). Si bien que l’on ne s’ennuie jamais sur 2h.
Par contre notre protagoniste mutique semble infatigable et invulnérable, à un point qui flirte dangereusement avec l’invraisemblance (allez, ils lui ont quand même donné un moment où il tombe dans les vapes !). Dégommant avec la plus grande aisance des hordes de sbires trop sûrs d’eux. Quant à elle, l’intrigue ne s’embarrassera pas trop non plus de notion de cohérence ou de vraisemblance…
Pourquoi les services secrets ont-ils voulu abattre Moktar en grandes pompes dans une chambre d’hôtel de luxe ? N’était-il pas plus discret de le liquider sur son trajet, ou de l’empoisonner ? Pourquoi Moktar ne révèle-t-il pas son histoire immédiatement à la presse, photo à l’appui, au lieu d’attendre la fin du film ? D’autant plus que le pseudo-attentat apparait déjà suspect aux yeux de tous.
Pourquoi Jonathan et sa mère n’ont-ils pas fuit la demeure de Victor, ayant été prévenus par Adam ? Pourquoi Kruger, qui veut liquider tout témoin, n’a pas tué Jonathan sur place ? Et si Kruger veut éliminer tous les témoins qui ont vu Adam, il va encore avoir du boulot !
Au-delà de ces éléments, le scénario brasse beaucoup de sous-intrigues et de personnages, sans avoir le temps de tout exploiter. Eric Cantona est par exemple finalement peu présent en gangster plus faible qu’il ne le laisse croire. Il y a aussi cette peinture très noire des services français, à un point tout de même excessif. De la petite main au Ministre, tout le monde est pourri et assassin !
Enfin, une ou deux scènes d’action laissent à désirer. Par exemple, la fusillade autour des voitures manque sérieusement d’impact. Elle est correctement montée, mais les dégâts causés (ricochets, gerbes de sang, éclat de balle) semblent avoir été grossièrement ajoutés numériquement avec After Effects…
Se laisse regarder, mais pas totalement convaincant.