Un des souvenirs encore présent de ce film, le sépia : Marlène Jobert, Jacques Dutronc et l'Occupation.
C’est tout.
En marge de la Nouvelle Vague, Claude Lelouch a su lui aussi restituer du réel dans ses fictions, décors extérieurs, prise de son qui a des accents de documentaire, authenticité des rapports humains.
Avec Claude Lelouch, comparé à ses homologues metteurs en scène de la Nouvelle Vague, c’est un formidable directeur d’acteurs. Cette façon qu’il a de restituer des conversations très naturelles et surtout bien jouées !
Je suis resté scotché par le jeu de tous les acteurs à commencer par Jacques Villeret (Simon) et Brigitte Fossey (Dominique Blanchot) dont je ne me rappelais plus leur présence. Evidemment, une mention pour Marlène Jobert (Lola) dont j’ai toujours adoré son minois, sa façon de sourire après une dispute, sa tristesse qu’elle tente de contrôler. Quant à Jacques Dutronc (Jacques), il est toujours aussi bon quand il fait du Jacques Dutronc, ce fameux jeu d’acteur qu’il ne semble pas prendre au sérieux.
Et puis le style de Claude Lelouch avec cette caméra qui s’approche d’un visage pour saisir à travers un regard silencieux un avenir radieux comme un mariage ou un malaise. Ici Marlène Jobert où on comprend assez vite qu’elle va aimer Jacques Dutronc et plus tard se méfier du personnage Lafont (Jean Pierre Kalfon) ; là, le regard de Bruno Cremer (Bruno Deschamps) sur Brigitte Fossey.
Chez Claude Lelouch, il y a aussi la musique (Francis Lai) constamment reliée à sa mise en scène. Elle colle à la peau du récit, omniprésente mais jamais envahissante même si elle a tendance à se répéter.
Et une des griffes de Claude Lelouch, c’est son introduction jamais anodine. Elle donne le ton du récit. Ici, un professeur de danse avec un fort accent espagnol qui enseigne le slow.
Comme à son habitude, Claude Lelouch joue avec les ellipses et dans l’ensemble elles sont lisibles.
Comme à son habitude, Claude Lelouch a l’habileté d’alterner les émotions grâce à sa direction d’acteurs.
Je parle d’un Claude Lelouch d’une certaine époque, d’un autre temps…