Portrait d’un lâche ordinaire
1er thriller pour Yvan Attal dont la filmographie est pourtant déjà copieuse. Ces 85 minutes très classiques sont plus qu’honorables. Mathieu doit tout à son ami Vincent : sa maison, son travail, et même de lui avoir sauvé la vie il y a dix ans. Ils forment, avec leurs compagnes, un quatuor inséparable, et vivent une vie sans nuage sur la côte d’Azur. Mais la loyauté de Mathieu est mise à l’épreuve lorsqu’il découvre que Vincent trompe sa femme. Quand la maîtresse de Vincent est retrouvée morte, la suspicion s’installe au cœur des deux couples, accompagnée de son cortège de lâchetés, de mensonges, et de culpabilité... Ce film pose de multiples questions sur la culpabilité, l’impunité, la lâcheté, en prenant bien garde de ne pas y répondre. D’ailleurs, y a-t-il véritablement de réponses satisfaisantes à toutes les faiblesses de l’âme humaine ?
Il est difficile de parler du synopsis sans divulgâcher quoi que ce soit du suspense. A ce propos, la bande annonce – tout comme le pitch fourni par le dossier de presse -, est déjà beaucoup trop explicite et, qui plus est, laisse à penser que le film est violent, alors que ce n’est pas le cas dans les actes, mais les sentiments sont forts, contradictoires, dérangeants et souvent… violents. Bon ! Au-delà des développements scénaristiques, on apprend que la plupart des mecs sont gouvernés par leur sexe… ce n’est pas à proprement parler un scoop. Mais jusqu’où cette addiction peut-elle les mener ? Voilà le fond de cette histoire traîtée avec élégance, beaucoup de rythme, une mise en scène très soignée – en dépit d’une voix-off parfaitement superflue -, et un casting au top. Ce n’est sans doute pas un chef d’œuvre mais j’avoue ne pas comprendre les appréciations des critiques dans leur ensemble qui condamnent un film qui ne manque pas de qualités et qui a de quoi distraire le spectateur.
Alors ce casting est comme souvent dans ses films, emmené par son réalisateur Yvan Attal, himself, qui aime à se plier à ce genre d’exercice périlleux. Il est entourée par Maïwenn, Guillaume Canet, Marie-Josée Croze, Alma Jodorowsky et Victor Belmondo, qui s’attachent à nous démontrer combien le hasard peut bouleverser nos vies. Je le répète, un thriller qui se laisse voir sans honte et sans ennui… Ouf, je n’ai rien dévoilé du scénario… une performance !