1h30, ça peut être long. Très long. Si votre but n'est pas de regarder un film sponsorisé par Fram Voyage Iran (des paysages de cartes postales en boucle), des scènes sans coupe de 5 minutes où l'on voit un homme avancer péniblement d'un bout à l'autre de l'écran (une éternité), une scène où le héros regarde un enfant alité sans aucun mouvement perceptible pendant trois minutes (on a cru que le film avait figé... Mais non : le gamin cligne des yeux au bout d'un moment), des voitures qui tombent en panne (cela semble l'unique action possible du film, avec toute la répétition et la lassitude que cela implique), alors L'Odeur du vent n'est pas un film contemplatif pour vous. On n'a rien contre un film de déambulation poétique, de découverte et de voyage, mais encore faut-il avoir un minimum d'enjeux, ici les personnages n'ont absolument aucune caractérisation (des coquilles vides, qu'on ne cerne jamais), l'intrigue est d'une minceur squelettique (on sent que le film mise tout sur ses décors naturels, et le geste final de son personnage principal), et malgré le peu de lignes écrites dans le scénario, L'Odeur du vent parvient à enchaîner les erreurs bêtes :
où est passé le transformateur à la fin (quand a-t-il été retiré ? Par qui ?) ? Quel est ce boîtier bleu qu'il faut absolument redémarrer ? De quoi souffre cet enfant ? Quand la décision de faire ce geste généreux a-t-elle germé dans l'esprit de l'électricien
(on a l'impression que ce choix déboule de nulle part, pour le seul besoin d'une fin humaniste brossant les pompes de son public : mission réussie, chaussures lustrées.) ? Pour ne rien arranger, le film est quasiment muet et n'a pas une bande musicale des plus passionnantes (le bruit du vent, passe encore, mais le chant lancinant - composé d'une seule phrase - de la femme qui tourne en boucle durant deux minutes, tandis que le héros marche, marche, marche... On a entamé un fou-rire nerveux, suivi de quelques voisins de sièges incrédules). Avec ses airs de quête humaniste et de voyage au travers de décors magnifiques, L'Odeur du vent trouvera des amateurs, et tant mieux, mais pour notre part, voir des traversées d'écran à 0,5km/h qui ne coupent jamais, qui se répètent indéfiniment, dont certains plans nous ont mis le doute sur un blocage de l'image... Le bouton "Stop", sur une caméra, ça existe.