N'est pas Peter Greenway qui veut et Olivier Py est loin du compte ! Le film, comme toutes les réalisations de nos intellectuels contemporains, se veut sans tabou, déconstruisant les schémas convenus : par souci de satire contre une aristocratie honnie, on verra donc une marquise uriner debout devant ses interlocuteurs (pauvre Dominique Frot, dont on ne comprend plus le moindre mot prononcé), on verra Chapelle roter à la face de deux petits Marquis, supposés être les modèles de Trissotin, dont l'un des deux éteint une chandelle par la puissance de son pet. Je signalerai à Olivier Py que ce motif littéraire de la bougie éteinte par ce moyen se trouve, non dans une quelconque oeuvre du XVIIe siècle, mais dans La Terre, de Zola, roman le plus outrageusement naturaliste qui existe. Quant à l'homosexualité, elle est omniprésente chez Py : il la transporte donc là où elle n'a guère lieu d'être, chez Molière. Si Monsieur, frère du roi, était en effet gay, il serait fort surprenant que Condé le fût, surtout en 1673, où il est devenu un dévot de premier ordre qui ne fréquente plus le théâtre. Quant à Baron et Molière, on n'a rien de tangible sur la question. Cela ne serait rien si encore on s'amusait. Mais les dialogues, d'une prétention horripilante, enfilent des lieux communs vertigineux, les séquences se suivent et, pour faire baroque, on glisse de la scène à la salle, de la scène aux loges, afin de bien montrer que le théâtre et le monde, c'est pareil ! Quelle invention ! Une scène est réussie, celle où Molière, au seuil de son heure dernière, feint d'être mort devant sa femme pour la confondre. Mais là, ce n'est plus Olivier Py qui s'exprime, c'est le texte, la scénographie de Molière et le talent des acteurs. Encore un authentique navet.