Le Métro de l’angoisse est un téléfilm, et en plus un téléfilm de 1998, l’époque où la prod télévisuelle était parfois très douteuse ! Toutefois, le métrage n’est pas si mal. Déjà parce qu’il s’appuie sur un scénario éprouvé. Adapté d’un livre déjà adapté dans un film des années 1970, l’histoire est plutôt connue mais la recette fonctionne. En soi, la prise d’otages n’est pas inédite, et l’on a la plupart des scènes classiques du genre, toutefois, le film réserve quelques surprises bienvenues dans ses trente dernières minutes, et je dois dire que cette partie surtout a rattrapé l’ensemble, qui s’avère parfois convenu voir lent. Ca bavarde pas mal, et comme je le disais, si la proposition pouvait surprendre à l’époque, on en a eu beaucoup depuis de films de ce genre, et celui-ci apparaît assez attendu. Il n’en reste pas moins que le métrage est assez distrayant, mais il faudra passer sur quelques facilités scénaristiques, cela dit, peut-être présentes dans le livre.
Autre point correct du film, son casting, avec surtout le face à face entre deux gueules du cinéma : Edward Olmos en inspecteur buriné et Vincent D’Onofrio en méchant ambigu. Ce dernier surtout est intéressant, car apparemment plutôt sympathique au début, son personnage s’avère beaucoup moins « cool » qu’il n’y paraît. Voleurs gentlemen ou vulgaires bandits sans foi ni loi, le film entretient bien le glissement. A noter un casting de seconds rôles un peu plus aléatoire, mais globalement honnête, avec pas mal de têtes connues du monde télévisuel de l’époque.
En revanche, formellement Le Métro de l’angoisse est clairement téléfilmique et pas au niveau. Les scènes d’action, rares de surcroît, sont mollasses. La photographie est grisâtre, assez moche, même si ma copie est sûrement usée, le film n’est pas beau. Les décors se résument grosso modo à une rame de métro et un bureau de police (ah, et un appartement). Certes le côté huis clos justifie cette modestie, mais le film n’a pas réellement de mise en scène et de ce point de vue ça ne s’élève guère au-dessus d’un épisode de série télé. Idem pour la musique, avec un thème que j’ai assurément entendu dans Age of Empire II, je ne plaisante même pas !
Pour ma part, je n’ai pas passé un mauvais moment devant ce téléfilm en définitive. Le casting est honnête, le film déroule sa partition sans trop d’anicroche, on peut juste regretter que visuellement ce soit aussi quelconque et que la réalisation soit aussi anecdotique. Mais rien de calamiteux, à voir à l’occasion pour les fans hardcore du genre ou de D’Onofrio. 2.5