Pour celles et ceux qui seraient intéressés, il faut que vous le sachiez : ceci n'est pas un film sur la vie de Salvador Dali, ni sur son oeuvre. Mais bel et bien un film centré entièrement sur sa personnalité. Et c'est bien là l'un des problèmes du film. Soyons francs du collier : ici, le peintre espagnol passe pour un énorme bouffon bouffé de narcissisme, de prétention et de mépris. Dali était un excentrique, c'est entendu, volontiers cabotin et qui a savamment su travailler cette image, mais c'était aussi un personnage autrement plus complexe et intéressant que celui que l'on voit ici. Quand ton personnage principal est déjà aussi mal torché, c'est mal barré. Ensuite, et Bunuel (lui s'était contenté de 2) nous a déjà fait le coup, on utilise plusieurs acteurs pour un seul et même personnage. Dupieux pousse le truc au maximum puisqu'il en utilise 6. En dehors du côté (pour le coup) extrêmement prétentieux du choix, le côté casse gueule du truc est à prendre en compte. Et ça se casse la gueule bien comme il faut : l'interprétation est des plus inégales. Avec le peu qu'ils ont à faire, Lellouche et surtout Marmaï trouvent le moyen d'être absolument lamentables. Flamand est complètement insignifiant. Seuls Baer et Cohen arrivent à convaincre. Quant au sixième et dernier larron, on ne sait même pas qui c'est et on en n'a rien à taper puisqu'on ne le voit qu'une fois, le temps de balancer une seule réplique. Je ne perdrais pas mon temps à discourir sur Anaïs Demoustier et Romain Duris. Si l'une (toujours aussi délicieuse, soit dit en passant) n'y croit pas et donne l'impression de s'ennuyer à dépérir, l'autre y est nul à souhait. Mais attendez les mecs, ne partez pas, ce n'est pas encore fini ! Comme malheur ne sait pas seul venir, comme disait Rutebeuf, le père Dupieux se dit que ce serait tip-top de nous présenter son machin sous la forme d'un rêve qu'un prêtre raconte indéfiniment en changeant de version à chaque fois. Résultat : foutraque et incompréhensible, on a envie d'en crever tellement qu'on s'ennuie. Je peux vous assurer que quand j'assiste à ce genre de "spectacle", je suis bien content, et même fier d'avoir déserté les salles de cinéma depuis des années car, si j'avais dû m'y rendre pour voir ce "Daaaaaali !", j'aurais clairement eu l'impression de me faire enfler.