6 mois seulement après son très chouette «Yannick», le très prolifique Quentin Dupieux nous revient avec ce vrai-faux biopic dédié à l'une des grandes figures artistiques du 20e siècle : Salvador Dali.
Une œuvre absurde, comme sait nous les proposer Dupieux, mais qui m'a laissé un ressenti un peu mitigé en ressortant de la projection.
Un film réussi d'un point de vue de la mise en scène, regorgeant d'idées ingénieuses et visuelles (le couloir court mais long, la chute de chiens morts, la séquence inversée, la boucle à la "2001", la mise en abyme finale,...), allant même parfois jusqu'à reproduire directement certains tableaux du maître espagnol, à l'image du générique d'ouverture et de clôture du film.
Fiction où se confondent continuellement le rêve et la "réalité", ce «Daaaaaali» est un hommage perché à l'homme derrière le personnage et au personnage derrière l'homme, à son génie surréaliste comme à son ego surdimensionné, le tout écrit et mis en images par un cinéaste dont l'univers atypique n'est pas très éloigné de celui dont il parle.
Un film avec du potentiel et de l'inventivité, mais devant lequel je suis resté assez extérieur finalement.
Peut-être est-ce dû aux différentes incarnations de l'excentrique Dali, changeant d'une séquence à l'autre, et pas toutes au même niveau (Baer et Cohen sont plus habités que Lellouche et Marmaï je trouve). Ou encore à la redondance de certains dispositifs narratifs (la séquence du rêve, plutôt marrante certes, mais dont la répétition finit par devenir un peu prévisible) qui donnent la sensation de donner des séquences déconnectées les unes des autres, et auxquelles je suis un peu moins sensible à la longue (l'une des raisons qui m'avaient plu dans le précédent Dupieux (et réconcilié en grande partie avec son cinéma), c'est qu'il y racontait une histoire peut-être plus concrète ET construite).
Un film court, mais possédant des longueurs (les scènes avec Romain Duris notamment, pas très utiles) et que je rapprocherai plus d'un exercice de style, certes maîtrisé et sans aucun doute sincère, mais auquel il manque une colonne vertébrale et du rythme pour en faire une œuvre majeure dans la filmographie de Dupieux.
Une comédie à l'image de l'artiste hors-norme qu'elle dépeint, mais à laquelle je suis resté un peu hermétique malheureusement.