Décalco-maniaque. D'abord, c'est Zodiac refait par Ari Aster, puis c'est Le Silence des Agneaux mixé avec un peu de Maniac. Visiblement, Oz Perkins (le fils d'Anthony Perkins, alias Norman Bates dans Psychose) aime beaucoup les patchworks, mais il ne sait pas coudre, et nous prend tout le temps pour des décérébrés. Aussi, ne venez pas "pour Nicolas Cage", il doit avoir à peine plus de dix minutes de temps d'écran (et il ne fait que cabotiner lourdement sous un grossier maquillage qui ressemble à une allergie aux guêpes). On se retrouve donc devant une esthétique balourde qui pompe tout sur du A24 (le format 4/3, le filtre d'image suranné, les plans à l'envers, les chants grégoriens très forts en guise de BO... Coucou Ari Aster), une intrigue "à la Zodiac" d'un duo d'enquêteurs qui courent après un psychopathe qui laisse des lettres cryptées, qui nous prend constamment pour des billes avec un "Tais-toi, c'est magique" qui est en totalement contradiction avec son costume de film intello. Vous voyez la (chouette) série Médium ? On nous prend au jeu de l'enquête en nous dévoilant des visions mystérieuses qui s'imbriquent au fur et à mesure les unes dans les autres, comme de malins puzzles qu'on est contents de réfléchir le temps de l'épisode. Ici, on a une enquêtrice médium qui a des flashes (les jumpscares infernaux de Longlegs, qui n'a que ça pour faire peur) complètement incohérents, en regardant juste un mur de chez elle ou une photo dans un coffre, et qui nous dit en une seconde "Ah, j'ai tout compris." (eh ben tant mieux pour toi). On ne se sent jamais impliqués par l'enquête, comme tous les ressorts et indices ne sont jamais à notre portée, avec même des scènes lunaires où l'on se fiche de nous : l'enquêtrice qui prend un calendrier au hasard, constitué de petites cases qu'elle grise, et "OH, ça fait un triangle !"... On a cligné des yeux, nos rares co-spectateurs de la salle ont soupiré (on peut lui prêter notre calendrier avec des petits chats, elle va avoir un joli Mondrian). Aussi, les scènes de Nicolas Cage ont fait rire d'incrédulité la salle éparse, tant le Monsieur en fait des caisses sous ces prothèses ratées, ressemblant à un mauvais déguisement de Buffalo Bill (Le Silence des Agneaux) sur lequel il pompe tout. Dernier clou au cercueil, cette BO assourdissante alors qu'il ne se passe rien dans la scène (l'inspectrice trace un triangle sur une feuille, on nous balance les "Ooooooh... !!!" à fond... Calmons-nous, elle ne dessine pas si bien). Pour la révélation finale, on a un petit goût de miel en bouche, comme il se passe enfin quelque chose dans ce film soporifique, avec
des poupées sataniques faites en bouts de filles qui inculquent le Mal aux enquêteurs et concluent tragiquement ce film
(même si ça ne vaut pas la fin stupéfiante de Maniac). Au final, Longlegs est un pseudo film A24 ronflant, qui se contente de tout pomper sur les voisins, nous prend pour des nouilles avec une enquêtrice qui comprend toujours tout "par ce que c'est magique", a un calendrier qui tombe vraiment bien, et offre à Nicolas Cage l'occasion de nous montrer ce que serait Buffalo Bill qui passe entre des essaims de guêpes (gestuelle incluse). Prétentieux et creux.