Et Joyeux Noël, les amis ! Quel beau coup de jeune (dans le film) : il y a Tom Savini (Vendredi 13, Zombie, Maniac, Creepshow...) aux trucages et maquillages, et rien que pour cela, ce Terrifier 3 est un beau cadeau de Noël pour tout amateur de prothèses en latex dégoulinantes et de sang rouge clair à foison, le Monsieur n'a rien perdu depuis les années 80. Un autre beau cadeau bien emballé : l'interprétation de David Howard Thornton, qui s'éclate comme ce n'est pas permis, tient le film presque à lui tout seul, et est toujours plus drôle dans le rôle d'Art Le Clown (la séquence avec le Père Noël est peut-être notre passage préféré : pas un mot, mais fou-rire de quelques hurluberlus - dont nous - dans la salle). Cependant, on peut donner l'impression d'en parler comme d'une énième comédie d'horreur, or on vous met en garde si vous n'avez pas un minimum de "bagage" dans le genre : la fin est dégueulasse et perverse (il n'y a pas d'autres mots). L'interdiction aux moins de 18 ans n'est pas une décoration de Noël, on pensait naïvement que le film était victime d'un abus de classification ("Oh oui, un -16 avec avertissement, allez... Mais c'est de la pantomime horrifique, ce n'est pas sérieux, voyons !"), et puis il y a eu le final, turbo-énervé (beaucoup plus que le 1 et le 2), qui s'amuse avec des images religieuses, sexuelles, sadiques, avec des animaux, comme un sale gosse qui se fiche d'avoir un charbon dans sa chaussette. Le charbon, il l'a eu, ce -18 va pénaliser une partie de son public, pour ces quelques scènes extrêmes, mais on ne peut pas lui retirer que Damien Leone a fait ce qu'il a voulu, il a poussé les potards à fond dans cette dernière ligne droite éprouvante (la scène des rats, on ne s'en remettra jamais). On remarquera qu'il y a un running-gag d'opus en opus de la tronçonneuse insérée dans le popotin des victimes, on ne sait pas comme interpréter cela (vous avez 4h). Ajoutez quelques faiblesses de scénario (on ne comprend pas comment
Art devine l'adresse de Sienna, le "trou de l'Enfer" qui s'ouvre juste au bon moment et pile sous la petite sœur - qui s'agglutine trois plombes à sa mère défunte pour ne rien faire, alors que sa cousine se fait latter la tronche par Arty...- pour que Sienna soit obligée de lâcher le clown pour un quatrième opus...
), qu'on met en lien avec (encore une fois) le fait de communiquer sur le début de production d'un Terrifier 4, alors que cet opus n'est même pas sorti : comment voulez-vous qu'on croit un instant que l'héroïne va dégommer Art ? Mais, il n'en reste pas moins que Terrifier 3 nous a étonnamment plu, allant vraiment plus loin dans les scènes dérangeantes, avec toujours plus de facéties du Clown (l'acteur a récemment dit qu'il était un fan inconditionnel de Mr Bean, on voit le lien évident, tout en espérant ne pas finir comme ça), et en ayant fait l'effort immense de ne pas montrer les scènes où Art s'en prend à des enfants (c'est en hors-champ) ou à des animaux (idem, ce sont des poupées), et rien que pour cela, car on y est très sensible : merci. On se l'avoue, on préfère largement la partie du film "pantomime et gore débile" à la fin plus sérieuse et trash, question de goûts. Art Le Clown qui s'éclate à mettre une tronçonneuse dans une raie, ou un coup d'azote sur une gueule qu'il pète au marteau : oui, ce troisième opus nous a enfin fait rire bêtement. Pouet-pouet.