Un film affligeant pour le grand cinéaste qu'est Fred Cavayé,
J'aurai adoré encore une fois clamé mon admiration envers ce réalisateur, qui a une carrière très intéressante, jonglant avec différents styles avec audace, panache et réussite. Que ce soit la comédie, le drame ou encore le film historique, ces films sont dans l'ensemble des succès tant critique que commerciaux. Aujourd'hui, il sort "Les chèvres" et voilà que son image sera entaché à jamais avec cette catastrophe. Dès les premières secondes et durant le reste du film, nous pouvons voir l'abomination des effets visuels, qui en plus de nous sortir totalement du film, sont juste inacceptables pour un métrage de cet augure. Avec 19 millions de budgets, l'on se croirait, sans abus, dans une vidéo YouTube de 2012, humiliant. De plus, nous pouvons que constater le vide abyssal du comédie, inexistant durant les 1h40, avec un humour bête et bateau, se rapprochant des blagues "pipi/caca" d'école primaire, en plus de tétaniser le spectateur d'un fort sentiment de gêne. L'aspect historique du film, car tirer d'une histoire vraie, est bafoué, déshonoré par la grossièreté des erreurs historiques du film, de quoi s'indigner. Le montage est également très limite voir raté à certains moments. Quelques passages du film révèlent un féminisme juste inutile, caricatural, desservant seulement la cause originale, loyale et respectable. Ici, on ne peut que cracher sur le féminisme à outrance, explicite à mort qui fait passer les figures féminines du film pour des super-héros avec des "pouvoirs démesurés", si peu réaliste qu'elle dévalorise le combat du droit des femmes, un coup de fusil dans le pied. Je souffle, on souffle, le Cinéma souffle de ce féminisme mal amené, glorifiant certes les femmes, mais de façon abusée, trop exagérée, en dépassant le cadre du réelle, les faisant passer pour des sur-Hommes et dégradant le combat qui lui est louable. Un féminisme de quotas qui me répugne. Cependant, il y a quand même quelques rares bonnes idées de mise en scène, du comique de situation marquant. Aussi, Dany Boon joue étonnant bien le rôle de l'avocat, avec un jeu facial notoire. On retrouve beaucoup d'enjeux inutiles aussi, qui allongent encore un peu le néant scénaristique du film. Des rallonges vide de sens et d'émotions, pourquoi faire cela ? Il y a également, implicitement cette fois, un discours sur les enjeux sociaux en France, tirant vers la question migratoire, mais encore une fois, c'est mauvais, c'est crétin, c'est grossier, c'est culpabilisant à souhait. Je vous ai épargné les détails précis des scènes bien sûres. La fin est Disney, c'est-à-dire le méchant perd et le gentil gagne et tous va bien dans le meilleur des monde puis nous avons le droit au Twist le plus lamentable du cinéma, tout films confondus. Je pèse chacun de mes mots. À fuir !!!