A la mort de sa grand-mère, une orpheline étudiant en droit, se trouve sans ressources. Pour échapper à la misère et à la concupiscence des hommes, Lydia se résoud à abuser la confiance d'un bourgeois devant lequel elle se dit la fille naturelle.
Après un début proche du misérabilisme, on attend que le sujet prenne une ampleur dramatique et un intérêt plus dignes des personnages, dignes de la bonté et de l'affection du brave Monsieur Ferney (Charles Vanel), dignes du cas de conscience et du sentiment de honte qu'éprouve la jolie Lydia.
Malheuseusement, Henri Decoin reste dans le registre du mélodrame, aux effets parfois lourds, et plutôt qu'explorer la relation entre Danielle Darrieux et Vanel, de l'étoffer et de l'étayer, le réalisateur se borne, superficiellement, à montrer comment l'imposture de Lydia pourrait être découverte. La mise en scène est terne, manque de sensibilité, et le sujet, on l'a compris, méritait mieux.
Le dénouement, plus ou moins imagé, est convenu, où l'on verra Lydia, nouvellement avocate, défendre pour sa première plaidoirie une jeune fille accusée d'un imposture similaire à la sienne
. Heureusement, Danielle Darrieux, même sanglotant, reste charmante.