Bon, ben que dire, ce film a l’air totalement oublié, et je ne peux pas m’en étonner ! Régime sans pain est une bizarrerie à coup sûr, mais c’est une sorte d’auto-reflexion de l’auteur d’un hermétisme que je n’ai jamais réussi à pénétrer, si tant est qu’il y a quelque chose à lire en sous-texte !
Ce que je peux dire c’est qu’on est face à un film de SF, qui se déroule dans un pays « rock », dans un univers post-nuke, où tous les rois s’appellent Jason et meurt dans des accidents de voiture ! Je ne vais pas aller plus loin car c’est aussi délirant qu’incompréhensible, et je risquerai de dire des bêtises ! En fait pendant 1 heure 15 on se tape pratiquement en continue une voix off à la motivation « droopienne » qui nous raconte l’histoire ! Manifestement la voix a du sauter des passages car je n’ai rien compris à ses explications qui se veulent en plus super-naturelle ! Genre on est censé connaître cet univers, pas besoin de nous expliquer des choses évidentes pour tous les habitants de ce pays rock futuriste ! C’est long, malgré la durée courte du film, c’est redoutablement ennuyeux, c’est invraisemblablement abscons ! On est dans une sorte de gigantesque métaphore, mais dont on ne comprend pas ce qu’elle métaphorise !
Dans ce truc qui nous égare continuellement sans avoir peur du ridicule (il y a des idées gratinées, je préviens !), on trouve quelques acteurs ! Anne Alvaro, à laquelle on doit aussi la copieuse narration en voix off, et pleins de plus ou moins inconnus ! Olivier Angèle, le Jason, Gérard Maimone, qui campe un professeur dont on ne comprend pas le rôle, et dont je peux dire qu’il déteste la littérature française et aime les chansons italiennes ! Il arrive à être plus « droopien » qu’Anne Alvaro lorsqu’il débite ses dialogues, jouant de sa voix outrageusement caverneuse ! Et puis il se trimballe dans un pays constamment dans la nuit et en plus enfumé, mais il porte de très épaisses lunettes noires ! Déguisement de fortune je suppose.
De fortune car oui, Régime sans pain n’a visiblement eu aucun budget ! Décors d’un minimalisme confondant (quasiment pas d’accessoires, une caméra ultra-resserrée pour éviter les plans trop larges, très très peu de scènes extérieures et toujours noyer sous les fumigènes pour qu’on en voit le moins possible (et encore, je suis sûr que les scènes ont en fait été tournées en intérieur). Minimaliste sur la forme, on aurait presque pu parler d’une esthétique originale, mais il y a trop de platitude dans la mise en scène, et c’est trop amateur. Ça sent les bouts de ficelle quoi ! Même musicalement, on est au pays du rock mais c’est souvent n’importe quoi. Je comprends presque que le professeur Pie préfère les chansons italiennes ! C’est mal amené dans le film, ce n’est pas génial du tout, bref, c’est un argument insuffisant.
Alors je ne sais pas, je suis peut-être passé à côté de la signification magistrale de ce film, et je suis peut-être passé à côté d’un chef-d’œuvre visionnaire de Raoul Ruiz. Mais pour moi c’est u pseudo-film auteurisant tourné avec dix centimes en poche qui livre un hommage au rock très nanar ! Nanar car s’en est presque touchant de la part du réalisateur de nous laisser imaginer par les dires sa narratrices, toutes les merveilles de ce monde post-nuke qu’on aurait pu voir (genre fourmis géantes), mais qu’on ne verra pas car on est quand même pas dans un blockbuster américain, mais dans un film d’auteur français. Et puis c’est parfois d’une telle absurdité (rien que Jason IV, c’est déjà merveilleusement nanar dans la bouche d’Anne Alvaro qui dit cela du ton le plus sérieux du monde), que j’ai beaucoup rit ! 0.5