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loulou451
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5,0
Publiée le 4 février 2009
Un des plus grands films de Nicholas Ray, hélas méconnu, mais d'une intelligence et d'une réflexion poussée à l'extrême sur la guerre et sur les hommes qui la font. Chaque mot est pesé, calibré, comme le poids de poudre d'une cartouche. En prime, l'interprétation de Richard Burton touche au sublime. Un film intemporel que seuls les hommes qui ont connu le pire peuvent réaliser. Un classique du cinéma.
Film de guerre pas banal, sans grand exploit (d'ailleurs les scènes de combats ont mal vieillit dans ce film). Mais l'histoire est axée sur le duel psychologique et verbal entre Burton et Jurgens. Les films du genre guerre à cette époque narraient souvent des soldats sans reproches ici ce n'est pas le cas tout les dilemmes et choix horrible des militaires sont montrés.
Un des meilleurs films de guerre américain, beau et dense, qui doit beaucoup à des dialogues d'une rare intelligence. Richard Burton domine l'interprétation avec son personnage d'officier à la fois romantique et désillusionné. C'est l'ambivalence des situations qui renforce ici la terrible amertume, qui traverse tout le récit. La mise en scène de Ray refuse le spectaculaire - les films de guerre sont parodiés dans un jeu de mime - pour se concentrer sur les relations de personnages et leurs profondeurs psychologiques . À voir aussi pour le sublime cinémascope noir et blanc.
Nicholas Ray nous offre un film de guerre qui possède son plus gros atout au niveau du casting. En effet, les performances à la fois de Richard Burton et de Curd Jurgens sont d'une grande sobriété et fait que l'on passe un moment sympathique. Mais j'ai trouvé que l'histoire peinait à demarré ( elle s'avère pour moi vraiment intéressante quand le commando s'empare des documents allemand au QG de Benghazi ) et la mise en scène ne comporte que peu de séquences marquantes. Il ne s'agit pas d'un mauvais film pour autant , mais je ressort du visionnage avec un sentiment finalement assez mitigé.
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3,5
Publiée le 22 juin 2013
Hollywood tourna de nombreux films de guerre après 1950, sur la Seconde Guerre mondiale, mais ils reflètaient nècessairement la guerre de Corèe et ses consèquences morales! Rèalisè en 1957, ce film de Nicholas Ray montrent parfaitement cet ètat d'esprit! Une histoire qui exprime avec plus d'èvidence encore l'absurditè de la guerre et d'une mission dans le dèsert de Lybie! Curd Jürgens (remarquable de lâchetè) et Richard Burton (impressionnant) trouvent chacun l'un des rôles les plus complets et les plus surprenants de leur carrière et s'affrontent en un combat dèrisoire et cynique, la victoire ne revenant à personne finalement! Un monologue formidable entre les deux acteurs dans le dèsert dètient ce pouvoir ètrange de plonger le spectateur dans une relation d'intimitè particulièrement forte (« Je suis une espèce de miroir de votre dèfaillance »). Ray poursuivait son ètude de l'homme « dèmasquè » par la guerre et de sa tragique solitude où la couleur eût mieux convenue ici (on y voit presque la couleur dans certaines passages). Une première partie conventionnelle empêche malheureusement "Bitter Victory" d'être une rèussite totale de Ray! Mais l’intèrêt est ailleurs, ce drame de guerre devient superbe quand le commando arrive dans le dèsert libyen avec des scènes marquantes et surtout une reprèsentation du romantisme chère au metteur en scène de "The Lusty Men" dans le personnage du « Capt. Leith »...
Amère Victoire avait tout pour faire un bon film mais au final ce n'est guère satisfaisant, déjà le début traîne, l'histoire a du mal à se mettre en place. C'est à partir de la scène de l'attaque qu'Amère Victoire devient intéressant du moins cela semble le devenir car la traversée du désert manque considérablement de hargne et l'affrontement attendu entre Burton et Jürgens n'a rien d'intense. C'est aussi à mon avis un film qui aurait du être tourné en couleurs (ce n'est pas le cas d'habitude mais ici le N&B m'a gêné). On remarquera dans des 2nds rôles Christopher Lee et Nigel Green.
Nicholas Ray avait pour ambition en réalisant ce film de ne pas mettre en scène un film de guerre, ni un film contre la guerre (bien que le portrait brossé des autorités militaires soit peu reluisant) mais une confrontation psychologique intense entre deux hommes. Et le film de ce point de vue est pleinement réussi admirablement servi les excellentes interprétations de Curd Jürgens et de Richard Burton. Le tout avec le réalisme proche de la crudité de la mise en scène de Nicholas Ray et l'étrangeté de la musique de Maurice Le Roux. Une oeuvre beaucoup plus proche de la tragédie que du film de guerre qui compte parmi les meilleurs films du cinéaste.
Effectivement tout est réuni pour un bon film, en particulier les acteurs et la réalisation qui créent une ambiance intéressante ,seulement si le scénario se base sur une excellente idée les points clé du film sont marqués par des incohérences évitables et parfois un manque de subtilité.
Bitter Victory se saisit de la guerre comme contexte et du désert comme espace pour mieux rejouer, sous la forme d’un déplacement de l’abstrait au concret, la rivalité amoureuse doublée d’un sentiment de culpabilité devant la lâcheté humaine. Les deux personnages principaux fonctionnent en miroir l’un de l’autre, chacun étant la face d’une seule et même médaille militaire qui décore, à terme, « le héros de Benghazi ». Si bien que l’entièreté du long métrage fonctionne comme un pas de deux : les oppositions de caractère, de vaillance au combat, d’âge – Leith est jeune, Brand est vieux – traduisent la dualité d’une individualité tourmentée par l’adversité et terrifiée par la finitude de sa condition de mortel, rappelée chaque jour par les combats et l’âpreté d’une survie en milieu hostile. En ce sens, le film de Nicholas Ray, fort de symboles percutants à l’instar des mannequins dont la présence encadre l’expédition militaire, pose les bases d’une approche mentale de la guerre perçue comme un territoire de lutte de l’homme avec son semblable, dédoublant le soldat dont le corps physique affronte désormais le corps spirituel ; approche que prolongera d’ailleurs Bruno Dumont dans Flandres, sorti en 2006. Bitter Victory est un grand film sur la lâcheté récompensée et la vérité étouffée, un grand film sur la guerre et sa fabrique de l’héroïsme dont la finalité n’est pas tant la reconnaissance du mérite personnel que la promotion de gloires destinées à s’exporter jusque dans les manuels d’Histoire. Ce n’est pas anodin que le romancier à l’origine du livre ici adapté, René Hardy (1956), ait lui-même pâti de controverses liées à sa possible participation à l’arrestation et à la mise à mort de Jean Moulin pendant la Seconde Guerre mondiale : son œuvre est rongée par l’injustice inhérente à la guerre, cette dernière s’affranchissant de l’axiologie traditionnelle pour imposer sa justice à elle qui fond et confond la vérité et le mensonge. Nicholas Ray donne vie à un long métrage unique en son genre, fait de mirages, d’égarements et d’errances intérieures, magnifiquement mis en scène, portée par des acteurs magistraux et une partition musicale signée Maurice Le Roux.
Deux officiers, le commandant Brand (Curd Jurgens) et le capitaine Leigh (Richard Burton) sont désignés pour effectuer une dangereuse mission en Lybie. La femme de Brand (Ruth Norman) rejoint son mari à la base, elle est toujours amoureuse du capitaine Leigh. Pour un film de guerre, il démarre plutôt comme un mélodrame où deux hommes plus ou moins jaloux l'un de l'autre, témoignent d'une affection différente pour la même femme, épouse et amante … La seconde partie entre dans le vif du sujet, l'opération commando et le repli dans le désert. Brand ordonne à Leigh de rester à l'arrière avec les blessés. Il se retrouve face à un cruel dilemme : que faire des blessés ? Pendant ce temps, Brand se replie avec le reste de la troupe et doit faire face à la raillerie de ses soldats. L'homme, en temps de guerre, se retrouve parfois confronté entre la lâcheté et le devoir et doit s'assumer. Cette œuvre de Nicholas Ray dégage une grande moralité et constitue une singularité parmi les nombreux films de guerre dédiés à la 2ème GM à cette époque. Ray place le conflit, non pas entre des unités combattantes, mais au cœur même du groupe commando, entre le commandant et ses hommes. Comment un officier peut-il atteindre un tel degré de lâcheté et d'ignominie ? Le rapport psychologique entre Brand et Leigh ainsi que les allusions ironiques du soldat Wilkins envers son commandant sont les fondements principaux du scénario, mettant en exergue les différents sentiments que peuvent ressentir des militaires entre eux, surtout lorsqu'il s'agit de rapports hiérarchiques. A noter la participation de Raymond Pellegrin dans le rôle de Mekrane, l'ami arabe du capitaine Leigh. Excellente intrigue sur les rapports humains en temps de guerre, ce film méconnu vaut le détour.