Souvenez-vous, Joëlle n’avait plus aucun plaisir au lit, jusqu’au jour où son vagin, doté de la parole, décide de prendre les choses en mains (ne dit-on pas que l’on est toujours mieux servi que par soi-même ?). Après qu’elle recommença à prendre du plaisir, le film s’était conclu avec un plan en frontal sur le pénis de son mari. On découvrait alors que le service 3 pièces d’Éric avait été lui-aussi possédé et qu’il était désormais doté de la parole…
On est clairement devant l’archétype de la suite mercantile, surfant sur l’engouement et le succès rencontré trois auparavant avec Le Sexe qui parle (1975), Claude Mulot (sous le pseudonyme de Frédéric Lansac) n‘a rien trouvé de mieux à faire que d’en réaliser une suite. Le pitch est assez con et contrairement au premier film qui avait le mérite d’être sympathique, celui-ci montre clairement son absence d’intérêt. Le film dure 65min et malgré sa courte durée, il prend tout de même le temps de passer plus de 3min (en guise de scène d’ouverture) à nous résumer le premier opus, preuve qu’il n’avait vraiment pas grand-chose à raconter.
Cette fois-ci, on se retrouve donc avec le mari de Joëlle affublé d’une quéquette qui parle et n’a d’autre solution (pour se débarrasser de cette présence encombrante) de refiler « le Malin » à la première prostituée venue. Si le premier opus avait le mérite d’être féministe dans son propos (en traitant à la fois de la liberté de la femme et de la liberté sexuelle), cette fois-ci il n’en sera rien, tout le propos passe à la trappe, le film préfère s’intéresser aux sexes qui parlent, à savoir comment cette contagion (s’il faut l’appeler ainsi) parvient à passer de sexe en sexe à travers chaque rapport.
Si vous n’avez jamais vu des pénis discuter avec des vagins autour d’un bon repas, ce film est pour vous. Pour le reste, non seulement c’est gênant mais en plus ce n’est pas drôle. Le Sexe qui parle 2 (1978) est à l’extrême opposé du précédent film, oubliez le côté féministe et sérieux, ici le film se veut comique, avec des situations absurdes, une bande-son abjecte et des bruitages ringards (des bruits d’explosions et de bombardements à chaque éjaculation, on se croirait devant une version porno de Benny Hill).
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