Un sous « Million Dollar Baby »
Pour son 1er film en tant que réalisateur, Ali Marhyar nous propose ce qu’on appelle aujourd’hui volontiers – ou pas -, une dramédie. Souleyman, 27 ans, champion de boxe en pleine préparation des J.O. avec l’Équipe de France, voit son avenir s’écrouler lorsqu’il se fissure les os de la main, suite à une bagarre dans un bar. Souleyman se fait exclure de l’équipe et est envoyé au Château de Chambord, où il doit effectuer ses 400 heures de travaux d’intérêt général (T.I.G.) à ramasser les déchets dans les jardins. D’abord insensible au lieu, Souleyman finit par s’intéresser au château, à ceux qui y travaillent, et notamment à Eddy, la responsable évènementielle, qui va l’embarquer dans un autre univers. Mais sa rencontre avec Mélissa, une jeune ado au talent exceptionnel pour la boxe, va remettre en question ses projets… Honnêtement je m’attendais à bien pire de ces 90 minutes qui me paraissaient d’emblée – faites gaffe aux bandes annonces -, une comédie bien de chez nous, franchouillarde, balisée et gavée aux poncifs. Eh bien non ! Sans atteindre des sommets, ça se laisse franchement regarder sans déplaisir. On rit souvent et l’émotion surgit quand on ne l’attend plus. A défaut de recevoir les félicitations, on peut décerner les encouragements à ce travail appliqué et sans faute majeure.
Ali Marhyar est un très grand fan de boxe et des films qui en parlent. Il a même pratiqué ce sport en caressant le rêve d’être champion olympique – tiens, tiens ! -. Il avoue aussi sa passion pour les châteaux français. Vous avez compris que c’est en combinant les deux, que ce scénario a vu le jour. Le film parle essentiellement de transmission, père/fils, éducateur, historien… Bon, tout ça est donc bourré de bonnes intentions, parfois un petit peu trop visibles, mais un certain manque de rythme, une réalisation platounette – sauf pour les scènes de combats de boxe, très soignées… en tout cas beaucoup mieux que le tournoi médiéval -, une impression de déjà-vu, et quelques grosses ficelles scénaristiques, plombent l’ensemble. Dommage ! Mais je me répète, dans l’univers de la comédie made in France, on a vu tellement pire que j’ai envie d’être indulgent.
Depuis 2017 et L’ascension, Ahmed Sylla commence à se faire une belle place au rang des acteurs bankables du cinéma français. Sa prestation, ici, est impeccable et lui permet de montrer toute la palette de son talent. Vraiment à suivre. On remarque à ses côtés la jeune Mallory Wanecque, - déjà repérée dans Les Pires -, et qui confirme sa présence et son abattage. Citons encore Julia Piaton, Jonathan Cohen, Jonathan Lambert, Benjamin Lavernhe, Habib Dembélé, qui complètent avantageusement l’affiche de cette comédie qui n’a pas l’ambition que de faire rire et qui ma foi parvient à ses fins sans vulgarité mais sans grande originalité non plus. On peut attendre une diffusion télé, même si, vous me connaissez, je défends l’idée qu’un film, ça se voit au ciné.