Le fameux « Terminator » aurait pu être un chef d'œuvre de science fiction, si ça ne tenait pas à un scénario un poil trop juste et un énorme paradoxe
: Comment Reese peut-il être le père de celui qui l’a lui-même envoyé dans le passé pour justement le concevoir ? C’est une supposition impossible ! S’il est parti dans le passé et que c’est grâce à ce voyage temporel qu’il a mis enceinte Sara Connor, il y a dans ce cas un paradoxe temporel, ce John Connor ne peut pas être celui qui l’y a envoyé, car il en serait alors la cause principale, cela ferait de lui l’initiateur de sa propre conception dans le passé, à partir d’un futur où il n’aurait pas dû exister de base sans cette même décision. À relire s’il le faut, ce raisonnement tient la route.
Il n'en reste pas moins un excellent film, l'une des meilleures fictions futuristes de son époque, peut-être le meilleur, et qui se regarde toujours aussi bien même aujourd'hui Sinon pour le scénario, il est fantastique, certes, très original je n’ai rien à dire là-dessus mis à part qu’à partir du moment où la course poursuite est engagée, ça va tourner un peu en rond. Fort heureusement il y a les flashbacks vers le futur qui viennent nous sauver d'une lassitude qui n’était pas loin de s’installer. Je suis peut-être sévère là-dessus, mais sans le point noir du paradoxe temporel, et la suffisance du scénario certes pas prépondérante, mais quand même suffisamment notable, j’aurai été totalement conquis. Car à côté de cela les effets spéciaux sont admirables, très convaincants et audacieux, on ose aller jusqu’au bout de ses idées même si les moyens techniques étaient limités, malgré la pénibilité des procédés utilisés, on a fait quand même au mieux et le résultat est juste époustouflant ! En particulier ce monde futuriste sombre et inquiétant, admirablement dépeint avec ses énormes machines et les cranes humains interminablement éparpillés au sol, qui demeurera l’une des images fortes de l’univers Terminator. La performance de Schwarzenegger, dont la prestance, la carrure et le visage implacable vont de paire avec son rôle de cyborg puissant et terrifiant, reste indissociable de la qualité de la saga. Linda Hamilton réussit également à nous convaincre dans la peau de la cultissime Sarah Connor. "Terminator" est désormais culte, cela ne fait point de doute, il mérite amplement des éloges pour sa réalisation et ses effets visuels. Mais si seulement on pouvait revenir en arrière, il y aurait quand même juste quelques petits réajustements à faire sur son histoire à mon humble avis pour le rendre plus riche et cohérent, mais bon ce n’est pas comme si c’était la fin du monde non plus.