Avant toute chose il faut bien évidemment remettre ce film dans son contexte, malgré un côté vieillissant concernant ce premier opus et des abords de série Z à première vue, il y a ici une véritable révolution en marche, c'est le cas de le dire, tant par le visuel qui était à de son temps novateur à souhait, ainsi que d'une violence assez impressionnante, tant par le scénario très SF qui était rarement de bonne qualité à l'époque dans ce genre, et avec cet univers, J. Cameron va mettre sur pied une toute nouvelle génération de film futuriste, et qui permet ainsi de créer une saga digne de ce nom. Tout cela commence par un univers totalement unique, qui repose sur une vision apocalyptique du futur, mais sans le suggérer autrement que dans l'incarnation de ce cyborg aux allures d'humain, et dont il faut attendre la fin du film pour se rendre compte visuellement de son absence d'humanité, ainsi toute la force ici repose sur cette capacité à parler d'un monde dévasté sans vraiment le montrer, se contentant de le faire intervenir dans un présent bien plus concret pour expliquer le sens profond de ce mixe temporel, et c'est par ce type d'effet que le scénario puise toute sa puissance. En effet, on pourrait se dire que ce type de film futuriste ne repose que sur le visuel et l'action à tout va, ce qui est plus ou moins le cas ici, et bien que cela puisse sembler dépassé à l'image quand il s'agit de tout faire sauter et de taper dans le tas, surtout concernant ce premier volet de la saga, on reste pas mal impressionné par le rythme très soutenu dont parvient à faire preuve l'intrigue par un élément assez imparable: malgré les dégâts de tout côtés, comme le dit si bien le personnage éponyme, "I'll come back" et rien que cet aspect qui peut sembler anodin fait toute la différence, car le film parvient à établir ce sentiment d'impuissance et de sempiternel recommencement qui sont clairement les piliers de l'univers établi, puis on ne peut que reconnaître une excellente volonté concernant le visuel, créant ainsi un véritable mythe du panorama hollywoodien, tant pour son côté mauvais en faisant un méchant de cinéma des plus craints, que par sa réalisation technique, puisque cela repose sur maquettes et robots fabriqués dans un temps où les techniques numériques n'étaient que très peu appliqués au cinéma, rendant l'oeuvre encore plus impressionnante, et le réalisateur toujours plus doué, et bien que sa filmographie soit d'une polyvalence incroyable, l'innovation en matière de réalisation reste un point commun à chacun de ce film, e et en faisant des mythes du 7e art. Alors bien évidemment que ce genre de film s'adresse à un public bien particulier, comme souvent avec J. Cameron, mais pourtant cela met tout le monde d'accord au moins sur une chose, c'est que ce type à la capacité d'être passionnant quelque soit le genre auquel il s'attaque, et ici le style SF est maîtrisé parfaitement que ce soit à l'image par des cascades d'effets et de sons qui partent dans tout les sens, avec sa dose d'effets spéciaux lors des scènes plus futuristes qui peuvent laisser à désirer pour ceux qui n'aurait pas vu le film 30 ans après sa sortie (surtout face aux suites amorcées qui peuvent profiter des techniques numériques pour être encore plus spectaculaires, ce qui est le cas d'ailleurs), ou que ce soit par son scénario qui est assez est sacrément bien écrit et mis en scène, afin de rendre compte du potentiel incroyable que possède cette vision futuriste unique, qui encore une fois à cette capacité de ne résider qu'à travers les événements qui se déroulent dans le présent, et cela devenant vite une marque de fabrique de la saga afin de rester dans la totale suggestion manière très intelligente de maintenir l'attention des plus passionnés par cette mythologie SF, mais en plus de cela l'ensemble de ce qui est exposé pour donner des explications concernant ces chevauchements temporels est plutôt intrigant et franchement bien pensé, et posant ainsi les bases de tout un univers chaque fois toujours plus creusé, faisant des Connor mère et fils des personnages clés de cette histoire, jouant habilement des structures temporelles et donnant surtout une point de départ à un scénario qui se présente comme une boucle temporelle interminable, basée sur le paradoxe des interventions sur le court du temps et donnant un véritable sens profond à toute ces scènes de destructions massives, à l'image du massacre dans le commissariat, qui certes peut prêter à sourire quand on voit ce que l'on peut faire avec des PC de nos jours, mais quand on ajoute à cela une mise en scène très sombre, un son des plus glauques et surtout une vision de l'espoir totalement abolie tout du long de l'intrigue, la scène peut devenir assez angoissante, en tout cas en ce qui concerne l'ambiance créée. Et puis il faut tout de même rester conscient que c'est à travers ce film là que la légende s'est mise en marche, soit ce cyborg insensible et incarnant parfaitement la vision futuriste de l'époque, une femme qui ne prend pas conscience assez rapidement des enjeux de son existence, mais surtout une exposition d'un futur qui semble inévitable et faisant de la question du temps un élément primordial, amenant ainsi une réflexion bien trop souvent oublié au profit d'une vision très SF et chargé de testostérone de ce film. Et pour cause puisque ce n'est autre que l'ancien bodybuildeur de l'époque, A. Schwarzenegger qui incarne ce cyborg invincible, mais surtout d'une neutralité impressionnante dans ses expressions, sa façon d'interagir ou dans ses répliques, qui en plus d'être d'une rareté qui illustre parfaitement l'inhumanité dans le comportement de cette machine, et elles sont toute mémorables par le sens qu'elles prennent dans les moments clés de l'intrigue, et c'est clairement la meilleure interprétation que ce dernier à su proposer, surement grâce à la force incroyable de l'univers créé par J. Cameron qui montre cette volonté de donner certains éléments de réflexions concernant le lien entre machines et humains, cela par le biais d'une image archi rythmée et de cascades de tout genre. Alors en plus de cela, on ne peut que reconnaître une certaine violence, surtout visuellement malgré que le rendu puisse paraître bien faible malgré une remasterisation de très bonne qualité, mais à l'image de l'animation du cyborg à l'état "naturel", on ressent bien que les techniques actuelles permettent un bien meilleur rendu de ce genre d'univers, pourtant il est clair que les bonnes idées de mise en scène ne manque pas, tant par une immersion dans ce que voit le cyborg, qui permet de rendre l'atmosphère encore plus stressante par ces couleurs assez ternes, ou encore lors de passages plus crus, comme les réparations corporelles du cyborg n'épargnant les détails anatomiques qui pouvait clairement être choquant en son temps, et qui reste tout de même assez éprouvant pour les plus sensibles, et cela grâce à un réalisme assez impressionnant à l'image lors de ces passages là. Alors il est compréhensible que l'on accroche bien moins si l'on à pas connu ce genre de film avant l'ère des effets spéciaux numérique, surtout que ce premier opus est loin d'être le plus intéressant au niveau de son contenu SF et son visuel, bien plus adrénalisé à partir du second volet (une fois les fonds nécessaires débloqués après le succès du premier), que l'on puisse trouver l'image pas très prenante si l'on est pas un nostalgique ou un fan absolu, et que l'on ressente quelques passages plus lents tout du long, il est indéniable que ce premier volet est l'acte fondateur d'une vision post apocalyptique qui donne encore lieu à des idées toujours plus délirantes et spectaculaires gravitant dans l'univers établi ici, et surtout il faut tout de même prendre conscience que tout commence ici, tant pour la saga qui donne la clé de ce paradoxe temporel et dont les autres opus feront sans cesse références, que pour la carrière si unique de son réalisateur qui en plus d'innover continuellement techniquement, apporte là les racines de nombreuses histoires de science fiction.