Je n'ai jamais vu Terminator avant ce jour. Je pensais tout connaître de ce film, car j'en connaissais ses répliques cultes par coeur, du "I'll be back" au "Your clothes, give them to me", etc. Mais il faut croire que je me trompais. Ouaah, ces films d'action des années 80 ! Quel panard ! Les lasers violets... la musique électro-rétro... les mauvais effets spéciaux... Le plaisir intégral ! Michael Biehn est du genre pète-la-classe (Solid Snake n'a qu'à bien se tenir), même si franchement, à croiser dans la rue aujourd'hui, ça ferait pas meilleur effet qu'un sosie de Daniel Balavoine. Mais là, je comprends enfin d'où proviennent tous les clichés des films d'action actuels. Bien sûr, The Lethal Weapon ou Die Hard sont aussi passés par là (entre autre), mais là le choc est encore plus fort car ce film réinvente complètement la vision SF au cinéma.
Parmi les clichés récurrents, la conversation vérité entre les deux héros en pleine course poursuite est une recette encore très utilisée aujourd'hui. Ici, quelques éléments nous sont donnés et puis au bout d'un moment, STOP. Quand même, il faut pas perdre le spectateur, ça devient complexe là, ça parle de voyage dans le temps, de cyborgs, de fin du monde, etc. C'est un peu compliqué, mais heureusement que Reese ne connait rien aux "techs stuffs", sans quoi on était bon pour y passer la nuit. Or, on a pas le temps dans ce genre de film, on le sait maintenant, la menace rode toujours.
Si les années 80 ont peut-être vu naître moins de classiques du cinéma type "ciné d'intello" que les 70s, elles ont toutefois su compenser avec les meilleurs films d'action de tous les temps. Il est si rare aujourd'hui d'être surpris par ce genre (à de rares exceptions près bien sûr, comme la trilogie Jason Bourne, Mad Max: Fury Road, Jack Reacher...) et la plupart se contentent de respecter trop fidèlement les stéréotypes ancrés dans la culture populaire dans les années 80 et 90 sans rien apporter de plus. Pâles et grossières caricatures...
Sinon, The Terminator est un beau témoignage des débuts de la révolution numérique. On s'interroge, alors aux prémisses de la démocratisation de l'informatique, sur les dérives terrifiantes que cela risque d'entraîner. Aujourd'hui, on peut rigoler en entendant ce discours, mais notre réalité n'est pas si éloignée du cauchemar imaginé ici, les paysages dévastés en moins... et puis... sans le génocide perpétré par les naz...chines, pardon, machines. En effet, les ordinateurs ont, quoiqu'on en dise, pris le contrôle total de notre quotidien, sournoisement, sans que l'on s'en rende parfaitement compte... En cela, même si Terminator a tout du parfait nanard, il s'en éloigne pourtant complètement et tire de tous ses "défauts" une originalité puissante, car il ne s'agit pas moins que d'un précurseur dans le genre.