Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, une enfant, Vivienne Le Coudy interprétée par Vicky Krieps, grandit au nord de l’Amérique dans une famille francophone, admire Jeanne d’Arc, excelle au maniement de l’arc et d’autres armes que lui enseigne son père. Adolescente puis jeune femme séduisante, elle affirme son indépendance et tombe sous le charme d’un homme d’âge mur, ancien soldat, taciturne mais bienveillant et protecteur, Holger Olsen interprété par Viggo Mortensen. Elle le suit aux confins du Nevada où ils retrouvent sa maison en planches et ses abords désolés. Il est menuisier, tous deux travaillent durement, s’aiment, sont heureux jusqu’à ce qu’il reparte au combat avec les armées de l’Union. Son absence est plus longue que prévue, Vivienne affronte seule l’adversité et la veulerie des hommes.
Tout devrait plaire dans ce film : la personnalité du réalisateur, Viggo Mortensen, homme intelligent, sympathique, doté d’humour qu’on aimerait soutenir ; les messages humanistes qu’il porte ; la qualité des paysages très bien photographiés mais la magie de l’écran n’opère pas.
Le défaut principal du film est la lourdeur de son scénario. Ses thématiques ont déjà été traitées, tout dernièrement, en nettement mieux, dans la série « The English » avec Emily Blunt. Les péripéties de l’intrigue sont attendues, elles se développent trop lentement, il n’y a ni effets de surprise, ni vivacité. Mortensen surjoue, il n’est bon que lorsqu’il sort de sa léthargie, dans quelques scènes d’action bienvenues. Vicky Krieps tient bien son rôle tout comme le méchant interprété par Solly McLeod mais cela ne suffit pas à créer la tension minimale pour intéresser vraiment le spectateur.
Viggo Mortensen a des progrès à faire pour atteindre le niveau de Clint, dans « Pale rider » ou « Impitoyable ».