Mon film de chevet, un long métrage d'anticipation, futuriste, et une référence incontestable dans le genre, qui aura marqué toute une génération, un tableau dépeint merveilleusement, d'une société dans futur pas si lointain que ça d'ailleurs,régie par une violence et un taux de criminalité alarmants, une triste réalité de nos sociétés actuelles,et une réflexion politico-sociale qui fait froid dans le dos, au devenir des métropoles futuristes maintenues d'une "main de fer" pour le meilleur et surtout pour le pire, par des multinationales corrompues jusqu'à la moelle, qui ajoutent "une pierre à l'édifice" du chaos et de la décadence....Un triste constat et un tableau pessimiste,mais réaliste, que dresse ce "Robocop" qui, au-delà de son aspect "Fictif" pousse une reflexion pertinente et percutante ce, trente-deux ans auparavant (À l'heure de cette critique...) grâce à une approche visionnaire, et une "critique" très interessante et poignante d'une société de consommation gangrenée par des firmes et entreprises aux dirigeants d'un nihilisme qui n'a d'égal que leurs "petites personnes" orgueilleuses,arrogantes, qui se complaisent dans une bêtise humaine, poussée dans ses dernièrs retranchements,des décisions et agissements inquiétants,qui en disent long quant à la nature humaine hostile,destructrice, et qui court souvent à une perte inévitable,à l'instar de "L'OCP" une multinationale de renommée qui gère la ville de "Detroit",décrite comme une ville envahie par la violence et le crime, qui ont atteint un seuil alaramant, où il est nécessaire d'y remédier...C'est dans Robocop que la solution est toute trouvée, mi-homme, mi-machine, un flic Cyborg d'un nouveau genre, et l'ultime arme pour prévenir le taux de criminalité, de violence et rétablir équilibre sociale...Un équilibre rompu, dans une société qui a perdue ses repères et a vue ses principes bafoués, où les gentils n'ont plus leur place, et les rapports de force sont souvent inversés, ici c'est la loi du plus fort qui règne, subtilement retranscrits à travers les volontés obscures,des representants de ces dites entreprises ,qui œuvrent pour "le bien être et la prospérité" de ses citoyens, une stratégie souvent adoptée,douteuse et de"la poudre aux yeux" à des "fins" sombres,ambiguës...
Au-delà de son étude sociale, porteuse d'une morale pertinente,malheureusement d'actualité ,d'une réalité affolante,dure à digérer trente-deux ans plutard, une satire qui dénoncre la bêtise et les méfaits de l'homme ( le film qui débute toujours par ce duo de journalistes qui présentent les nouvelles du monde,en grande partie inquiétantes et souvent désastreuse,appuie cette idée, un œil aiguisé sur l'actualité, qui met en évidence les agissements néfastes de l'humanité...) qui n'a d'égal que ses limites, le film du suédois et très talentueux cinéaste et visionnaire Paul Verhooven, est une réussite indéniable et une pépite dans le genre SF, imité mais jamais égalé, une véritable prouesse scénaristique et visuelle pour un long métrage de l'époque, même si je dois admettre que certains "effets" ont mal vieilli avec le temps,mais "l'essence" même de "Robocop" et ce qui fait son succès mérité,n'a pas pris une ride, à savoir une trame originale très bien ficelée, autour d'un personnage atypique, qui garde une grande part d'humanité et d'humilité, que la plupart des humains ,malgré sa condition "d'homme" emprisonné dans une corps de métal à la pointe de la technologie,une arme redoutable et impitoyable,"improvisée" sur les restes d'un ex-flic (Alex Murphy-L'excellent et charismatique Peter Weller) abattu sauvagement lors d'une scène d'une rare violence pour l'époque...Une solution radicale contre le crime et la violence en hausse, d'une métropole futuriste,en proie au chaos et à la corruption humaine...Ce policier et justicier d'un nouveau genre, se retrouve "malgré lui" embarqué dans une lutte contre le crime et ceux à son origine, les grands patrons ",insoupçonnés" de la multinationale "OCP" la société qui l'a engendrée, et qui veut à tout prix l'éliminer...Une quête pour la justice,et une vengeance jouissive pour ce Cyborg tourmenté, qui le mènerait tout droit vers une issue qui a un prix, comme pour toute vengeance...La dualité homme-Machine est bien menée, et pousse à réflexion...La part humaine du protagoniste principal existe toujours et elle est bien retranscrite, lors de passages où Le flic Cyborg est assailli de"Flashbacks", souvenirs témoins d'une vie antérieure,qui revient souvent le hanter, touchante et émouvante par moment, ce qui fait toute sa puissance et que l'on s'y attache facilement malgré sa condition inhumaine..."Robocop" est aussi un excellent spectacle, rythmé et bourré d'action,avec une bonne dose de violence et de gore,maitrisés,efficaces,à ne pas mettre sous tous les yeux, pas étonnant, quand on connait le cinéaste et son penchant pour la violence graphique, à en constater par sa filmographie...Rien à reprocher à ce film culte de la SF, maitrisé de bout en bout, qui témoigne,d'un savoir faire,et d'un amour évident au genre, indétrônable à ce jour,tout simplement le meilleur sur tous les aspects et de loin dans le registre, même mieux que le bon mais surestimé "Terminator" premier du nom, un chef d'œuvre de la SF à savourer sans retenue, et à faire découvrir aux générations futures, moi qui a eu la chance de voir comme mon tout premier long métrage du genre,un souvenir marquant et qui restera gravé à tout jamais, à chaque fois que je revoie ce film culte....Une oeuvre qui a bénéficiée de deux suites oubliables,même si le second opus est plus au moins réussi et d'une relecture en 2014,plutôt sympathique et honorable....Un coup de coeur.
Ma note: 5/5