Robocop
Note moyenne
3,7
18609 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
Votre avis sur Robocop ?

503 critiques spectateurs

5
180 critiques
4
176 critiques
3
103 critiques
2
31 critiques
1
10 critiques
0
3 critiques
Trier par :
Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
Santu2b
Santu2b

264 abonnés 1 797 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 25 mars 2022
En 1987, Paul Verhoeven signe son premier film américain et assurément l'un de ses coups de maître: "RoboCop". Devenu ensuite une franchise commerciale sans grand intérêt, il est important de s'attarder sur son origine et sa puissance politique. Symbolisé par ce policier robotisé, l'acte de Verhoeven signe la critique cinglante d'une Amérique rivée vers l'ordre et la sécurité. Une société obsédée également par sa consommation frénétique : l'état de dépravation des rues, les exploits de la machine sont intelligemment entrecoupés de spots publicitaires démesurés. Situé à Détroit, "RoboCop" aborde également les théories économiques de l'Amérique Reaganienne. Un très grand film politique et sans doute le film le plus abouti de son auteur.
Starwealther
Starwealther

83 abonnés 1 242 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 23 février 2022
Je ne me rappelais absolument pas de RoboCop que j'avais vu tout jeune. Il s'avère que c'est un divertissement très agréable et parfois drôle qui a un scénario assez ingénieux. Paul Verhoeven réussit un divertissement de qualité, ce Blockbuster des années 80 est loin d'être inintéressant et il est même très agréable à visionner. Les amateurs d'explosions de bagarre et de sang seront ravis. La réalisation du robot est très bien faite, rien à dire. J'ai apprécié voir la compagne de Brian De Palma à l'époque qui est Nancy Allen, une actrice que j'avais beaucoup aimé dans "Pulsions" et "Blow Out".
YaPasPhoto
YaPasPhoto

20 abonnés 316 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 22 février 2022
Ahhh que c'était excellent..... Verhoeven au top. Même si les effet spéciaux sont daté, cela reste un film culte de la SF
Gregory S
Gregory S

32 abonnés 621 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 janvier 2022
Typique des années 80, où l'on se dit que c'était pas forcément mieux avant (sauf pour la liberté de parole), le premier film US de Verhoeven qui est toujours aussi fort 30 ans plus tard. Un film sans pathos qui va droit au but sans nous épargner la violence chère au réalisateur.
Cyril Bureau
Cyril Bureau

7 abonnés 615 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 janvier 2022
Film qui allie intelligemment le spectaculaire et l'émotion. Le réalisateur s'intéresse vraiment à son policier Alex Murphy. Tué en mission et transformé en robot, ce dernier garde des bribes de souvenirs de sa famille et sa maison. Il évolue dans une societé minée par la violence et le crime à tous les niveaux. Le film est entrecoupé de faux journaux télévisés et de fausses publicités qui banalisent cette violence.
Olivier Detraz
Olivier Detraz

7 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 janvier 2022
Film qui m'a beaucoup marqué quand je l'ai découvert plus jeune.
D'une très grande violence, la scène du meurtre de Murphy m'as beaucoup marqué. lorsque je la r vois aujourd'hui j'ai encore des frissons.
De manière plus générale, c'est un film réussi, très noir et violent qui, à son époque a fait sensation.
Charlotte28
Charlotte28

141 abonnés 2 135 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 7 novembre 2021
Un pamphlet au vitriol de la société de consommation très violente dans laquelle nous ne cessons de nous complaire, doublé d'une critique du tout-numérique avec ce remplacement des humains par des machines supposément plus fiables. Cependant à effleurer diverses thématiques le récit perd en efficacité, pris par l'impératif de son genre d'action, malgré des interprétations convaincantes et un humour diffus, à la fois sarcastique et noir. Reste un film coup de poing, notamment par les séquences de meurtres, très brutales et même gores, bien que les effets visuels aient mal vieilli, surtout concernant le robot concurrent du héros. Un emblème des années 80.
konika0
konika0

32 abonnés 778 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 23 août 2021
Privatisation.
Et voici le premier film américain de Verhoeven. Et c’est aussi son premier film orienté SF, disons plutôt anticipation. Succès immense en son temps, faut-il encore le présenter ? Nous sommes en 2043 à Detroit. La ville file un mauvais coton depuis un moment et chaque rue est devenue un coupe-gorge. Ce décor montre un échec politique qui permet à un conglomérat militaro-industriel (armement, nouvelles technologies, médical …) de prendre très officiellement le contrôle de la police. Ce même conglomérat a pour projet de créer une ville nouvelle, genre d’utopie immobilière où régnerait l’ordre et la sécurité. Pour ce faire, il travaille beaucoup sur l’intelligence artificielle et la robotique pour créer le flic du futur. Pendant ce temps-là, une nouvelle recrue à deux doigts de la mort va servir de cobaye et de prototype de nouveau flic, mi-homme, mi-robot, programmé pour ne plus penser par lui-même mais selon les intérêts de ses propriétaires. On le sent bien, c’est sous surveillance que Verhoeven traite son sujet. Point de poitrines opulentes libérées et de décapitations dans ce métrage destiné prioritairement au marché américain. Pour autant, on y retrouve certaines thématiques propres au ciné de Verhoeven. Robocop interroge l’autorité et les moyens de contrôler la violence de la société. C’est bien l’échec de la puissance publique qui laisse la place à un système fait de corruption et de conflits d’intérêt. Cette course à la sécurité ou à son ressenti ou sentiment est orchestrée par une entreprise qui gagne à être à la fois le pompier et le pyromane. Point de bien collectif donc. La chose publique est une chose privée et une marchandise. Dans ce monde, la thune, la marchandisation et la violence sont au centre de tout et envahissent les petits écrans omniprésents, sorte d’hypnose collective. S’il est indéniable que tout ça sent bon les années 1980, ça reste tout à fait regardable si on accepte le style de l’époque. Ainsi, la violence y est assez crue, les méchants sont parfaitement patibulaires et les poncifs sont tous présents (le braquage minable de la supérette, la demoiselle qui échappe au viol …). On aimera les décors, représentation réaliste d’un futur proche. On aimera aussi la partition musicale de Poledouris, en phase. Enfin, on appréciera toujours la présence de Nancy Allen. En bref, un bon film d’action, vaguement politique qui n’a certes pas la force des Verhoeven passés et à venir mais qui reste un bon moment.
Diabloxrt
Diabloxrt

47 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 décembre 2022
Paul Verhoeven est un réalisateur de talent, et en 1988, nous avons vu débarquer chez nous, son nouveau projet qui deviendra rapidement culte. "Robocop" est un long-métrage très intéressant pour son époque, mais également de notre point de vue actuelle, le film traitant d'un monde plus avancer technologiquement que ce qu'il était. Si le film a aujourd'hui un aspect assez kitch dans ses effets spéciaux notamment, la magie et les grosses forces du film sont resté intactes, le projet est toujours aussi fort. Ce que l'on peut voir avec ce projet, c'est qu'il est un nouvel exemple de comment créer un divertissement intelligent et bien construit. En effet, le film est un divertissement, avec des scènes d'action très violentes pour la plupart en plus de cela. Et honnêtement, je n'ai pas boudé mon plaisir. J'ai trouvé le tout bien rythmé, les scènes d'action bien filmées et remplissant parfaitement leurs rôles. De ce point de vue, le film n'a pas pris tant de ride et est encore agréable à visionner. Et d'un point de vue scénaristique, on voit clairement que l'écriture n'a pas été laisser de côté contrairement à beaucoup de gros film de divertissement. Le film traite d'un futur dystopique très bien construit en matière d'univers. Il est présenté grâce à de nombreux journaux télévisés qui viendront découpés le film, qui permettent, non seulement de faire de l'exposition, mais aussi de présenter en profondeur ce monde et les ficelles qui le vont vivre. Mais l'attraction principale du film, Robocop, n'est évidemment pas non plus en reste. Il vient traiter de sujets qui faisaient beaucoup parler à l'époque, en témoigne le succès de "Terminator" à peu près à la même période, à savoir les machines, les cyborgs, etc... J'ai trouvé tout son développement intéressant, tout comme les questions qu'il amènera. Même si, sans mentir, j'ai trouvé que sa conclusion et la conclusion du film en général, bien que satisfaisante, un peu vite expédiée. Mais honnêtement, cela n'a absolument pas gâché mon plaisir, j'ai apprécié l'expérience proposée par le film et j'en redemandais à la fin du visionnage ! Pour conclure, un film à voir absolument pour sa culture personnelle.
John Bong
John Bong

9 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 13 août 2021
Le meilleur film du néerlandais violent !!!
Ça parle de tout!!! Un film qui a été énormément critiqué et il reste encore dans les anales profondément violent !!! Des scènes crû !!! Robocop fera encore parler de lui même après 30 ans!!! Le meilleur opus c’est celui de 1987 !!! Inchangé!!!
Ykarpathakis157
Ykarpathakis157

5 087 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 21 juin 2021
Lors de son premier jour dans les rues de Détroit l'agent Murphy est brutalement tué par le chef des malfrats. Les scientifiques parviennent à utiliser ce qui reste du corps de Murphy pour construire un nouveau policier cyborg lourdement armé qui pourrait débarrasser les rues du crime pour toujours. Paul Verhoeven s'est vu attribuer de nombreux qualificatifs au cours de sa carrière comme fou provocateur et visionnaire. Si l'on fait abstraction de la satire qui pour une raison insondable semble avoir impressionné beaucoup trop de gens Robocop n'est qu'un gros film d'action débile et démesuré. Ce film aura été un véhicule parfait pour Peter Weller qui agit et joue la comédie de toute façon comme un robot. D'un autre côté mes goûts et ceux du public américain ne sont pas exactement parallèles Dieu merci. Statistiquement parlant étant donné que tout le monde semble absolument adorer ce film vous le ferez probablement aussi. Alors regardez-le si vous êtes impressionné par du sirop de couleur rouge qui gicle et les trucs qui explosent. Mais si vous remarquez qu'il insulte continuellement notre intelligence rappelez-vous que c'est moi qui vous ai prévenu...
Artriste
Artriste

135 abonnés 2 098 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 9 juin 2021
Film de science-fiction réalisé par Paul Verhoeven, RoboCop met en scène un personnage iconique mais souffre tout de même de quelques défauts. L'histoire se déroule à Détroit en 2043 dans une ville ou la criminalité ne cesse d'augmenter. Pour pallier à cela, les autorités ont décidés de créer un robot-policier avec le corps d'un officier de police qui était à l'article de la mort. Le ton du film est assez particulier. D'un côté il se veut sérieux en critiquant certains aspects de la société et de l'être humain, la violence est bien présente et assez brute. De l'autre, c'est aussi à la fois parfois léger et drôle ce qui rend le tout inégal. Ça reste globalement plaisant à suivre car le personnage de Murphy alias RoboCop est plus profond qu'une simple machine destructrice. En effet il va chercher à se venger des hommes qui l'ont laissé pour mort mais il s'avère attachant notamment lorsqu'il laisse tomber le masque. Les autres personnages sont bons mais ils manquent tout de même un peu de charisme dans l'ensemble. Reste que les acteurs qui les campent font l'affaire. Les répliques pour leur part sont bien senties au point de faire sourire dans certaines situations. Là ou le bât blesse c'est au niveau de la réalisation qui est en demi teinte. De manière générale elle est plutôt bonne mais quelques scènes font assez cheap. De plus la photographie n'est pas franchement reluisante. Heureusement les fusillades elles, sont bien puissantes avec des gros flingues impressionnants. Reste une fin assez brutale mais satisfaisante. En conclusion, RoboCop est un bon film avec un personnage marquant qui mérite le coup d’œil malgré un ton pas toujours très juste et un visuel qui aurait mérité plus de travail.
Le Video Club De Sabrina
Le Video Club De Sabrina

36 abonnés 350 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 28 février 2021
Dans un futur dystopique (à l’époque de la sortie du film), Détroit est la proie du crime, de l’ultra violence et de la corruption. Dans cet univers glauque et malsain, l’OCP, une multinationale tentaculaire contrôlant aussi bien les médias que la recherche scientifique ou militaire, privatise la police de la ville et y développe un nouveau projet de lutte contre le crime : Robocop.
L’OCP place les meilleurs agents dans les zones à haut risque en espérant le décès de l’un d’entre eux qui servira de cobaye pour ce projet de cyborg, Alex Murphy, jeune père de famille, sera cet homme mais celui qu’on pense être désormais une machine a conservé au fond de lui-même des souvenirs et sa part d’humanité.
Grosse claque de la fin des années 80, Robocop est le premier film américain du célèbre réalisateur Paul Verhoeven (Total Recall, Basic Instinct, Starship Troopers …). Réalisé avec un tout petit budget, le film rencontrera un franc succès et sa violence viscérale, tant physique que psychologique reste encore aujourd’hui dans les mémoires. Oui Robocop est un film violent et sombre, aussi bien visuellement (les impacts des tirs dans la chair) que dans les symboles (la mort de Murphy supplicié par un gang au comportement enfantin) mais également un film critique sur la société américaine et prophétique sur le devenir d’une ville : Détroit.
Deux suites verront le jour en 1990 et 1993 mais, malgré des budgets supérieurs, n’atteindront jamais le niveau du premier opus, se contentant d’être de simples cartoons pour jeunes adultes.
Enfin, un remake complètement raté sortira en 2014 mais le simple fait de l’évoquer ici sera surtout pour vous recommander de ne jamais le regarder et vous infliger cette torture, ce film étant une daube infame dans laquelle toute violence a été édulcorée comme un vulgaire jeu vidéo. Un film si ridicule que j’ai eu du mal à le visionner jusqu’au bout en salles et je n’ai jamais autant pleuré le prix d’un billet …
Bref, vous l’aurez compris, Robocop c’est culte, c’est du lourd et du brutal mais c’est loin d’être un film idiot ! En revanche, vous pouvez aisément faire l’impasse sur les suites et le remake !
Anonyme M
Anonyme M

70 abonnés 1 702 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 30 décembre 2020
chef d'œuvre classique du cinéma. entre drame d'un flic qui meurt transformé en super-héros et le complot pour déjouer les plan de robocop, le méchant charismatique au enquêtes pour se rappeler de sa vie d'avant drame. des scènes d'action et de science fiction révolutionnaire pour cette époque, des acteurs incroyable. le top. adapté en jeux vidéo plusieurs fois.
Buddy_Noone
Buddy_Noone

2 abonnés 89 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 27 décembre 2020
Paul Verhoeven n'a jamais aimé la science-fiction. Du moins pas plus que ça, selon ses dires. Cela n'empêchera pas le bougre de donner au cinéma, trois de ses meilleurs films dans le genre, Robocop, Total Recall et Starship Troopers. Si le second fut conçu préalablement comme un produit Schwarzy, à savoir muscles, flingues et gros calibres, Verhoeven ne se départit pas de son ironie légendaire et de sa violence exacerbée pour construire ce qui reste tjrs à ce jour le meilleur film prenant pour cadre la planète rouge. Quant à Starship troopers, il met en scène un conflit futur et improbable entre deux peuples, l'humanité civilisée (nous donc) où chaque individu (enfant compris) est appelé via flash-info et réclames propagandistes à faire son travail de citoyen. La jeunesse dorée, embrigadée par cette idéologie totalitaire, s'apprête à recevoir une formation militaire standard avant d'être sacrifiée sur le front, à savoir une planète étrangère, foyer de l'autre espèce belligérante, les arachnides où là-aussi chaque individu est mis à disposition pour servir une caste supérieure aux désirs d'expansion insensées.

C'est au premier film de cette trilogie que nous nous intéresserons, le bien-nommé Robocop. Quand il sort en 1987, le dernier androïde en date à avoir explosé le box-office sur son seul nom, est une petite production intitulée Terminator dont nous tairons le pitch ici, supposant que tout le monde le connait, ce qui peut toujours être faux d'ailleurs. La firme Orion (déjà détentrice des droits de Terminator) voit à travers le projet Robocop la possibilité de capitaliser encore plus sur la mode émergente des robots qui flinguent d'abord et parlent ensuite, et en confie la réalisation à un jeune réalisateur étranger, précédé de sa réputation de "hollandais violent", ayant encore tout à prouver en terre hollywoodienne. Mais je me répète, Verhoeven n'aime pas plus que ça la SF, d'ailleurs c'est sa femme qui le poussera à passer outre le titre ridicule et lire le script de Ed Neumeier et Michael Miner. Et elle avait raison. Verhoeven voit en l'histoire de Robocop l'occasion rêvée d'y aborder sous un angle (et un genre) nouveau ses thèmes de prédilection à savoir la corruption de la chair, l'aliénation de l'individu et la violence décomplexée. Nouveau en Amérique, il y voit aussi l'occasion de brocarder les travers de la société américaine en livrant plus qu'un actioner de SF, une véritable satire de la société américaine d'alors et encore d'aujourd'hui.

Mais venons-en à l'histoire du film:
Détroit en 2010, la métropole est en proie à une criminalité sans précédent. Les forces de police sont dépassées et menacent de se mettre en grève depuis leur rachat par l'OCP, un conglomérat militaro-industriel. Et la télé finit de nous décrire l'état de ce monde, en alternant flash-infos sur fond de crise mondiale et publicités improbables. C'est dans ce contexte qu'Alex Murphy, jeune officier de police se voit muté (volontairement!!!) en zone dangereuse et se fait tuer durant une descente. L'OCP désireuse de lancer un programme de policiers synthétiques et détenant au préalable les droits du corps de Murphy (appréciez l'ironie) transforme ce qui reste du "défunt" jeune homme en cyborg de chrome massif, programmé pour faire respecter la loi. Le nouveau justicier mène alors la vie dure aux criminels de tous types et parait n'avoir absolument plus rien de l'homme qu'il fut jadis. Jusqu'à ce que les souvenirs de Murphy se manifestent...

De prime-abord, l'intrigue épouse vaguement les contours du schéma-narratif d'un simple vigilante movie (film de justicier), pour mieux les détourner (ce n'est pas un proche du héros qui est tué ici, c'est lui-même) et brocarder les travers d'une société livrée au capitalisme sauvage et à la criminalité débridée.

Tout et tout le monde y passe dans Robocop, du jeune flic idéaliste et un brin naïf, servant successivement de chair à canon, de cobaye, de prototype et d'esclave, aux criminels psychotiques et incurables qui massacrent joyeusement le-dit flic à coup de fusil à pompe à bout portant, en passant bien-sûr par la lutte de pouvoir que se livrent un vieux requin et un jeune loup de l'OCP, rien ni personne n'est épargné. Pas même le président des Etats-Unis, que l'on aperçoit lors d'un flash-info, flotter stupidement dans une navette spatiale.
Verhoeven prend le contre-pied d'un actioner lambda, pour nous livrer SA vision caustique et dépressive de l'Amérique des années Reagan. Son décorum : Détroit dans ce qu'elle aurait pu être un jour (si entretemps la crise ne l'avait pas frappé de plein fouet), un haut-lieu de l'industrie où règne sans partage une corporation toute-puissante, aliénant quotidiennement les foules via une propagande insidieuse à travers flash-infos et réclames publicitaires agressives. Une mégalopole qui se veut à l'avant-garde du progrès technologique mais apparaît aussi comme une zone de guerre perpétuelle, où la police impuissante s'apprête à déposer les armes, face à une criminalité implacable et la dégénérescence générale des mentalités. Il faut voir cette bande de mafieux, dans un pur moment de jubilation puérile, s'éclater à cribler de balles un pauvre flic. Et voir les rues de la ville s'embraser et livrées au pillage dès lors que la police se met en grève. Il faut voir les zones industrielles en friche servant de repère à tous les fuyards.. les collusions entre financiers et mafieux.. les panneaux publicitaires utopiques annonçant en arrière-plan un avenir radieux à travers la construction d'une nouvelle ville sur l'ancienne. L'endroit tel quel est impossible à sauver, les industriels le savent et s'apprêtent à tout raser en espérant éradiquer le mal au passage. De leur cynisme et leur immoralité va naître la figure messianique d'un homme qui ne l'est plus mais tente comme il peut, de le redevenir. Devenu un être grotesque et insensible, n'ayant à priori d'humain que le visage qu'il cache sous un masque cyclopéen, Murphy se découvrira les rêves et les souvenirs d'une vie heureuse à jamais révolue. Et c'est à travers ceux-ci et son désir de justice et de revanche, qu'il redeviendra progressivement humain.
Car Robocop c'est aussi un film de vengeance. A peine arrivé, à peine massacré, le corps d'un jeune flic est racheté en pièces détachées par l'OCP, corporation prométhéenne qui en fait un cyborg implacable et sans état d'âme. Mais quand le robot se met à rêver, c'est sa vie antérieure qui lui apparaît, sa propre mort et le bonheur d'une vie de famille heureuse à jamais révolue. Et quand le robot se met à serrer les dents de douleur et de rage, c'est l'humanité du défunt qui s'exprime, pleurant s'il pouvait pleurer et réclamant justice. Robocop, pas un film de vengeance ? Ouvrez vos esgourdes et écoutez le robot hurler.

On a souvent proposé une interprétation christique du film de Verhoeven. A sa sortie, le réalisateur soulignait malicieusement que son héros marchait sur l'eau à la fin du métrage. L'exécution de Murphy, ultra-violente, renvoie pour certains à une crucifixion. Mais en cherchant bien, dans tout le film, on ne trouvera pas une seule référence explicite et évidente sur la religion, que ce soit dans les dialogues ou les décors (contrairement à ses suites). Pas de prêtres, pas d'église, pas de croix. Les financiers cyniques de l'OCP représentent une nouvelle forme de clergé, leur doyen ressemblant à une sorte de Jean-Paul II en costard-cravate et col blanc. Le seul dieu qu'ils reconnaissent est celui du profit. L'argent a tout pouvoir dans ce monde, y compris d'acheter les corps de défunts pas encore totalement refroidis pour les transformer à leur guise. Afin de lutter contre le crime et l'hérésie qui menace leur temple, ils créent donc une sorte de croisé. Au sortir de La Chair et le sang, Verhoeven propose ainsi sa vision d'un chevalier futuriste, portant armure et casque en acier chromé. A travers son heaume de titane, Murphy n'a qu'une vision unique et restreinte, celle d'un vassal servant uniquement les intérêts de ses maîtres. Ce casque représente son appartenance à l'OCP, sa perte d'identité et son abrutissement. Ce n'est qu'en le retirant et en osant contempler le reflet de son visage dans un bout de verre poli, qu'il appréhendera la terrible vérité de son existence perdue. Et c'est dans une confrontation ultime avec ses anciens bourreaux qu'il accomplira sa vengeance ("Je ne viens pas vous arrêter cette fois-ci." lancera-t-il à son assassin) et se réalisera à nouveau humain. Et à travers son nom lancé en toute fin de métrage, c'est son humanité retrouvée et son individualité qu'il proclame.
Proposant une tonalité subversive des plus réjouissantes, le film de Verhoeven se regarde aujourd'hui avec un plaisir inaltérable. Le réalisateur rivalise d'astuce et d'audace pour livrer un spectacle sans commune mesure. De chaque séquence de son métrage, transpire la volonté du réalisateur d'aller à l'encontre des attentes légitimes du public pour un tel film de genre et de ne pas livrer qu'une énième variation sur un thème de SF alors déjà usé jusqu'à la corde. Ainsi, dans Robocop, chaque protagoniste acquiert sa consistance et apporte son lot d'enjeux et de conflits, chaque débordement de violence se voit contre-balancé par un cynisme déstabilisant, chaque acte se voit astucieusement annoncé par une réclame subversive. Et même quand la problématique du passage de l'homme à la machine s'impose, Verhoeven transcende la narration en imposant une métamorphose hors-champ via le point de vue subjectif suffisamment explicatif de celui qui subit la transformation. Au-delà de toute cette inventivité visuelle et narrative, et sans négliger pour autant les scènes d'actions spectaculaires, bien au contraire (il suffit de voir le pugilat entre Robocop et l'ED ou la confrontation finale dans l'aciérie), le réalisateur propose en filigrane une extrapolation des dérives de son nouveau pays d'adoption via ces fameux flash-infos puant la propagande corporatiste où ces fausses pubs s'attaquant en substance aux mentalités américaines.

Le casting est parfait, que ce soit Peter Weller dans le rôle-ingrat et contraignant de Murphy/Robocop, Nancy Allen en parfait contre-emploi dans un rôle de femme-flic teigneuse ou le charismatique Kurtwood Smith dans le rôle de cette magnifique ordure de Clarence Boddicker. Quant à la musique magistrale du regretté Basil Poledouris, elle finit de souligner l'émotion et la cruauté extrême que délivrent toujours les images du métrage à ses spectateurs.

Visuellement, le film supporte bien le poids des années. Les maquillages et prothèses conçues par Rob Bottin pour Robocop sont toujours aussi bluffants, Bottin se révélant le chef de file de son époque (aux côtés de son mentor, Rick Baker, entre autres) en matière de créature animatronique et de splatter-fx, en témoigne d'ailleurs le prix qu'il reçut au festival d'Avoriaz pour son "homme visqueux". Quant à l'ED-209 conçu en go-motion par Phil Tippett, bien sûr il accuse son âge par rapport aux nuées de robots modernes mais impressionne toujours par la fluidité de son animation. Robocop ayant été réalisé quatre ans avant l'avènement des effets spéciaux numériques, Phil Tippett restait le maître de l'animation image par image et son travail sur le Robocain de Robocop 2 s'avère être la pièce maîtresse de son oeuvre d'alors.

Face à une telle somme de talents, on ne peut que rester admiratif devant l'oeuvre accomplie et apprécier le spectacle tout en méditant sur ce futur dégénérescent, par certains aspects très proche de notre présent.
Se pose alors une question, Verhoeven aurait-il fait mieux s'il avait aimé la science-fiction ?
Les meilleurs films de tous les temps
  • Meilleurs films
  • Meilleurs films selon la presse