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    Robocop
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    497 critiques spectateurs

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    konika0
    konika0

    26 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 août 2021
    Privatisation.
    Et voici le premier film américain de Verhoeven. Et c’est aussi son premier film orienté SF, disons plutôt anticipation. Succès immense en son temps, faut-il encore le présenter ? Nous sommes en 2043 à Detroit. La ville file un mauvais coton depuis un moment et chaque rue est devenue un coupe-gorge. Ce décor montre un échec politique qui permet à un conglomérat militaro-industriel (armement, nouvelles technologies, médical …) de prendre très officiellement le contrôle de la police. Ce même conglomérat a pour projet de créer une ville nouvelle, genre d’utopie immobilière où régnerait l’ordre et la sécurité. Pour ce faire, il travaille beaucoup sur l’intelligence artificielle et la robotique pour créer le flic du futur. Pendant ce temps-là, une nouvelle recrue à deux doigts de la mort va servir de cobaye et de prototype de nouveau flic, mi-homme, mi-robot, programmé pour ne plus penser par lui-même mais selon les intérêts de ses propriétaires. On le sent bien, c’est sous surveillance que Verhoeven traite son sujet. Point de poitrines opulentes libérées et de décapitations dans ce métrage destiné prioritairement au marché américain. Pour autant, on y retrouve certaines thématiques propres au ciné de Verhoeven. Robocop interroge l’autorité et les moyens de contrôler la violence de la société. C’est bien l’échec de la puissance publique qui laisse la place à un système fait de corruption et de conflits d’intérêt. Cette course à la sécurité ou à son ressenti ou sentiment est orchestrée par une entreprise qui gagne à être à la fois le pompier et le pyromane. Point de bien collectif donc. La chose publique est une chose privée et une marchandise. Dans ce monde, la thune, la marchandisation et la violence sont au centre de tout et envahissent les petits écrans omniprésents, sorte d’hypnose collective. S’il est indéniable que tout ça sent bon les années 1980, ça reste tout à fait regardable si on accepte le style de l’époque. Ainsi, la violence y est assez crue, les méchants sont parfaitement patibulaires et les poncifs sont tous présents (le braquage minable de la supérette, la demoiselle qui échappe au viol …). On aimera les décors, représentation réaliste d’un futur proche. On aimera aussi la partition musicale de Poledouris, en phase. Enfin, on appréciera toujours la présence de Nancy Allen. En bref, un bon film d’action, vaguement politique qui n’a certes pas la force des Verhoeven passés et à venir mais qui reste un bon moment.
    Diabloxrt
    Diabloxrt

    36 abonnés 1 427 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 décembre 2022
    Paul Verhoeven est un réalisateur de talent, et en 1988, nous avons vu débarquer chez nous, son nouveau projet qui deviendra rapidement culte. "Robocop" est un long-métrage très intéressant pour son époque, mais également de notre point de vue actuelle, le film traitant d'un monde plus avancer technologiquement que ce qu'il était. Si le film a aujourd'hui un aspect assez kitch dans ses effets spéciaux notamment, la magie et les grosses forces du film sont resté intactes, le projet est toujours aussi fort. Ce que l'on peut voir avec ce projet, c'est qu'il est un nouvel exemple de comment créer un divertissement intelligent et bien construit. En effet, le film est un divertissement, avec des scènes d'action très violentes pour la plupart en plus de cela. Et honnêtement, je n'ai pas boudé mon plaisir. J'ai trouvé le tout bien rythmé, les scènes d'action bien filmées et remplissant parfaitement leurs rôles. De ce point de vue, le film n'a pas pris tant de ride et est encore agréable à visionner. Et d'un point de vue scénaristique, on voit clairement que l'écriture n'a pas été laisser de côté contrairement à beaucoup de gros film de divertissement. Le film traite d'un futur dystopique très bien construit en matière d'univers. Il est présenté grâce à de nombreux journaux télévisés qui viendront découpés le film, qui permettent, non seulement de faire de l'exposition, mais aussi de présenter en profondeur ce monde et les ficelles qui le vont vivre. Mais l'attraction principale du film, Robocop, n'est évidemment pas non plus en reste. Il vient traiter de sujets qui faisaient beaucoup parler à l'époque, en témoigne le succès de "Terminator" à peu près à la même période, à savoir les machines, les cyborgs, etc... J'ai trouvé tout son développement intéressant, tout comme les questions qu'il amènera. Même si, sans mentir, j'ai trouvé que sa conclusion et la conclusion du film en général, bien que satisfaisante, un peu vite expédiée. Mais honnêtement, cela n'a absolument pas gâché mon plaisir, j'ai apprécié l'expérience proposée par le film et j'en redemandais à la fin du visionnage ! Pour conclure, un film à voir absolument pour sa culture personnelle.
    John Bong
    John Bong

    5 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2021
    Le meilleur film du néerlandais violent !!!
    Ça parle de tout!!! Un film qui a été énormément critiqué et il reste encore dans les anales profondément violent !!! Des scènes crû !!! Robocop fera encore parler de lui même après 30 ans!!! Le meilleur opus c’est celui de 1987 !!! Inchangé!!!
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 480 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 juin 2021
    Lors de son premier jour dans les rues de Détroit l'agent Murphy est brutalement tué par le chef des malfrats. Les scientifiques parviennent à utiliser ce qui reste du corps de Murphy pour construire un nouveau policier cyborg lourdement armé qui pourrait débarrasser les rues du crime pour toujours. Paul Verhoeven s'est vu attribuer de nombreux qualificatifs au cours de sa carrière comme fou provocateur et visionnaire. Si l'on fait abstraction de la satire qui pour une raison insondable semble avoir impressionné beaucoup trop de gens Robocop n'est qu'un gros film d'action débile et démesuré. Ce film aura été un véhicule parfait pour Peter Weller qui agit et joue la comédie de toute façon comme un robot. D'un autre côté mes goûts et ceux du public américain ne sont pas exactement parallèles Dieu merci. Statistiquement parlant étant donné que tout le monde semble absolument adorer ce film vous le ferez probablement aussi. Alors regardez-le si vous êtes impressionné par du sirop de couleur rouge qui gicle et les trucs qui explosent. Mais si vous remarquez qu'il insulte continuellement notre intelligence rappelez-vous que c'est moi qui vous ai prévenu...
    Artriste
    Artriste

    114 abonnés 1 981 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2021
    Film de science-fiction réalisé par Paul Verhoeven, RoboCop met en scène un personnage iconique mais souffre tout de même de quelques défauts. L'histoire se déroule à Détroit en 2043 dans une ville ou la criminalité ne cesse d'augmenter. Pour pallier à cela, les autorités ont décidés de créer un robot-policier avec le corps d'un officier de police qui était à l'article de la mort. Le ton du film est assez particulier. D'un côté il se veut sérieux en critiquant certains aspects de la société et de l'être humain, la violence est bien présente et assez brute. De l'autre, c'est aussi à la fois parfois léger et drôle ce qui rend le tout inégal. Ça reste globalement plaisant à suivre car le personnage de Murphy alias RoboCop est plus profond qu'une simple machine destructrice. En effet il va chercher à se venger des hommes qui l'ont laissé pour mort mais il s'avère attachant notamment lorsqu'il laisse tomber le masque. Les autres personnages sont bons mais ils manquent tout de même un peu de charisme dans l'ensemble. Reste que les acteurs qui les campent font l'affaire. Les répliques pour leur part sont bien senties au point de faire sourire dans certaines situations. Là ou le bât blesse c'est au niveau de la réalisation qui est en demi teinte. De manière générale elle est plutôt bonne mais quelques scènes font assez cheap. De plus la photographie n'est pas franchement reluisante. Heureusement les fusillades elles, sont bien puissantes avec des gros flingues impressionnants. Reste une fin assez brutale mais satisfaisante. En conclusion, RoboCop est un bon film avec un personnage marquant qui mérite le coup d’œil malgré un ton pas toujours très juste et un visuel qui aurait mérité plus de travail.
    Le Video Club De Sabrina
    Le Video Club De Sabrina

    31 abonnés 350 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 février 2021
    Dans un futur dystopique (à l’époque de la sortie du film), Détroit est la proie du crime, de l’ultra violence et de la corruption. Dans cet univers glauque et malsain, l’OCP, une multinationale tentaculaire contrôlant aussi bien les médias que la recherche scientifique ou militaire, privatise la police de la ville et y développe un nouveau projet de lutte contre le crime : Robocop.
    L’OCP place les meilleurs agents dans les zones à haut risque en espérant le décès de l’un d’entre eux qui servira de cobaye pour ce projet de cyborg, Alex Murphy, jeune père de famille, sera cet homme mais celui qu’on pense être désormais une machine a conservé au fond de lui-même des souvenirs et sa part d’humanité.
    Grosse claque de la fin des années 80, Robocop est le premier film américain du célèbre réalisateur Paul Verhoeven (Total Recall, Basic Instinct, Starship Troopers …). Réalisé avec un tout petit budget, le film rencontrera un franc succès et sa violence viscérale, tant physique que psychologique reste encore aujourd’hui dans les mémoires. Oui Robocop est un film violent et sombre, aussi bien visuellement (les impacts des tirs dans la chair) que dans les symboles (la mort de Murphy supplicié par un gang au comportement enfantin) mais également un film critique sur la société américaine et prophétique sur le devenir d’une ville : Détroit.
    Deux suites verront le jour en 1990 et 1993 mais, malgré des budgets supérieurs, n’atteindront jamais le niveau du premier opus, se contentant d’être de simples cartoons pour jeunes adultes.
    Enfin, un remake complètement raté sortira en 2014 mais le simple fait de l’évoquer ici sera surtout pour vous recommander de ne jamais le regarder et vous infliger cette torture, ce film étant une daube infame dans laquelle toute violence a été édulcorée comme un vulgaire jeu vidéo. Un film si ridicule que j’ai eu du mal à le visionner jusqu’au bout en salles et je n’ai jamais autant pleuré le prix d’un billet …
    Bref, vous l’aurez compris, Robocop c’est culte, c’est du lourd et du brutal mais c’est loin d’être un film idiot ! En revanche, vous pouvez aisément faire l’impasse sur les suites et le remake !
    Anonyme M
    Anonyme M

    60 abonnés 1 649 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 décembre 2020
    chef d'œuvre classique du cinéma. entre drame d'un flic qui meurt transformé en super-héros et le complot pour déjouer les plan de robocop, le méchant charismatique au enquêtes pour se rappeler de sa vie d'avant drame. des scènes d'action et de science fiction révolutionnaire pour cette époque, des acteurs incroyable. le top. adapté en jeux vidéo plusieurs fois.
    Buddy_Noone
    Buddy_Noone

    1 abonné 89 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 décembre 2020
    Paul Verhoeven n'a jamais aimé la science-fiction. Du moins pas plus que ça, selon ses dires. Cela n'empêchera pas le bougre de donner au cinéma, trois de ses meilleurs films dans le genre, Robocop, Total Recall et Starship Troopers. Si le second fut conçu préalablement comme un produit Schwarzy, à savoir muscles, flingues et gros calibres, Verhoeven ne se départit pas de son ironie légendaire et de sa violence exacerbée pour construire ce qui reste tjrs à ce jour le meilleur film prenant pour cadre la planète rouge. Quant à Starship troopers, il met en scène un conflit futur et improbable entre deux peuples, l'humanité civilisée (nous donc) où chaque individu (enfant compris) est appelé via flash-info et réclames propagandistes à faire son travail de citoyen. La jeunesse dorée, embrigadée par cette idéologie totalitaire, s'apprête à recevoir une formation militaire standard avant d'être sacrifiée sur le front, à savoir une planète étrangère, foyer de l'autre espèce belligérante, les arachnides où là-aussi chaque individu est mis à disposition pour servir une caste supérieure aux désirs d'expansion insensées.

    C'est au premier film de cette trilogie que nous nous intéresserons, le bien-nommé Robocop. Quand il sort en 1987, le dernier androïde en date à avoir explosé le box-office sur son seul nom, est une petite production intitulée Terminator dont nous tairons le pitch ici, supposant que tout le monde le connait, ce qui peut toujours être faux d'ailleurs. La firme Orion (déjà détentrice des droits de Terminator) voit à travers le projet Robocop la possibilité de capitaliser encore plus sur la mode émergente des robots qui flinguent d'abord et parlent ensuite, et en confie la réalisation à un jeune réalisateur étranger, précédé de sa réputation de "hollandais violent", ayant encore tout à prouver en terre hollywoodienne. Mais je me répète, Verhoeven n'aime pas plus que ça la SF, d'ailleurs c'est sa femme qui le poussera à passer outre le titre ridicule et lire le script de Ed Neumeier et Michael Miner. Et elle avait raison. Verhoeven voit en l'histoire de Robocop l'occasion rêvée d'y aborder sous un angle (et un genre) nouveau ses thèmes de prédilection à savoir la corruption de la chair, l'aliénation de l'individu et la violence décomplexée. Nouveau en Amérique, il y voit aussi l'occasion de brocarder les travers de la société américaine en livrant plus qu'un actioner de SF, une véritable satire de la société américaine d'alors et encore d'aujourd'hui.

    Mais venons-en à l'histoire du film:
    Détroit en 2010, la métropole est en proie à une criminalité sans précédent. Les forces de police sont dépassées et menacent de se mettre en grève depuis leur rachat par l'OCP, un conglomérat militaro-industriel. Et la télé finit de nous décrire l'état de ce monde, en alternant flash-infos sur fond de crise mondiale et publicités improbables. C'est dans ce contexte qu'Alex Murphy, jeune officier de police se voit muté (volontairement!!!) en zone dangereuse et se fait tuer durant une descente. L'OCP désireuse de lancer un programme de policiers synthétiques et détenant au préalable les droits du corps de Murphy (appréciez l'ironie) transforme ce qui reste du "défunt" jeune homme en cyborg de chrome massif, programmé pour faire respecter la loi. Le nouveau justicier mène alors la vie dure aux criminels de tous types et parait n'avoir absolument plus rien de l'homme qu'il fut jadis. Jusqu'à ce que les souvenirs de Murphy se manifestent...

    De prime-abord, l'intrigue épouse vaguement les contours du schéma-narratif d'un simple vigilante movie (film de justicier), pour mieux les détourner (ce n'est pas un proche du héros qui est tué ici, c'est lui-même) et brocarder les travers d'une société livrée au capitalisme sauvage et à la criminalité débridée.

    Tout et tout le monde y passe dans Robocop, du jeune flic idéaliste et un brin naïf, servant successivement de chair à canon, de cobaye, de prototype et d'esclave, aux criminels psychotiques et incurables qui massacrent joyeusement le-dit flic à coup de fusil à pompe à bout portant, en passant bien-sûr par la lutte de pouvoir que se livrent un vieux requin et un jeune loup de l'OCP, rien ni personne n'est épargné. Pas même le président des Etats-Unis, que l'on aperçoit lors d'un flash-info, flotter stupidement dans une navette spatiale.
    Verhoeven prend le contre-pied d'un actioner lambda, pour nous livrer SA vision caustique et dépressive de l'Amérique des années Reagan. Son décorum : Détroit dans ce qu'elle aurait pu être un jour (si entretemps la crise ne l'avait pas frappé de plein fouet), un haut-lieu de l'industrie où règne sans partage une corporation toute-puissante, aliénant quotidiennement les foules via une propagande insidieuse à travers flash-infos et réclames publicitaires agressives. Une mégalopole qui se veut à l'avant-garde du progrès technologique mais apparaît aussi comme une zone de guerre perpétuelle, où la police impuissante s'apprête à déposer les armes, face à une criminalité implacable et la dégénérescence générale des mentalités. Il faut voir cette bande de mafieux, dans un pur moment de jubilation puérile, s'éclater à cribler de balles un pauvre flic. Et voir les rues de la ville s'embraser et livrées au pillage dès lors que la police se met en grève. Il faut voir les zones industrielles en friche servant de repère à tous les fuyards.. les collusions entre financiers et mafieux.. les panneaux publicitaires utopiques annonçant en arrière-plan un avenir radieux à travers la construction d'une nouvelle ville sur l'ancienne. L'endroit tel quel est impossible à sauver, les industriels le savent et s'apprêtent à tout raser en espérant éradiquer le mal au passage. De leur cynisme et leur immoralité va naître la figure messianique d'un homme qui ne l'est plus mais tente comme il peut, de le redevenir. Devenu un être grotesque et insensible, n'ayant à priori d'humain que le visage qu'il cache sous un masque cyclopéen, Murphy se découvrira les rêves et les souvenirs d'une vie heureuse à jamais révolue. Et c'est à travers ceux-ci et son désir de justice et de revanche, qu'il redeviendra progressivement humain.
    Car Robocop c'est aussi un film de vengeance. A peine arrivé, à peine massacré, le corps d'un jeune flic est racheté en pièces détachées par l'OCP, corporation prométhéenne qui en fait un cyborg implacable et sans état d'âme. Mais quand le robot se met à rêver, c'est sa vie antérieure qui lui apparaît, sa propre mort et le bonheur d'une vie de famille heureuse à jamais révolue. Et quand le robot se met à serrer les dents de douleur et de rage, c'est l'humanité du défunt qui s'exprime, pleurant s'il pouvait pleurer et réclamant justice. Robocop, pas un film de vengeance ? Ouvrez vos esgourdes et écoutez le robot hurler.

    On a souvent proposé une interprétation christique du film de Verhoeven. A sa sortie, le réalisateur soulignait malicieusement que son héros marchait sur l'eau à la fin du métrage. L'exécution de Murphy, ultra-violente, renvoie pour certains à une crucifixion. Mais en cherchant bien, dans tout le film, on ne trouvera pas une seule référence explicite et évidente sur la religion, que ce soit dans les dialogues ou les décors (contrairement à ses suites). Pas de prêtres, pas d'église, pas de croix. Les financiers cyniques de l'OCP représentent une nouvelle forme de clergé, leur doyen ressemblant à une sorte de Jean-Paul II en costard-cravate et col blanc. Le seul dieu qu'ils reconnaissent est celui du profit. L'argent a tout pouvoir dans ce monde, y compris d'acheter les corps de défunts pas encore totalement refroidis pour les transformer à leur guise. Afin de lutter contre le crime et l'hérésie qui menace leur temple, ils créent donc une sorte de croisé. Au sortir de La Chair et le sang, Verhoeven propose ainsi sa vision d'un chevalier futuriste, portant armure et casque en acier chromé. A travers son heaume de titane, Murphy n'a qu'une vision unique et restreinte, celle d'un vassal servant uniquement les intérêts de ses maîtres. Ce casque représente son appartenance à l'OCP, sa perte d'identité et son abrutissement. Ce n'est qu'en le retirant et en osant contempler le reflet de son visage dans un bout de verre poli, qu'il appréhendera la terrible vérité de son existence perdue. Et c'est dans une confrontation ultime avec ses anciens bourreaux qu'il accomplira sa vengeance ("Je ne viens pas vous arrêter cette fois-ci." lancera-t-il à son assassin) et se réalisera à nouveau humain. Et à travers son nom lancé en toute fin de métrage, c'est son humanité retrouvée et son individualité qu'il proclame.
    Proposant une tonalité subversive des plus réjouissantes, le film de Verhoeven se regarde aujourd'hui avec un plaisir inaltérable. Le réalisateur rivalise d'astuce et d'audace pour livrer un spectacle sans commune mesure. De chaque séquence de son métrage, transpire la volonté du réalisateur d'aller à l'encontre des attentes légitimes du public pour un tel film de genre et de ne pas livrer qu'une énième variation sur un thème de SF alors déjà usé jusqu'à la corde. Ainsi, dans Robocop, chaque protagoniste acquiert sa consistance et apporte son lot d'enjeux et de conflits, chaque débordement de violence se voit contre-balancé par un cynisme déstabilisant, chaque acte se voit astucieusement annoncé par une réclame subversive. Et même quand la problématique du passage de l'homme à la machine s'impose, Verhoeven transcende la narration en imposant une métamorphose hors-champ via le point de vue subjectif suffisamment explicatif de celui qui subit la transformation. Au-delà de toute cette inventivité visuelle et narrative, et sans négliger pour autant les scènes d'actions spectaculaires, bien au contraire (il suffit de voir le pugilat entre Robocop et l'ED ou la confrontation finale dans l'aciérie), le réalisateur propose en filigrane une extrapolation des dérives de son nouveau pays d'adoption via ces fameux flash-infos puant la propagande corporatiste où ces fausses pubs s'attaquant en substance aux mentalités américaines.

    Le casting est parfait, que ce soit Peter Weller dans le rôle-ingrat et contraignant de Murphy/Robocop, Nancy Allen en parfait contre-emploi dans un rôle de femme-flic teigneuse ou le charismatique Kurtwood Smith dans le rôle de cette magnifique ordure de Clarence Boddicker. Quant à la musique magistrale du regretté Basil Poledouris, elle finit de souligner l'émotion et la cruauté extrême que délivrent toujours les images du métrage à ses spectateurs.

    Visuellement, le film supporte bien le poids des années. Les maquillages et prothèses conçues par Rob Bottin pour Robocop sont toujours aussi bluffants, Bottin se révélant le chef de file de son époque (aux côtés de son mentor, Rick Baker, entre autres) en matière de créature animatronique et de splatter-fx, en témoigne d'ailleurs le prix qu'il reçut au festival d'Avoriaz pour son "homme visqueux". Quant à l'ED-209 conçu en go-motion par Phil Tippett, bien sûr il accuse son âge par rapport aux nuées de robots modernes mais impressionne toujours par la fluidité de son animation. Robocop ayant été réalisé quatre ans avant l'avènement des effets spéciaux numériques, Phil Tippett restait le maître de l'animation image par image et son travail sur le Robocain de Robocop 2 s'avère être la pièce maîtresse de son oeuvre d'alors.

    Face à une telle somme de talents, on ne peut que rester admiratif devant l'oeuvre accomplie et apprécier le spectacle tout en méditant sur ce futur dégénérescent, par certains aspects très proche de notre présent.
    Se pose alors une question, Verhoeven aurait-il fait mieux s'il avait aimé la science-fiction ?
    Stone cold steve austin
    Stone cold steve austin

    15 abonnés 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 novembre 2020
    Robocop est le premier long métrage que je vois du réalisateur Paul Verhoeven. Celui qui a apporté une flopée de films culte dans les années 80-90 signe avec Robocop une œuvre dystopique bien menée. Dans un Détroit futuriste, la criminalité est au plus haut et les autorités sur place décident de créer un homme-robot, nommé Robocop, particulièrement puissant, pour combattre les incivilités. Empreint d'une paranoïa constante, le film use de nombreux moyens pour décrire une ville déchirée par la folie humaine, que ce soit grâce à l'imagerie très froide ou encore les apparitions nombreuses de « flash infos » relatant les dernières nouvelles. Ainsi, on place le spectateur dans un monde où la complexité de la situation, c'est-à-dire les différents problèmes de société, influent directement sur l'humain. On nous place presque dans une situation où l'espoir est vain, c'est pourquoi Robocop s'impose comme une figure presque mythique. Il devient un héros malgré lui, pourtant exploité par une société capitaliste. Si un certain nombre de thématiques reviennent tout au long du métrage et pose un regard pessimiste sur notre monde, les personnages parfois loufoques apportent une dimension étrange. Détroit devient une ville de fou régit par l'argent et la criminalité, et l'espoir représenté par Robocop est peu souligné. Même dans sa victoire, la paix ne semble pas rétablie et c'est ce qui rend ce film si spécial, avec un humour noir utilisé par les bandits et une absence certaine d'émotions. Pourtant, c'est véritablement un bon film, avec des scènes d'actions parfois spectaculaires et une histoire plaisante. Bien que ces points soient réussis, il manque parfois un certain suspens. Par exemple, l'introduction du personnage de Robocop fait monter progressivement la tension mais se fini sur un plan final peu marquant, sans musique épique, ce qui casse ce qui avait été construit auparavant. Cependant, le long métrage se classe facilement parmi les classiques du cinéma grâce à son célèbre anti-héros et à son histoire captivante, révélatrice des nouveaux enjeux du monde moderne.
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 540 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2020
    Premier dans la série des méta-blockbusters réalisés par Paul Verhoeven à la fin des années 80 et au début des années 90, 'Robocop' est aussi très certainement le plus abouti. Le réalisateur y trouve en effet un équilibre parfait entre une intrigue qui se tient et un propos aussi dense que subversif sur l'espace médiatique, la privatisation des services publics et la militarisation des forces de l'ordre - en d'autres termes, sur la menace néo-fasciste qui pèse sur le monde contemporain. Et que c'est drôle, en plus !
    Andy Angus
    Andy Angus

    9 abonnés 142 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 octobre 2020
    Robocop est un grand film. Il a pris un sérieux coup de vieux aujourd'hui mais je suis tout de même agréablement surpris que le résultat ne soit pas pire que cela. On est même surpris par les éléments visionnaire qui sont aujourd'hui devenu réalité. Oui Robocop est un grand film. Mais un grand film très violent.
    Hotinhere
    Hotinhere

    545 abonnés 4 943 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 octobre 2020
    Signé Paul Verhoeven, un film d'action futuriste culte et spectaculaire, devenu assez kitch, mais toujours divertissant.
    Kana57
    Kana57

    38 abonnés 935 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 septembre 2020
    Revu Robocop de Paul Verhoeven les Effets spéciaux ont pris une petite claque mais sa boude en rien notre plaisir de revoir Murphy le tout avec un véritable ton contestataire et cynique de la société c'est viscéral et violent a la fois, j'en prendrais pour 1 dollars ⭐⭐⭐⭐
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 juillet 2020
    Honnêtement ce à quoi je rapproche le plus le film c'est Avengers endgame bien qu'il n'y a pas beaucoup d'action l'action déchire et le reste du film unstore une ambiance des personnages et un univers extrêmement prenant un des meilleurs films d'action que j'ai jamais vu a regardé absolument.
    Romaric44
    Romaric44

    17 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juin 2020
    Vraiment magnifique film dans la veine de Total Recall!
    On est captivé du début à la fin et pour l'époque il y a vraiment de la recherche dans les effets spéciaux, les décors, les costumes...
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