Film que j’ai évidemment vu plusieurs fois, Robocop est clairement un des meilleurs films de SF des années 80, et un des grands Verhoeven.
Le film séduit d’abord par son atmosphère. A la fois futuriste et pourtant très ancré dans son époque, le métrage offre une ambiance très sombre, violente, glauque, avec des décors forts réussis, une photographie superbe et qui gagne encore en parfum aujourd’hui avec ce grain typiquement eighties, une mise en scène très inspiré de Verhoeven qui réalise des scènes d’action de tout premier ordre, des effets spéciaux impeccables, et puis la mémorable bande son de Poledouris, dont le thème principal est franchement incroyable, aussi bon que pour Starship Troopers.
Visuellement et musicalement mémorable, Robocop c’est aussi un personnage principal très fort. Beaucoup plus subtil qu’on aurait pu l’imaginer, on se retrouve avec un cyborg légendaire, car, il faut le dire, le rôle est superbement écrit. On peut imaginer ce que ressent le personnage, les contradictions qui le traverse, le traumatisme, et c’est super. Autour de lui une Nancy Allen qui arrive aussi à tirer son épingle du jeu et forme un duo de choc avec le héros, tandis que les méchants, totalement vils, sans scrupule, sont non moins mémorables, campés par une galerie d’acteurs de tout premier ordre. Kurtwood Smith est incroyable.
Enfin l’histoire est top elle aussi. Beaucoup de rythme, de l’action, un propos critique à l’égard de la société qui pourrait toujours être applicable aujourd’hui si ce n’est plus, le film est pour moi un des rares métrages à trouver parfaitement son équilibre entre le sens du divertissement, volontiers sanglant et borderline, et le message, fort, délivré sans ambages et tergiversations. C’est un film coup de poing, accrocheur, dopé parfois d’un humour très noir. Bref, un blockbuster intelligent, comme la plupart des blockbusters du réalisateur au demeurant.
Violent, parfois déjanté, Robocop offre aussi une vision grinçante sur nombre de dérives en mesure de toucher une société moderne. C’est d’une actualité brulante, et en même temps c’est du divertissement de premier ordre. Un des incontournables absolus des années 80. 5