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Direct-actu.fr
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5,0
Publiée le 30 septembre 2023
Un film touchant sur la relation mère-Fils dans un pays en pleine révolution politque.On dévoile les tensions internes d'un ado cherchant à faire coïncider son affection pour sa mère, sa famille et son désir de Justice et Politique.
De son premier long-métrage, Ordinary People, Vladimir Perišić dit qu'il était "un cri de rage", alors que son second, Lost Country, ressemble plutôt à une "lettre d'amour." Elle est destinée à un pays qui n'existait presque plus, en 1996, époque de manifestations étudiantes contre la manipulation des élections. Feu la Yougoslavie et aussi adieu à une certaine innocence pour le jeune héros du film, confronté aux choix idéologiques de sa mère qui ne sont plus acceptables pour lui. Lost Country est un récit d'apprentissage mais il est surtout le reflet d'une période instable, qui a suivi la guerre et où le sujet du Kosovo devient de plus en plus prégnant. Aidé de sa coscénariste, "notre" Alice Winocour, qui sait rendre limpide les thèmes les plus complexes, le cinéaste s'appuie sur une mise en scène qui semble simple a priori mais qui se révèle pourtant extrêmement travaillée, avec ses protagonistes souvent séparés dans le cadre, par une vitre, par exemple. Un beau film sur une jeunesse révoltée qui rejette la dictature et les crimes qu'elle a engendré, avec pour son personnage central la sensation de se trouver dans une impasse. L'ensemble est cohérent, même si le dénouement du film peut surprendre, et séduisant, avec des interprétations de grande qualité. Le regard sur le Belgrade de 1996 est d'autant plus pertinent et passionnant qu'il est celui d'un réalisateur qui a pleinement vécu cette année-là, du haut de ses 20 ans.