Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 658 abonnés
4 882 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 24 septembre 2023
El castigo, du réalisateur chilien Matías Bize, se déploie en un plan-séquence de 86 minutes. Le cinéaste l'a tourné à 7 reprises, en autant de jours, et a retenu la "version" qu'il considérait comme la meilleure. La question de savoir ce qu'apporte le procédé, au regard de son sujet (un enfant disparaît à l'orée d'une forêt, ses parents s'inquiètent), a priori de la tension et du suspense, est difficile à trancher. On peut aisément y voir un exercice de style, certes virtuose mais aux limites identifiables. Quoi qu'il en soit, cette évaporation d'un fils est un prétexte pour confronter un couple à ses conflits larvés et à ses ressentiments recuits. Plus profondément, même, le film traite de l'instinct maternel (certaines femmes qui s'en trouvent dénuées ont-elles le droit d'assumer cet était de fait, sans être montrées du doigt ?). Cette question, quasi taboue il y a quelques années seulement au cinéma, est aujourd'hui abordée régulièrement, et frontalement dans El castigo. Dans un rôle complexe, pétri d’ambiguïtés et de contradictions, et finalement peu aimable, Antonia Zegers (Une femme fantastique, Chili 1976) impressionne par son jeu subtil et puissant à la fois. Et maintenant, définissez selon vous ce qui différencie une bonne d'une mauvaise mère. Vous avez 4 heures.
La Punition nous propose un scénario fort avec un fils laissé sur le bord de la route comme punition, puis qui disparaît. Encore une belle surprise venant du Chili. Cette histoire est simple, ce qui permet de se plonger très facilement dedans. On ressent l'angoisse, car on se dit qu’elle est crédible.
Le stress des parents transparaît. Plus le temps passe, plus l’angoisse des parents augmente, ainsi que leur culpabilité de l’avoir mis dans cette situation. Le jeu d’acteur d'Antonia Zegers et Nestor Cantillana est impeccable. On se met à leur place.
Ce film a la particularité d'être fait en un seul plan-séquence. Quelque chose de très risqué, mais qui marche. Cela aide à faire monter la pression au fur et à mesure que l'enfant ne réapparaît pas. Il faut tout de même reconnaître qu'au départ ça ne semble pas très utile. Puis, le plan-séquence prend tout son sens quand la disparition devient réellement inquiétante.
Finalement, ce moment de désespoir va servir aux deux parents comme introspection. Ils vont se livrer à travers des dialogues très forts. À ce moment, on découvre ce qu'ils ont au fond du cœur. Le plus touchant dans tout ça, c’est la mère. Son discours final montre tout son désespoir quant à sa situation. Un passage qui prend aux tripes.
Un film qui promet un certain suspense dès l’ouverture de la scène. Qu’est devenu le fils, les parents sont-ils coupables d’autre chose que ce qui laisse présager ? Qu’est ce qui a fait qu’ils en sont arrivés là ? Ce début soulève beaucoup de questions. L’impassibilité de la mère apporte une certaine ambiguïté. L’intervention de la police est bien ficelée. Mais c’est finalement un film qui parle…. spoiler: De la charge mentale. Ni plus, ni moins . Filmé et joué avec virtuosité, pour sûr. Mais ne pas s’attendre à autre chose.