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ConFucAmuS
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3,0
Publiée le 30 décembre 2023
Crâne dégarni, collier de barbe blafard, démarche lourde, l'air absent, drapé dans des habits fatigués ; pas de doute, on tient l'homme le plus rasoir du monde. Pourtant, impossible de ne pas être séduit. Cage remplit le costume, occupe l'espace comme il l'a rarement fait, donne chair et humanité à ce Paul Matthews, professeur insipide qui, parce qu'il apparait dans les rêves de millions de gens, prend du galon et devient objet de buzz, phénomène mondial, mascotte culturelle, avant que le retour à une réalité Kafkaïenne n'inverse la tendance. La satire fonctionne plein pot sur ses deux premières parties car l'absurde ne prend jamais le pas sur le naturel des réactions. On se gausse autant de la situation que du comportement bizarre des uns, de la gourmandise des autres, et du narcissisme plus ou moins démocratisé (ou amplifié) avec les réseaux sociaux. De fait, l'analogie entre ce qui se passe à l'écran et dehors est d'autant plus fort. Les parallèles sont assez frappants, notamment quand Dream Scenario évoque la dérive d'une "Cancel Culture" ne cherchant plus à provoquer la discussion ou le débat mais uniquement cibler et ostraciser. Et allez, pourquoi pas envisager le film comme la charge amère et grinçante d'un Cage face à l'hystérie de mèmes qui rétrécissent le champ sur son travail d'acteur. Ce qu'aurait pu être Un talent en or massif si le film de Tom Gormican avait été plus honnête. En soi, Kristoffer Borgli en dit déjà pas mal. Mais alors quid de la troisième partie ? Eh bien, justement elle manque. On dirait que le réalisateur ne sait pas comment finir. Bien malencontreusement, il ne choisit pas et laisse tout ce petit monde en plan. Très frustrant, on peut se demander si l'exercice ne s'est pas un peu perdu dans la complaisance et ce en dépit de la performance hallucinée de Nicolas Cage.
Kristoffer Borgli nous offre un voyage fascinant et parfois déconcertant avec "Dream Scenario", un film qui mêle subtilement le réalisme magique à une satire poignante de la société médiatique contemporaine. Avec un casting solide comprenant Nicolas Cage, Julianne Nicholson, et Michael Cera, le réalisateur nous plonge dans l'univers de Paul Matthews, un professeur ordinaire dont la vie prend une tournure extraordinaire lorsqu'il devient le protagoniste des rêves de millions de personnes.
Nicolas Cage incarne avec brio le rôle complexe de Paul Matthews, apportant une profondeur émotionnelle à un personnage qui passe d'une existence ordinaire à une célébrité surnaturelle. Le spectateur est invité à explorer les nuances de la psyché de Paul alors qu'il jongle avec les implications de sa nouvelle renommée.
Le scénario ingénieux de Borgli joue avec les frontières de la réalité et de l'imaginaire, offrant des moments tantôt comiques, tantôt profondément réfléchis. La narration explore habilement les conséquences de la célébrité instantanée, tout en soulevant des questions sur la nature de la réalité et des rêves. Le réalisateur réussit à maintenir un équilibre délicat entre l'absurde et le poignant, offrant une expérience cinématographique riche en émotions.
Le soutien de Julianne Nicholson en tant que partenaire de Paul et de Michael Cera dans un rôle énigmatique ajoute des couches supplémentaires à l'intrigue. Leurs performances contribuent à renforcer la crédibilité d'un récit qui pourrait facilement dériver vers l'extravagant.
La direction artistique et la photographie créent un monde visuellement captivant, oscillant entre la normalité et le surréalisme. Les scènes de rêves sont particulièrement impressionnantes, transportant le public dans un espace où la frontière entre la réalité et l'illusion devient floue.
Cependant, "Dream Scenario" peut parfois laisser le spectateur avec plus de questions que de réponses. La nature énigmatique du film peut être déroutante, mais c'est aussi ce qui le rend mémorable. La conclusion, bien que surprenante, peut ne pas satisfaire tous les goûts, mais elle invite à la réflexion longtemps après que l'écran se soit éteint.
"Dream Scenario" est une œuvre audacieuse et originale qui transcende les genres conventionnels. Porté par des performances convaincantes, un scénario intelligent et une direction artistique impressionnante, le film offre une expérience cinématographique unique. Borgli réussit à capturer l'essence même de la célébrité et de la réalité de manière inattendue, invitant le public à remettre en question la nature même de ses propres rêves. Une œuvre intrigante qui mérite d'être explorée par les amateurs de films audacieux et provocants.
Film loufoque et déroutant dont on cherche désespérément le leitmotiv. A priori le phénomène de la cancel culture via les réseaux sociaux, avec une mise en scène sombre et complexe, qui n'a vraiment rien d'une comédie. On y va pour Nicolas Cage, on en ressort bien déçu.
Méchant petit film désespérant, Nicholas Cage est bon et tout autant exaspérant, mais moins que sa femme et ses prétendus amis. Les étudiants ont la même inconsistance que ceux du Testament québécois... En fait en rédigeant, je me rends compte que c'est l'époque que je déteste, et pas le film!
L'idée d'un bon film... et puis rien. Dream Scenario est une déception car on pouvait en attendre beaucoup. Il en reste simplement une critique de la cancel culture en vogue dans les universités américaines. C'est salutaire, mais c'est trop peu.
Un scénario à la Spike Jonze, qui aurait mérité un meilleur réalisateur et une meilleur photo. Peut-être une exécution à la Gondry Un rôle sur mesure pour Nicolas Cage.
Prof de fac transparent et père de famille falot, le personnage de Nicolas Cage devient une célébrité malgré lui lorsque il se met à hanter les rêves de son entourage, de ses étudiants et, semble-t-il, du monde entier. Pas d'explications fumeuses ou alambiquées de la part du réalisateur Kristoffer Borgli. Le phénomène irrationnel est à prendre tel quel et c'est tant mieux. Il introduit une parabole sur la célébrité sans talent, la notoriété indue, de celles qui se repandent généralement à travers les réseaux sociaux et ses influenceurs, les imbécillités télévisuelles, où bien souvent il suffit de paraitre pour exister. Nicolas Cage compose un intellectuel fébrile, "woodyallénien", dans l'incompréhension de l'admiration, voire des fantasmes (dans une scène plutôt vulgaire d'ailleurs), qu'il suscite. La fable de Borgli fera de ce Paul Matthews ahuri, à la fin et comme pour boucler la boucle, spoiler: un personnage honni, , sans plus de raisons que ce qui lui a valu son succès. Ainsi va la popularité des fausses gloires et autres impostures d'aujourd'hui. Tournant le dos à la farce et au spectaculaire, le réalisateur met en scène une comédie feutrée, jamais détachée de la bizarrerie qui introduit le sujet, une fantaisie sur le mode intimiste au point qu'on la trouvera finalement indolente et sans relief sur la forme, et manquant de causticité, de mordant sur le fond. On a le sentiment désagréable de se trouver devant un encéphalogramme plat qui, sous couvert d'une approche subtile revendiquée, nous plonge dans l'ennui d'un récit qui s'étire inutilement, n'ayant pas grand'chose à ajouter au postulat de départ.
Un homme ordinaire, professeur d'université, a la surprise de se retrouver dans les rêves de plusieurs de ses proches. Rapidement, le phénomène devient viral. Paul est reconnu comme une célébrité car tout le monde rêve de lui. Malheureusement, son alter ego onirique commence à avoir un comportement problématique : Paul devient la personne à abattre. En salle le 27 décembre.
spoiler: "Dream Scénario" part d'un concept original et franchement sympathique au premier abord : comment réagirait-on, au niveau sociétal, si tout le monde rêvait de la même personne ? J'ai beaucoup apprécié la première partie du film et notamment la sidération collective autour du phénomène, incompris mais médiatisé. Par contre, j'ai été moins séduit par le reste de l'intrigue. Les réactions dès lors que les rêves deviennent violents ne sont pas convaincantes et je jetterais toute la dernière partie au sujet des publicités dans les rêves, je ne comprends pas bien où le réalisateur souhaite en venir.
Un film pour déments. Plat, insipide si ce n'est mettre mal à l'aise devant le grotesque du scénario. Bref dès le début compris qu'il n'y aurait rien d'intéressant à par quelques jolies prises de vues.
Paul Matthews (Nicolas Cage) est un scientifique raté qui végète dans une petite université où il enseigne sans passion la biologie. Sa vie bascule du jour au lendemain suite à un phénomène étrange qui lui attire une gloire soudaine. Une foule d’individus, plus ou moins proches de lui, le voient apparaître dans leurs rêves.
"Dream Scenario" repose sur un pitch délirant. C’est sa plus grande qualité. Hélas, c’est quasiment la seule. L’autre, bien sûr, c’est l’interprétation à contre-emploi de Nicolas Cage en quinquagénaire chauve, bedonnant et mal fringué [toute ressemblance avec l’auteur de ces lignes serait purement fortuite] qui aurait pu être l’une des plus grandes stars de son temps, du niveau d’un Jack Nicholson ou d’un Dustin Hoffmann, s’il n’avait gâché son talent dans une kyrielle de films dispensables.
Le réalisateur de "Dream Scenario" est norvégien. On lui doit "Sick of Myself", sorti en France le printemps dernier. Si je le mentionne, ce n’est pas pour étaler ma science ni pour recopier la notice d’IMDb. C’est parce que les deux films se ressemblent. Ils partagent un même pitch étrange – l’héroïne de "Sick of Myself" contracte pour attirer l’attention sur elle un eczéma monstrueux – et une même critique sous-jacente de nos sociétés contemporaines. L’un comme l’autre en effet ont un sous-texte politique : les réseaux sociaux et la visibilité qu’ils permettent produisent à la fois de l’anomie et de la surexposition. Pour le dire autrement : comme les zèbres qu’évoque Paul Matthews à ses étudiants, nous sommes tous tiraillés entre le souci de rester invisibles et le désir de sortir du lot.
Ce sous-texte là n’est pas sans intérêt. Mais il est un peu lourdaud. Et surtout, une fois décrypté, il n’y a pas grand chose à en tirer. C’était déjà le défaut de "Sick of Myself". C’est aussi le piège dans lequel tombe "Dream Scenario". Pour des motifs qui resteront obscurs – et que la logique peine à comprendre – la soudaine célébrité de Paul Matthews, qui flattait secrètement son orgueil et cautérisait les plaies ouvertes par les humiliations dont il avait longtemps été victime, se mue bientôt en vindicte populaire. Le héros devient paria. Le film raconte l’inexorable délitement de sa vie qui s’achèvera… en France. Mais j’en ai déjà trop dit !
Il y a quelques mois, le réalisateur norvégien Kristoffer Borgli était retourné dans son pays pour tourner "Sick of myself", un film qui, loin d'être un chef d'œuvre, présentait quand même quelques qualités. Cette fois ci, c'est au Canada qu'il est allé tourner son premier film en langue anglaise, un film qui, lui, ne présente aucune qualité et qui est d'un ennui abyssal. Il faut dire qu'avec un scénario aussi débile, il ne fallait pas s'attendre à des miracles ! J'entends dire que Nicolas Cage est excellent dans ce film. Ah bon !
Un film plutôt passionnant sur l'inconscient collectif. Qu'arrive t-il quand on rentre dans les rêves des autres ? C'est ce qui arrive à cet humble professeur, interprété par le charismatique Nicolas Cage.....Je trouve l'analyse du process excellente, et qu'au fond on devine la morale, ( en tout cas je trouve là une réponse), "pour vivre heureux , vivons cachés".....Le film montre et prouve par A plus B que la situation peut dégénérer très vite, il y a un côté obscur en chacun, le désir devient répulsion, .....C'est du bon cinéma, qui improvise sur un thème Jungien, ....Pour ceux qui iront voir le film David Byrne est le leader d'un groupe beaucoup trop méconnu (les Talking Heads, je vous enjoins à le découvrir, pour ne pas mourir idiot)???Quand au Sprite 'c'est une boisson gazeuse, qui m'a laissé un souvenir éclaboussant dans un hôtel de NEW YORK, sur la 34ème rue;. Les deux infos sont précieuses à un certain passage, c'est pourquoi je les livre ainsi.....In fine, voilà un film très original, qui fait réfléchir sur notre relation aux autres, le moi, le ça, etc.....Et que je conseille volontiers.....Le genre de film qui ne laisse personne innocent.
"La frustration chronique est désormais une réalité pour le commun des mortels, surtout à l’ère d’Internet, un espace où les vérités se forment et se déforment sans raison. Dream Scenario est teinté de cette problématique, où un monsieur tout-le-monde est soudainement propulsé dans les fantasmes et les cauchemars de son entourage et au-delà. Une comédie satirique truculente ! Pas la plus aiguisée, mais portée par un Nicolas Cage possédé."
"Kristoffer Borgli nous donne assez de matières pour débattre autour d’un excès d’attention, l’antithèse de son film précédent, Sick of Myself. Pourtant, on lui attribuerait bien le même titre pour d’autres raisons. Le point de départ se situe dans un fait divers, devenu un phénomène d’actualité. Identifié et nommé plus tard comme la cancel culture, le cinéaste revient sur l’épisode médiatique qui a entraîné une vague de hashtags incendiaires sur les réseaux sociaux. Le cas d’un enseignant en éthologie à l’université qui a dû renoncer à son poste cache bien des surprises. Mais l’idée n’est pas d’en faire un biopic factuel, mais d’en transcrire le commentaire le plus cynique sur la société connectée actuelle."
"Le dormeur doit se réveiller, comme disait un certain prophète et la tâche s’annonce compliquée pour celui qui est rapidement comparé au fantôme nocturne d’Elm Street, Freddy Krueger, qui torture et assassine ces mêmes personnes qui l’ont déjà croisé au pays de Morphée. L’occasion de détourner les codes de l’horreur, bien connus des internautes. [...] Malgré une considération tardive, elle n’appartient plus à Paul, car l’image qu’il renvoie au pays des songes est devenue une malédiction dans le cauchemar qu’il vit éveillé. La désolidarisation de son entourage est aussi brusque et violente que les différentes mises à mort appliquées par la projection de Paul. Il est d’ailleurs assez frustrant de ne pas discuter davantage la réception de ces visions morbides, car la seconde partie de l’intrigue s’échine à enterrer le protagoniste sous une avalanche de haine, une étude souvent effleurée et rarement disséquée."
"Avec un comédien à la trajectoire en dents de scie, ce rôle était forcément taillé sur-mesure pour Nicolas Cage, qui affine son jeu comme pour demander l’approbation de son public. L’ascension et la chute seront les deux seuls chapitres de son histoire, de son dream scenario. On n’avait pas vu le comédien aussi poignant émotionnellement depuis Pig, comme quoi le rôle d’outsider qui intériorise sa détresse lui va comme un gant."