Le syndrome du nid vide
En tant que réalisateur, - et acteur -, Philippe Lefebvre est avant tout un adepte de la série TV. Ces 100 minutes de comédie constituent son 1er film qui vaille le détour. Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver. On se prend – on se surprend même – à se laisser glisser dans les pas de ce couple, à priori comme beaucoup d’autres, et leur amour à quitte ou double. Une bonne surprise.
Largement inspirée de l’argentin El amor menos pensado, de Juan Vera en 2019, cette romance vaut le détour pour son rythme et la qualité du casting. Ce fameux « syndrome du nid vide » sert de point de départ à une comédie qui a heureusement tenue à rester réaliste. De plus, le scénario – cosigné par l’écrivaine surdouée Maria Pourchet -, tient jusqu’au bout ses promesses. Bien sûr, le film se veut le reflet de notre société puisqu'il évoque des sujets très actuels, comme les couples gays mixtes, la PMA, la séduction post-Metoo, le site de rencontres Tinder… ça brasse large, mais ça se tient. Je ne m’attarderai pas outre mesure sur l’aspect purement cinématographique, là, c’est plan-plan de chez plan-plan, mais on ne s’ennuie pas un seul instant, et c’est tout de même ce qui compte le plus dans ce genre de film qui reste une bonne réflexion, jamais outrée, sur la vie d’un couple urbain au XXIème siècle. Selon qu’on soit homme ou femme, on se sentira plus en symbiose avec l’un ou l’autre, mais chacun, à un moment ou à un autre, se reconnaîtra dans ces deux personnages. L’autre atout du film c’est l’excellent idée d’avoir réuni ses amis de 40 ans à l’écran pour notre plus grand plaisir.
Car, le duo Franck Dubosc / Karin Viard, - bien que ce soit de vieux amis, c’est ici la1ère fois qu’ils tournent ensemble -, fonctionne à merveille. C’est évidemment le grand atout du film. Mais fidèle aux bonnes habitudes du cinéma français, tous les seconds rôles, Clotilde Courau, Youssef Hajdi, Tom Leeb, Bérengère Krief, Clémentine Baert, sont tous épatants. Le plaisir de toute la troupe de jouer cette comédie douce amère est communicatif…