Ti West, maître du cinéma d'horreur contemporain, nous revient avec "MaXXXine", le troisième volet de sa saga "X". Avec Mia Goth dans le rôle principal, le film promettait une plongée effrénée dans le Hollywood des années 80, mêlant gloire et terreur. Toutefois, malgré ses ambitions et un casting de premier ordre, "MaXXXine" peine à maintenir une cohérence narrative et à captiver entièrement son audience.
Scénario et Réalisation
L'intrigue nous transporte en 1985, alors que Maxine Minx, désormais actrice d'horreur après ses débuts dans le cinéma pour adultes, tente de percer à Hollywood. Ti West, fidèle à son style, utilise une atmosphère lourde et oppressante pour représenter les dangers et les défis auxquels Maxine fait face, notamment avec l'apparition d'un mystérieux tueur. Cependant, le film souffre d'une structure narrative trop fragmentée, alternant entre moments de suspense bien réalisés et passages nettement plus faibles qui diluent la tension.
Le scénario, bien que riche en rebondissements, s'éparpille parfois dans des sous-intrigues superflues. L'ajout de nombreux personnages secondaires, bien que tous talentueux, détourne souvent l'attention de l'arc principal de Maxine, rendant l'histoire moins fluide. La tentative de combiner le slasher classique avec une critique des excès de Hollywood n'atteint pas toujours son objectif, laissant un goût d'inachevé.
Performances et Casting
Mia Goth, une fois de plus, brille dans son rôle de Maxine. Elle apporte une intensité et une vulnérabilité à son personnage qui sont palpables à l'écran. Ses interactions avec des acteurs chevronnés comme Kevin Bacon et Giancarlo Esposito sont particulièrement mémorables, mais même leur talent ne parvient pas à sauver certaines scènes maladroitement écrites.
Elizabeth Debicki, en réalisatrice de "The Puritan II", et Moses Sumney, en ami proche de Maxine, offrent des performances solides mais sous-exploitées. L’alchimie entre les personnages est présente, mais souvent éclipsée par des dialogues parfois trop convenus et une direction d'acteurs inégale.
Aspect Technique
Sur le plan visuel, "MaXXXine" est un régal. Les décors et costumes des années 80 sont recréés avec une minutie impressionnante, plongeant le spectateur dans une époque révolue avec une authenticité remarquable. La cinématographie de West, caractérisée par des angles de caméra innovants et des jeux d'ombres, ajoute une dimension esthétique appréciable.
La bande sonore, composée par Tyler Bates, accompagne parfaitement les scènes de tension, mais manque parfois de la force nécessaire pour élever les moments clés du film. Elle se fond trop souvent dans l’arrière-plan sans véritablement marquer les esprits.
Thèmes et Réception
"MaXXXine" tente de jongler avec des thèmes complexes tels que la quête de célébrité, la rédemption et la critique des mœurs hollywoodiennes. Si ces thématiques sont pertinentes et intrigantes, leur traitement reste superficiel, empêchant une réelle immersion dans les dilemmes moraux des personnages.
À sa sortie, le film a reçu des critiques mitigées, certains saluant l'audace de Ti West et la performance de Mia Goth, tandis que d'autres déploraient un manque de cohésion et de profondeur. Cette réception reflète bien les qualités et les défauts de "MaXXXine" : un film ambitieux et visuellement séduisant, mais qui trébuche sur son propre excès de zèle.
Conclusion
"MaXXXine" est un film qui divise. Malgré ses nombreuses qualités – performances d'acteurs, direction artistique, atmosphère immersive – il n'arrive pas à s'affranchir de ses défauts structurels et narratifs. Les fans de la série "X" trouveront probablement de quoi apprécier cette conclusion, mais pour les autres, l'expérience pourrait être mitigée. Ti West nous offre ici une œuvre imparfaite mais fascinante, un reflet de Hollywood à la fois captivant et déroutant.