"MaXXXine" est le troisième volet de la trilogie de Ti West. Après un premier opus qui était sympathique et un second qui était vraiment très bon, j'avais donc des attentes pour cette conclusion. Se posant comme une suite au premier épisode, ce troisième opus m'a finalement un peu déçu, même si j'y ai vu de très bonnes choses. Dans les faits, le projet reprend encore les bases qui avaient été posées au sein de cette licence, avec les mêmes thématiques. On est donc encore sur cette période où Hollywood a beaucoup changé et où la révolution sexuelle était passée par là. Après avoir traité de la pornographie et de la starification à des époques différentes, ce film va bien plus se concentrer sur un autre sujet, à savoir le conflit entre cette industrie très libre et débridée, et les croyances religieuses. Cela avait déjà été un peu abordé dans les précédents films, mais celui-ci met clairement cela en avant. Et sur le principe, je trouve que c'est une bonne idée. Encore une fois, on se sert d'un thème pour développer plein de choses différentes via celui-ci. C'est donc assez intéressant sur le papier, et j'avais hâte de voir où cela allait amener. Malheureusement, il est vrai que le film me pose déjà des problèmes dans sa base et dans ses premières minutes. Premièrement, je le trouve beaucoup plus verbeux que les précédents, on veut sans cesse nous expliquer le concept et le contexte du film. Selon moi, le problème vient du fait que ce contexte ait du mal à tenir. Tout le récit tourne autour des secrets de Maxine, au sein d'une industrie qui est comme elle, loin d'être toute blanche. Mais j'ai vraiment du mal à me dire que le film peut tranquillement développer cette idée, alors que Maxine ne devrait même pas être encore en liberté, étant donné que les autorités ont trouvé des enregistrements qui montrent clairement qu'elle était présente lors des événements du premier. Mais ça, à la limite, je suis prêt à l'accepter, car même dans la conclusion, Maxine fait des choses horribles, et tout le monde semble l'accepter. Le film tend à dire que cette industrie hollywoodienne est particulièrement folle, et que même ce genre d'atrocité paraît banal finalement. Mais le souci, c'est qu'au-delà du propos, le film a bien une histoire. Et justement, c'est sur ce point que le film va beaucoup pécher, car on sait bien trop vite qui est le fameux tueur. Le film ne laisse aucune chance au suspense, dès sa scène d'ouverture. C'est donc assez problématique, car aucune tension et aucun mystère ne se dégagent vraiment. Malgré tout, je reste assez positif sur les envies du réalisateur, qui a vraiment eu beaucoup de très bonnes idées au sein de cette trilogie, mais qui a peut-être manqué d'une approche différente pour certaines décisions. Dans l'ensemble, son approche était la bonne, et j'ai notamment beaucoup aimé l'esthétique visuelle du film. Forcément, nous sommes dans les années 80, donc c'est via une photographie avec beaucoup de néons et un grain assez particulier que l'atmosphère est retranscrite, mais on ressent quand même bien l'esprit de l'époque au final. Par ailleurs, j'ai beaucoup plus apprécié le personnage de Maxine au sein de ce film, par rapport au premier volet. Elle était très secondaire lors de ce dernier, elle paraissait être assez peu importante, mais son développement prend vraiment tout son sens à ce niveau-là. On comprend vite que Maxine est une Pearl qui a plus de chance, et qui est née à la bonne époque pour ces rêves. Par conséquent, même si le film est rempli de défauts, son actrice principale et son esthétique rattrapent l'ensemble. Ce n'est pas aussi percutant que le second volet, mais c'est une conclusion honorable à mon sens. La trilogie est un peu surévaluée à mon sens, mais je peux comprendre l'engouement autour d'elle, car elle est remplie d'idées et de thématiques très intéressantes. Pour conclure, une conclusion un peu décevante malgré tout.