Lorsqu'on mate un Scorsese, on accroche ou on décroche. Des fois je ne comprends pas ma propre logique, par exemple, j'ai adoré Casino, mais j'ai trouvé les Affranchis ennuyant. Goodfellas n'apportait rien de nouveau pour moi, hormis une nouvelle approche du monde de la pègre. Mais, je restai sous le charme du Parrain de Coppola. Peut être parce que le film était plus raffiné ou plus profond. Bon, passons. Taxi Driver narre l'histoire d'un ex soldat, tout juste relâché de l'enfer du Vietnam, qui est, lors de son retour au pays, reconverti en chauffeur de taxi. Travis arpente les rues sombres de New York en jetant des regards furibonds autour de lui, médisant à la vue de la " vermine " qui l'entoure. Déjà l'histoire ne m'intéresse pas. Suivre Bickle aller dans un cinéma porno avec une fille, puis le voir tourner en rond, tout ça est d'un ennui. Bien sûr, il y toujours ce fond de moralisme oppressant qui caractérise si bien le film, mais à vouloir trop réprimander pour au final agir à la dernière minute, on en vient à se demander ce que Travis glandait durant tout ce temps. Alors évidemment on peut toujours se dire que le processus de la descente vers la déraison prend toujours du temps, mais quand même, est on censé mourir d'ennui devant Taxi Driver ? Après passons la mise en scène, et parlons de l'interprétation de De Niro. Je crois que beaucoup de gens ont étés confrontés aux même problème que moi avec l'oeuvre hyperréaliste de Refn, Drive, où Ryan Gosling campait lui aussi un personnage se gardant bien de révéler ses émotions. Est-il impassible par besoin ou est-ce parce qu'il n'arrive pas à s'implanter dans le personnage ? Il faut quand même avouer que De Niro est en grande partie du temps inexpressif, alors, peut on juger un jeu d'excellent si le jeu lui même n'inspire pas réellement d'efforts ? Je ne suis pas réceptif. Du tout. Bref, Taxi Driver ne m'a pas conquit, tristement.