Avant mon premier visionnage, j’entendais partout que Taxi Driver était un grand film, un chef d’œuvre, une pépite. Et un soir, il est passé sur Arte. Mon visionnage a été une catastrophe, du bruit à côté de moi, une mélodie de saxophone composée par Hermman qui me rentrait dans la tête, et une lenteur qui me donnait envie de m’arracher les cheveux tellement j’étais ennuyé. Je trouvais le scénario vraiment bon, mais l’ambiance était tellement pas ce que j’attendais que j’ai vite fait de ranger Taxi Driver parmi les films que je n’aimais pas.
Pour moi, c’était indéniable, Taxi Driver ne méritait pas son succès, je ne lui trouvais pas beaucoup de qualité.
Mais heureusement, lorsque mon prof de ciné c’est mis à en parler, j’ai voulu le revoir, et il m’en a donné l’occasion. J’avais envie de redonner une chance à ce film. J’avais envie d’aimer Scorcese, d’aimer son cinéma que je juge trop violent pour rien. Parce que au départ, je n’aime pas Martin Scorcese (ne me frappez pas, j’ai une femme, des enfants, tapez-les).
Alors maintenant que j’ai revu Taxi Driver après une année de boycotte, ai-je changé d’avis.
Bien sûr que oui !
Le truc, c’est que j’avais mal considéré le film. J’étais pas dans de bonnes conditions, pas de bonne humeur, du coup, je me suis acharné dessus pour rien, je n’avais pas été réceptif. Parce que, n’empêche, il faut s’accrocher devant Taxi Driver. Il a une vision très controversée de l’Amérique et peut s’avérer difficile d’accès. Le film est violent, sombre, lent, et son personnage est aussi ambigüe qu’il est fascinant. Le tout, interprété par un Robert De Niro encore tout jeune, mais déjà avec un grand talent. Et même si j’ai tendance à ne pas apprécier ses rôles, je dois avouer que j’adore cet acteur. Il n’est pas beau, mais son visage me fascine. C’est un gars qui a du charisme, qui donne envie de le suivre. Parce que son sourire est angélique, mais ses regards sombres sont effrayants.
Et c’est ça Taxi Driver, un mec mal dans sa peau qui ne trouve pas sa place dans une ville rempli de déchets humains. Il se sent en dehors ce monde, et pourtant, en fait partie. Il s’embarque dans des aventures étranges dans ce New York tout droit sorti de l’enfer.
Et cette ambiance de désespoir, elle est notamment dû à une mise en scène de génie se focalisant particulièrement sur le regard de De Niro. Scorcese joue aussi sur les lumières de la ville qui donne un aspect démoniaque à tout cet environnement.
Et le scénario prend son temps pour nous plonger dans cet univers. Il prend son temps pour nous révéler la véritable nature de Travis. On pourra lui reprocher de rendre le rythme lent, rendant au final le visionnage très long. Car même si je respecte le film, je dois bien avouer que j’ai à de nombreuses reprises regarder l’heure. Et à de nombreuses reprises, j’ai été surpris par le fait que ça avançait pas vite. Mais que voulez-vous, le film est immersif, et c’est pour ça que j’avais pas aimé la première fois. Maintenant que je me suis réellement plongé dans le film, je comprends enfin ce que j’ai raté. Je comprends enfin pourquoi les gens adulent Taxi Driver.
Je ne suis pas fan de ce film. Mais je sais apprécier ses qualités. Taxi Driver est un grand film.