Un long métrage crépusculaire culte du cinéma, et symbolisant parfaitement les changements qu'a apporté le Nouvel Hollywood dans l'industrie cinématographique. En effet, dès la première séquence, le gros plan sur les yeux de Travis (joué par Robert De Niro), la lumière rouge, le flou et la musique nous plonge instantanément dans l'après guerre du Vietnam, et ses conséquences sur les soldats revenu au USA, dont fait parti Travis. C'est ainsi qu'une critique sociale se fait, des changements de la société, des mouvements nouveaux (hippie). Travis déboussolé, erre sans but dans la ville de New York, qu'il ne reconnait plus. Déconnecté du monde réel, dans son taxi jaune, il constate avec faiblesse qu'il n'appartient pas à ce nouvelle vie, la drogue, la prostitution, "la racaille" comme il le dit. Les séquelles de la guerre sont encore trop forte. Néanmoins, passé la première demi heure, on sent en lui une rage de vaincre, de tout détruire sur son passage. Abandonné de tous, comme un certain Joker des années plus tard dont on peut aisément voir les inspirations, la folie peut commencer... La musique de Bernard Herrmann nous transporte dans ce vieux New York en plein bouleversement social. La plupart du temps, nous sommes de nuit pour suivre cette nouvelle vie qui déconcerte Travis. Les couleurs, jaunes, vertes, rouges, se succèdent et nous étourdissent autant que Travis. De Niro nous livre tout son talent pour faire ressortir un personnage meurtri et assoiffé de haine envers ce nouveau monde. Les seconds rôles ne sont pas en reste avec la présence d'Harvey Keitel et de Jodie Foster. Malgré un final qui manque de panache, c'est un long métrage à voir, envoûtant, qui frappe fort avec un personnage haut en couleur et avant gardiste dans son propos.