Avis sur La Maison du bourreau

« Hangman’s House » de part son titre et sa mise en scène, adopte tous les codes du film d’épouvante auquel appartient clairement la fin. Mais il s’agit d’un drame sentimental que le grand John Ford dépeint avec ses recettes : les vieux irlandais et le personnage interprété par Victor McLaglen, la course de chevaux, l’empathie. Le tout dans une Irlande de carte postale où l’honneur compte parfois autant que la loi. Délaissant le frisson au profit d’une sorte de conte de fée, avec Mc Laglen dans le rôle c’est plutôt inattendu, allié d’un jockey qui endosse celui du chevalier, pour sauver la délicate et fragile princesse (June Collyer) des griffes d’un félon (Earle Foxe caricatural à souhait). Très plaisant, ce n’est clairement pas un grand film, mais le maître se permet quelques belles prouesses de mise en scène, comme les fantômes des condamnés dans la cheminée, la main qui tombe le long du fauteuil pour figurer la mort, le subit et révoltant meurtre du cheval, et quelques autres plans séquences révélateurs à la fois de son talent créatif et de sa grande maîtrise technique.