Après un très bon premier volet, j'avais extrêmement peur de visionner ce "Banlieusards 2". Le premier film n'amenait clairement à aucune suite et il se suffisait à lui-même. Au vu de son propos et de sa conclusion, il aurait mieux fallu ne jamais rouvrir cette histoire. Mais ce second épisode est pourtant bien là, et il vient confirmer toutes les craintes que j'avais au départ. Clairement, à défaut d'être vraiment mauvais, ce nouvel opus n'arrive jamais à la hauteur du premier épisode. Le problème venant bien évidemment de ce qu'il raconte et de ce qu'il cherche à amener dans la continuité du premier. Celui-ci était d'ailleurs simple, clair et précis, il offrait un ensemble de réflexions et de questionnements assez intéressants et réalistes. Pour celui-ci, le problème va donc être de proposer quelque chose de nouveau, en gardant ces mêmes bases, tout en n'étant pas redondant. Et c'est sur ce point que j'avais vraiment peur, je ne voyais pas comment le film pouvait proposer plus à partir de cette idée. Et c'est effectivement ce qui s'est passé, mais pas exactement comme je le pensais. Le film sait qu'il ne peut pas repartir sur ce principe de confrontation d'idées, et il va donc continuer à parler des quartiers, mais en élargissant son point de vue. Et dans le fond, bien sûr que je suis d'accord avec les messages du projet. Le fait que l'immigration des quartiers a fui une vie complexe dans leurs pays d'origine, le fait que les guerres de gangs en cités sont stupides, qu'il est préférable de mener une vie rangée, etc... Mais si ces idées sont correctes sur le papier, c'est très compliqué dans la façon dont elles sont exécutées. Déjà, car on n'apprends rien de vraiment nouveau par rapport au premier. Les thématiques sont certes plus larges, mais ce genre de message était déjà présent dans le précédent. Et ensuite, car à vouloir se diversifier, le film se perd énormément dans ces intrigues. Pour le coup, cela rend le film plus vivant que le premier, chaque plan offre un nouvel élément important. Mais il y a bien trop d'intrigues, le film part dans tous les sens, au point de complètement se perde. Si le dilemme de Noukoumé est intéressant, il semble reprendre ce que l'on avait vu dans le premier et il est complètement oublié dans la dernière partie du film. Soulaymaan est toujours un bon personnage, mais il est trop en retrait, son développement est inutile. Quant à Demba, si j'aime son changement, je n'ai pas réussi à comprendre où le film voulait aller avec lui dans sa conclusion.
Son changement est trop radical, il reprend ces bêtises de manière trop brusque, on ne comprend pas vraiment d'où cela sort. Surtout que cela amène un message extrêmement bizarre par rapport au premier. Certes, il est aussi très cru de finir en expliquant que l'on est toujours rattrapé par ses démons. Mais le premier film nous apprenait quelque chose avec cela, en plaçant l'éducation et l'élévation sociale au-dessus de tout. Que nous apprend cette fin ?
Honnêtement, je suis donc déçu. Si Leïla Sy tient toujours bien sa caméra et que l'ambiance sonore porte plusieurs scènes, on est clairement loin du niveau du premier. Si j'aime beaucoup Kery James en tant que rappeur, je suis pourtant bien obligé d'avouer qu'il s'est trompé avec ce long-métrage. Pour conclure, une suite qu'il aurait mieux fallu éviter.