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FaRem
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2,5
Publiée le 5 novembre 2023
"Las buenas compañías" s'inspire d'un groupe de femmes qui se sont battues pour leurs droits dans les années 70. Le franquisme et son idéologie conservatrice sont toujours bien ancrés dans la société qui considère toujours l'avortement comme un péché et un crime. Bea et ses copines se battent alors pour l'amnistie de celles emprisonnées et pour reprendre possession de leur corps afin d'en disposer comme elles l'entendent. Cette parenthèse historique sur le combat pour l’avortement dans le Pays basque espagnol est intéressante sur le papier, mais Silvia Munt veut trop en faire. L'histoire est décousue et n'a jamais la force d'un "Annie colère" par exemple. Je n'ai pas passé un mauvais moment et j'aurais même pu mettre la note au-dessus, mais il m'a manqué quelque chose. Entre la relation entre Bea et Begoña, les différentes actions du groupe ou encore le contexte social et politique de l'époque, on a l'impression que rien n'est exploré. De plus, les personnages sont très clichés. C'est comme si "Las buenas compañías" était un condensé de plusieurs films évoquant le combat pour le droit à l'avortement ou l'homosexualité à l'époque, mais sans une once d'originalité. Au final, il s'agit d'une petite tranche de vie correcte, mais je suis resté sur ma faim.
Film d'atmosphère, situé en 1977, dans le pays Basque qui vit, comme le reste de l'Espagne un début de post-franquisme hésitant, En bonne compagnie raconte à la fois un combat et une émancipation. Le combat est celui qui est mené pour le droit à l'avortement, l'émancipation est celle d'une jeune fille indépendante qui éprouve pour la première fois, sans doute, des sentiments amoureux. Le film de Silvia Munt recrée avec une certaine sensibilité l'ambiance d'une époque où la dictature est encore bien présente dans certains esprits mais surtout dans les mœurs et les lois. En revanche, ses partis pris narratifs, qui rejettent totalement les hommes, en leur donnant systématiquement le mauvais rôle, nuisent à une histoire qui n'est développée qu'à travers les yeux de son héroïne. Celle-ci, jouée par l'excellente Alícia Falcó, emprunte une voie plutôt classique d'apprentissage, en relation avec une mère qui symbolise la génération précédente, soumise aux diktats du patriarcat. Le sujet de la lutte pour le droit à l'avortement, s'il n'est pas périphérique, pâtit cependant d'une approche trop peu approfondie, surtout si on la compare à celle d'Annie colère, qui, sur un canevas voisin, se révélait bien plus efficace, en mêlant avec davantage de pertinence destins individuels et combat collectif.
Sorte de road movie dans une espagne tout juste sortie du franquisme, "En bonne compagnie" s'inspire de faits réels, soit un groupe de femmes qui a permis à des milliers de femmes de pouvoir avorter en France, l'IVG étant encore illégal chez nos voisins alors que chez nous il avait été autorisé. C'est très bien joué et filmé avec une image douce qui évite de tomber dans le jugement et le pathos. Les histoires parallèles du récit sont également intéressantes avec en toile de fond les deux pôles de cette société qui s'affrontent( conservatisme religieux des pro franco et de l'autre côté une libération des moeurs qui prépare la movida de Almodovar..) Je le recommande chaudement