Suite au succès du cultissime Predator, il n'aura pas fallu attendre bien longtemps (1990) pour qu'une suite voit le jour ; au demeurant l'idée n'était pas idiote et jouissait d'un fort potentiel, et la tâche ardue que de faire honneur au volet de McTiernan revint à Stephen Hopkins, que je connais autrement pour quelques-unes de ses œuvres futures (L'Ombre et la Proie ainsi que Perdus dans l'espace, tous deux sympathiques mais sans plus). Ceci étant dit, il convient à présent de qualifier Predator 2 de déception, ce long-métrage n'étant clairement pas une réussite au regard de nombreux points ; cela, d'autant plus que même sans faire la comparaison avec son aîné, le film a l'air d'une série B pour ainsi dire ringarde par moments. D'un point de vue visuel d'abord, il y a certes des effets spéciaux plus que réussis pour l'époque, mais en dehors de ça la mise en scène fait pâle figure : aucune immersion à ce niveau-là, des fusillades grossières et affrontements pas convaincants pour un sou, et l'environnement urbain se prête moyennement bien à la chasse du Predator. Il en résulte ainsi une ambiance trop peu prenante, le long-métrage ne parvenant pas à éveiller notre intérêt du fait de péripéties fades et autres rebondissements prévisibles ; la faute tient donc aussi à une intrigue éventée, sans réels mystères, criblées de facilités scénaristiques (l'attaque du métro est difficile à avaler) et d'autant plus plombée par des personnages caricaturaux à l'excès. Sur ce point on ne parvient donc pas à se prendre de sympathie pour Mike Harrigan, archétype du flic tête brûlée, et ce ne sont pas les protagonistes secondaires qui vont relever le niveau (entre figures inutiles et l'antipathique Lambert, il y du monde au portillon) ; dans une même veine le casting ne fait pas de miracle, quoique pas trop ridicule, mais pas à même de redresser la barre, comme peut en attester un Danny Glover fadasse au possible comparé à Arnold Schwarzenegger. Au final, seul subsiste en terme de bon point les quelques éclaircissements apportés au Predator lui-même, notamment au gré de détails visuels et autres clins d’œil savoureux ; le final vaut lui ainsi le détour sur ce plan, de par la présence de plusieurs Predators par exemple, ou encore avec l'apparition d'un pistolet des plus particuliers, de quoi accroître l'intérêt autour de cette race fascinante. On tient donc là une suite pas loin d'être dispensable, uniquement sauvée par ses effets visuels réussis et de rares (mais bienvenues) révélations sur le Predator, compensant à grand-peine un combo intrigue-ambiance-personnages décevants au possible.